Du 7 au 12 septembre, un tout nouveau Salon de l'automobile va remplacer, en Allemagne, celui qui se tenait avant à Francfort. Il garde le nom d'IAA (Internationale Automobil-Ausstellung), mais y ajoute le mot Mobility et se déroulera à Munich, en Bavière. Cet événement, qui sera à la fois mi-physique et mi-digital, sera tourné vers le futur de la mobilité, électrique comme autonome. Alors que le coronavirus a privé les fans des Salons majeurs de Genève, de Paris et de Detroit, seule la Chine a eu droit ces derniers temps à son événement avec le Salon de Shanghaï, en avril dernier. En Europe, l'Allemagne sera le premier pays à renouer avec la tradition à la rentrée. Toutefois, le changement de lieu et de format n'a pas pour l'instant convaincu beaucoup d'acteurs de l'automobile. A part les groupes BMW, Daimler, Volkswagen, Renault (avec Dacia), Ford, Hyundai et Polestar, côté constructeurs, on retrouve surtout des équipementiers. Dans ce domaine, il y aura essentiellement des allemands (Bosch, Continental, Hella, Mahle, Schaeffler, ZF), mais aussi (Faurecia, Michelin, Plastic Omnium, Valeo...). D'autres grands noms du secteur comme Denso et Magna seront aussi de la partie. Par contre, l'IAA de Munich intéresse a priori plus les nouveaux entrants. Amazon a prévu de participer, tout comme Huawei. On relève aussi la présence d'IBM, de Deutsche Telekom (l'opérateur télécom historique allemand), de Qualcomm, d'Autotalks (communication V2X entre véhicules et infrastructures), de la filiale logiciels de Volkswagen (Cariad) et de fournisseurs de capteurs en lien avec la voiture autonome.
Les manufacturiers en force Le salon accueillera, en outre, les américains Velodyne, AEye et Luminar (partenaire de Volvo), ainsi que d'autres manufacturiers de renom. L'IAA de Munich sera l'occasion de découvrir le stationnement 100 % autonome, connu sous le nom l'Automated Valet Parking. Le parking de l'aile ouest du parc des expos a été aménagé de façon à pouvoir accueillir des voitures pouvant se garer toutes seules. La démonstration réunira plusieurs partenaires qui seront à la fois des constructeurs (BMW, Ford, Jaguar Land Rover, Mercedes-Benz), des équipementiers (Bosch, Continental, Valeo), un fournisseur de logiciel (Cariad/VW) et des start-up (l'allemand Kopernikus Automotive et le finlandais Unikie). À travers ce projet AVP, la Fédération allemande de l'automobile (VDA) veut montrer comment des capteurs et de la communication au sein des parcs de stationnement peuvent guider les véhicules pour trouver leur emplacement, sachant que les aides à la conduite peuvent détecter la présence d'obstacles et éviter les collisions en mode autonome. Une norme internationale ISO 23374 est en préparation pour justement fixer le cadre des futurs parkings connectés. Ancien pilier du Salon de Francfort, où il a fait, pendant des années, le show côté techno, l'équipementier Valeo entend frapper fort à Munich. Il annonce l'intégration de son lidar 3D à bord de la première voiture au monde pouvant atteindre le niveau 3 d'autonomie et qui sera commercialisée cette année. Il s'agit de la nouvelle Mercedes Classe S. Initialement, le fournisseur devait aider Audi à franchir ce cap sur l'A8 dès 2018, mais la firme aux anneaux a finalement renoncé. L'autonomie dans tous ses états Mercedes devient donc le premier constructeur européen à proposer la conduite automatisée sur autoroute, grillant la priorité à BMW qui ne le fera qu'en 2022. Il ne faut cependant pas oublier que Honda a reçu une autorisation au japon pour ce même niveau 3 sur la Legend. Valeo présentera par ailleurs sa voiture autonome de niveau 4 Drive4U, qui roulera sur route ouverte dans Munich. Elle évoluera sur la Blue Lane : un parcours reliant les différents pôles de l'IAA et qu'emprunteront les navettes et les véhicules high-tech d'essai. Les temps changent... Alors que le Salon de Francfort était le temple des gros moteurs, on verra davantage de véhicules électriques. Et le spectre sera large, de la trottinette jusqu'au drone ! Valeo, toujours lui, présentera en première mondiale des nouvelles bornes de recharge pouvant alimenter tous les véhicules électriques, quel que soit leur voltage et proposant des fonctionnalités de pilotage intelligent de l'énergie (pour une électricité verte et moins coûteuse). Il est à noter que l'hydrogène sera aussi au rendez-vous de l'IAA Munich, avec d'une part le futur X5 i Next Hydrogen de BMW et le fabricant de piles à combustible ElringKlinger. Et il sera question aussi de la station-service du futur. Le DLR (centre allemand aérospatial) aura à cœur de présenter sa vision commune pour 2040 avec le pétrolier allemand Aral. Au programme : une large gamme de carburants alternatifs et des services (blanchisserie, maintenance rapide, livraison de colis). Plus surprenant : Airbus sera présent dans le cadre de la société Neorizon, qu'il a formée avec LM Industries (propriétaire de Local Motors, un fabricant de navettes autonomes). Dans un campus près de Munich, les deux partenaires proposent de produire en petite série des véhicules destinés à la mobilité urbaine.