Dure fin de Jeux pour Novak Djokovic: le Serbe, N° 1 mondial, venu à Tokyo pour conquérir l'or olympique, en est finalement reparti sans aucune médaille et avec une blessure, à un mois de l'US Open où il vise le Grand Chelem. En l'espace de 24 heures, le Serbe, grand favori du tournoi olympique et qui était apparu très solide lors des premiers tours, a enchaîné trois défaites — deux en simple, une en double mixte -— et un forfait, dû à une «blessure à l'épaule gauche», selon la Fédération internationale de tennis. Epuisement «J'espère que physiquement, cela ne me posera pas de problèmes à l'US Open (30 août-12 septembre), mais c'est quelque chose dont à l'heure actuelle je ne suis pas encore sûr», a expliqué Djokovic, qui a renoncé au match pour la médaille de bronze du mixte. Déjà titulaire de 20 titres majeurs, dont trois décrochés cette année, Djokovic pourrait, s'il l'emporte à New York, réaliser le Grand Chelem, un exploit seulement accompli par Rod Laver en 1969 dans l'ère Open. «Mais je ne regrette pas d'avoir tout donné ici, car au bout du compte, quand vous jouez pour votre pays, c'est quelque chose qu'il est nécessaire de faire», a-t-il ajouté, expliquant que la baisse subite de son niveau de jeu était «également due à l'épuisement, mental et physique». Le Serbe paye en effet un lourd tribut à son voyage au Japon. Le premier coup de massue lui est tombé sur la tête vendredi. Battu en demi-finale par l'Allemand Alexander Zverev en trois sets, il a vu son rêve de conquérir l'or olympique, seul titre qui manque encore à son prestigieux palmarès, s'effondrer. Le N° 1 mondial arrivait pourtant favori après une série de 22 victoires et après n'avoir perdu aucun set — et seulement 17 jeux — en quatre matchs. Mais alors qu'il avait un set et un break d'avance, la machine serbe s'est soudainement grippée, permettant à l'Allemand d'enchaîner huit jeux, avant de l'emporter. Quelques heures plus tard, «Djoko» a concédé un deuxième revers, en double mixte cette fois, avec sa compatriote Nina Stojanovic contre les Russes Elena Vesnina et Aslan Karatsev. En conférence de presse, il était apparu très abattu. «Mon jeu s'est écroulé. (...) Je me sens affreusement mal», avait alors brièvement déclaré Djokovic, qui pouvait alors encore espérer gagner deux médailles de bronze, en simple puis en double mixte. 24h de cauchemar Mais le cauchemar du Serbe s'est poursuivi samedi. Défait en simple par l'Espagnol Pablo Carreno (11e), 6-4, 6-7 (8/6), 6-3, il a vu s'envoler sa dernière chance de décrocher une médaille en simple. Frustré, il a envoyé voler sa raquette dans les gradins vides de l'Ariake Arena Park, à l'entame du troisième set, avant de la fracasser par terre quelques minutes plus tard. «J'ai été débordé par mes émotions. (...) Ce n'est pas la première fois que cela m'arrive ni probablement la dernière. Mais je n'aime pas agir ainsi, je suis désolé». Pour mémoire, Carreno avait déjà fait dérailler le Serbe l'an dernier à l'US Open. Ce qui l'avait conduit à être disqualifié du tournoi après avoir balancé une balle qui, par inadvertance, avait touché une juge de ligne. Malgré ces déboires, Djokovic, médaillé de bronze à Pékin et qui depuis enchaîne les désillusions aux Jeux — 4e à Londres, sorti au premier tour à Rio — refuse de se laisser abattre. «Je sais que je vais rebondir. Je vais essayer de continuer jusqu'aux Jeux de Paris 2024 et me battre à nouveau pour gagner des médailles pour mon pays», a expliqué le joueur âgé de 34 ans. «Je suis désolé d'avoir déçu beaucoup de fans de sport dans mon pays. Mais c'est le sport, j'ai donné tout ce que j'avais, tout qu'il me restait dans le réservoir, ce qui au final n'était pas tant que ça.» Elle visera l'or du 5 000 m, du 1 500 m et du 10 000 m Hassan, le triplé, l'exploit, le doute Même si ce n'est pas officiellement confirmé, la Néerlandaise Sifan Hassan vise un inédit et déroutant triplé en fond et demi-fond aux Jeux olympiques de Tokyo, qui ajouterait à son palmarès déjà fourni mais aussi aux doutes qui l'accompagnent depuis la suspension de son ex-entraîneur Alberto Salazar. Tripler 1 500 m, 5 000 m et 10 000 m, disputer six courses en neuf jours, 24 500 mètres à haute intensité au total pour y battre les meilleures coureuses du monde. Cela semble insensé. Mais pas pour Sifan Hassan. La Néerlandaise âgée de 28 ans, qui dispute la finale du 5 000 m lundi, dégage une incroyable impression de facilité, possède un finish redoutable, est capable d'écœurer ses concurrentes au train. Elle avait réussi avec brio le doublé 1. 500 m et 10 000 m aux Mondiaux de Doha en 2019. Elle semble tellement supérieure qu'elle porte aussi le doute sur ses fines épaules, surtout depuis que son ancien entraîneur américain Alberto Salazar, gourou de l'Oregon Project soutenu par la firme Nike, a été suspendu pour «incitation» au dopage en 2019. Ses protégés avaient marché sur les Mondiaux de 2019. Le groupe a été dissous par Nike et Salazar est aujourd'hui suspendu à vie pour «abus émotionnels et sexuels», une décision du «US Center for SafeSport» (Centre américain pour un sport sûr) dont il peut faire appel. Aucun des athlètes de Salazar n'a jamais été contrôlé positif à une substance interdite. «Tokyo sera facile» «Je n'ai jamais dit que je ferai les trois», a voulu tempérer Hassan vendredi à propos du triplé après une qualification facile pour la finale du 5.000 m, bien qu'elle soit inscrite sur les trois courses. L'athlète semble hésiter pour le 1 500 m, course qui compte trois tours (série, demi-finale, finale). «Si je cours la finale du 1 500 m, le 10 000 (samedi 7 août) sera difficile car j'aurai couru la veille, avec un contrôle antidopage, les réponses aux médias, je m'inquiète de tout ça», disait-elle avant les Jeux. «Si je me contente du 5 000 et du 10 000 m et que je perds, ça voudra juste dire que les autres seront meilleures que moi». Malgré les attentes qui pèsent sur elle et l'attention médiatique, Hassan essaie de relativiser. «Le plus gros moment de pression de ma vie a été à Doha, et j'ai réussi à m'en sortir, donc Tokyo sera facile», annonçait-elle en référence aux questions portant sur Salazar au Qatar. «Le sport a changé beaucoup de choses dans ma vie, m'a fait découvrir le monde et m'a montré que l'endroit d'où tu viens ou qui tu es importe peu», explique par ailleurs l'athlète née en Ethiopie. C'est là qu'avait débuté son aventure sportive. «Tous les jours à l'école en Ethiopie il y avait un créneau dédié au sport, je n'étais jamais fatiguée, je faisais du volley». «Au Pays-Bas, ensuite un professeur m'a proposé de courir, je suis allée à son club, j'ai fait un 1.500 m en 4 min 20. Quelques jours plus tard, j'ai couru un semi-marathon en 1h17...» Ces chronos de «débutante» à faire pâlir bon nombre de coureurs amateurs de bon niveau l'ont ensuite mené jusqu'au record du monde du 10 000 m le 6 juin à domicile (29:06.82), battu quelques jours plus tard par l'Ethiopienne Letesenbet Gidey, sa grande rivale sur la distance. Elle doit la retrouver à Tokyo, au coeur de son défi insensé. Dopage Un sprinteur kényan contrôlé positif, le premier cas pendant les Jeux Le sprinteur kényan Mark Odhiambo a été contrôlé positif à la méthastérone et ses métabolites (stéroïde), le premier cas de dopage détecté pendant les Jeux olympiques de Tokyo, a indiqué l'Agence de contrôles internationale (ITA) hier. Odhiambo a été suspendu provisoirement à quelques heures de son entrée en lice lors des séries du 100 m. L'échantillon a été prélevé le 28 juillet à Tokyo, explique dans un communiqué l'ITA, responsable de l'ensemble du programme antidopage aux Jeux olympiques de Tokyo. L'athlète de 28 ans, détenteur d'un record en 10 sec 5 sur la ligne droite, a fait appel devant le Tribunal arbitral du sport (TAS). C'est le deuxième cas de dopage concernant un sportif kényan de l'histoire des Jeux olympiques: Simon Kemboi avait été exclu à Sydney en 2000 avant de disputer le relais 4x400 m. Plus tôt dans la journée, la Nigériane Blessing Okagbare avait été suspendue provisoireement à la suite d'un contrôle positif à l'hormone de croissance le 19 juillet, soit pendant la période olympique, mais hors des sites dédiés aux JO. Cyclisme L'Australien Michael Storer gagne le Tour de l'Ain L'Australien Michael Storer de l'équipe DSM a remporté samedi le 33e Tour de l'Ain cycliste après avoir gagné en solitaire la 3e et dernière étape disputée entre Izernore et Lélex Monts-Jura sur 125 kilomètres. Le Col de Menthières, cinquième grosse difficulté de l'étape dont le sommet était situé à une vingtaine de kilomètres de l'arrivée, a été le juge de paix de l'épreuve. Storer (24 ans), dauphin au départ de l'étape de l'Allemand Georg Zimmermann, derrière lequel il avait terminé à la 2e place de la 2e étape vendredi, a attaqué à 3 kilomètres du sommet, qu'il a franchi en solitaire avec 24 secondes d'avance sur le groupe de ses premiers poursuivants. Il est ensuite parvenu à conserver son avance dans l'ultime montée de onze kilomètres vers Lélex. Tournoi de football masculin La Côte d'Ivoire et l'Egypte éliminées en quarts La Côte d'Ivoire et l'Egypte, les deux représentants africains au tournoi olympique de football masculin, ont été éliminées respectivement par l'Espagne (5-2 a.p) et le Brésil (1-0) en quarts de finale disputés hier au Japon. À une minute près, la Côte d'Ivoire obtenait une qualification historique pour le dernier carré du tournoi olympique de football. Mais les Ivoiriens, qui menaient 2-1 contre l'Espagne, ont concédé le but de l'égalisation à la 93e minute, avant de sombrer durant les prolongations (5-2). Pourtant, avant les 30 minutes supplémentaires, les hommes de Soualiho Haidara ont fait plus que jeu égal avec une équipe de la «Roja» qui compte six joueurs demi-finalistes de l'Euro-2020. Le défenseur central ivoirien de Manchester United, Eric Bailly, a d'abord ouvert le score sur corner pour lancer son équipe (0-1, 10e). Il n'a ensuite rien pu faire sur l'égalisation espagnole : Dani Olmo a profité alors d'une mauvaise transmission de la poitrine du latéral droit Wilfried Singo pour son gardien Eliezer Ira Tape (1-1, 30e). En deuxième période, Bailly et ses coéquipiers sont davantage malmenés mais l'équipe d'Espagne ne se montre finalement que très peu dangereuse jusqu'au sauvetage du pied d'Eliezer Ira Tape face à Mikel Oyarzabal (88e). Dans la foulée, le capitaine ivoirien Max-Alain Gradel pense offrir la victoire à son équipe grâce à sa frappe excentrée côté gauche, mal négociée par Unai Simon (1-2, 90e). Mais Eric Bailly, qui avait pris la lumière en début de match, va sombrer. D'abord en ne parvenant pas à dégager de la tête un ballon qui traînait dans la surface et a atterri dans les pieds de l'entrant Rafael Mir (2-2, 93e). Puis, en début de prolongations lorsqu'il a détourné le ballon de la main sur un corner : l'arbitre a consulté la VAR et sifflé un penalty que n'a pas manqué Oyarzabal (3-2, 98e). Un gros coup sur la tête d'Eric Bailly et de ses coéquipiers. La Côte d'Ivoire, sonnée, a concédé ensuite deux nouveaux buts de l'attaquant de Wolverhampton, Rafael Mir, auteur d'un triplé en 30 minutes (117e, 120e). De son côté, l'Egypte a résisté au tenant du titre, le Brésil, avant de céder sur une réalisation de Matheus Cunha (37'). Résultats Espagne-Côte d'Ivoire 5-2 (a.p) Brésil-Egypte 1-0 Japon-Nouvelle-Zélande 0-0 (4-2 aux t.a.b) Corée du Sud-Mexique 3-6. Programme des demi-finales (en heures algériennes) Mardi 3 août Mexique-Brésil (11h, à Kashima) Japon-Espagne (14h, à Saitama)