Le chef des talibans a répété hier, dans un message à l'occasion de l'Aïd el-Adha, qu'il restait «résolument favorable à un règlement politique» en Afghanistan, «malgré l'avancée et les victoires militaires» enregistrées ces deux derniers mois. «Au lieu de compter sur les étrangers, résolvons nos problèmes entre nous (Afghans), et sauvons notre patrie de la crise qui prévaut», poursuit Hibatullah Akhundzada dans ce message à l'occasion de la fête musulmane du sacrifice. Sur fond d'offensive tous azimuts des insurgés contre les forces afghanes, des délégations du gouvernement afghan et des talibans se poursuivent depuis samedi dernier à Doha, au Qatar, des pourparlers entamés en septembre et restés jusqu'ici au point mort. «Nous sommes, de notre côté, déterminés à trouver une solution via des discussions, mais le camp d'en face continue de perdre du temps», affirme Hibatullah Akhundzada. Lancée début mai, à la faveur de l'entame du retrait définitif des forces étrangères du pays, l'offensive des insurgés n'a rencontré qu'une faible résistance de la part des forces afghanes et leur a permis de s'emparer de vastes territoires ruraux d'Afghanistan et d'importants postes-frontières avec l'Iran, le Turkménistan, le Tadjikistan et le Pakistan. Les forces afghanes ne contrôlent plus essentiellement que les axes majeurs et les capitales provinciales. Dans son message, le chef des talibans déroule ensuite une série d'engagements d'un futur «émirat islamique» au pouvoir à Kaboul. L'émirat islamique était le nom du régime taliban qui dirigea l'Afghanistan entre 1996 et 2001, et en fut chassé par une coalition internationale menée par les Etats-Unis, après son refus de livrer le chef d'Al-Qaïda, Oussama ben Laden, dans la foulée des attentats du 11 Septembre. «Nous voulons de bonnes et fortes relations diplomatiques, économiques et politiques (...) avec tous les pays du monde, dont les Etats-Unis», et «nous assurons totalement les pays voisins, de la région et du monde, que l'Afghanistan ne permettra à personne de menacer la sécurité d'aucun autre pays depuis son sol», affirme-t-il. R. I.