Le variant Delta a brouillé toutes les pistes. Les enfants ne sont plus à l'abri d'une contamination au virus du Covid-19. Aujourd'hui, la question de la vaccination des enfants se pose avec acuité. La communauté scientifique apporte quelques clarifications. Rym Nasri - Alger (Le Soir) - Les enfants qui étaient plutôt épargnés par la pandémie de Covid-19 par le passé ne semblent plus à l'abri du virus Sars-CoV-2. L'arrivée du variant Delta, qui représente désormais le plus grand nombre des nouveaux cas dans le pays, a complètement changé la donne. Contrairement à la souche «classique» du virus, ce variant touche facilement les enfants. Une croissance du nombre de contaminés chez eux a été observée en Algérie, ces derniers jours. A l'exemple des cent cas d'enfants atteints de Covid-19 enregistrés en juillet dernier, dans le service pédiatrie de l'Etablissement hospitalier spécialisé (EHS) de Douéra, au sud-ouest de la capitale, ou encore vingt autres cas recensés dans la wilaya d'Oran, à l'ouest du pays. À quelques semaines de la rentrée scolaire, une question se pose. Faut-il vacciner les enfants pour les protéger et parer à la propagation de la pandémie ? Même si certains spécialistes estiment qu'il faudrait envisager la vaccination des enfants âgés de 12 à 18 ans, d'autres trouvent que cette possibilité doit être mise en œuvre en dernier recours. Le professeur Ryad Mahiaoui, membre du Comité scientifique de suivi de l'évolution de la pandémie de coronavirus, n'exclut pas, certes, de vacciner les enfants contre le Covid-19 mais affirme que le recours à cet acte médical n'est pas, actuellement, à l'ordre du jour. «Avec la connaissance de plus en plus poussée de la physiopathologie des atteints, il s'est avéré que les enfants peuvent être contaminés et contaminants et rejoignent donc le statut de l'adulte mais rien ne prouve que l'enfant risque un danger de contamination imminente au Covid-19. Néanmoins, nous devons effectuer des recherches et suivre ce qui se passe dans le monde pour nous inspirer et mettre en place des protocoles particuliers pour les enfants», dit-il. Il rappelle qu'au départ, la vaccination ne ciblait que les personnes âgées et celles atteintes de comorbidités, avant qu'elle ne soit élargie à tous les adultes avec l'avènement du variant Delta qui touche même les jeunes et particulièrement les personnes âgées au-delà de 40 et 45 ans. «Nous irons probablement vers le protocole adopté en Occident pour essayer de réfléchir à vacciner les enfants de moins de 18 ans», ajoute-t-il. Le Pr Mahiaoui pointe toutefois un manque de données sur la contamination chez les enfants et les effets de ce nouveau variant sur eux. «En Algérie, nous ne disposons pas de recensement particulier des enfants atteints», fait-il remarquer, avant d'indiquer que des travaux de recherche seront développés incessamment par des pédiatres en collaboration avec le Comité scientifique de suivi de l'évolution de la pandémie de coronavirus. «Ce travail nous permettra de connaître le pourcentage d'atteinte chez les enfants, les tranches d'âge, les effets ...», dit-il. Soulignant l'importance qu'accorde notre pays à la santé scolaire, il annonce une opération de dotation de tests salivaires destinés aux enfants à la rentrée scolaire et ce, à travers tout le pays. Selon lui, il est question de protéger cette frange fragile de la population. En l'absence d'un programme vaccinal de protection pour les enfants, il insiste sur le respect des gestes barrières pour tout le monde. «Les adultes et les enfants doivent se soumettre aux mêmes règles de protection», conclut-il. Ry. N. 25 milliards DA pour l'achat de vaccins anti-Covid-19 L'Etat a débloqué une somme de plus de 25 milliards de dinars destinés l'achat de vaccins anti-Covid-19, selon un décret présidentiel publié au Journal officiel (JO) n° 59. Il s'agit du décret présidentiel n° 21-297, signé le 22 juillet par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, portant transfert de crédits au budget de fonctionnement du ministère de la Santé. En vertu de ce texte, «il est ouvert, sur 2021, un crédit de 25.138.125.000 dinars, applicable au budget de fonctionnement du ministère de la Santé et au chapitre n°44-07 : contribution exceptionnelle à l'Institut Pasteur d'Algérie (IPA) au titre de l'achat pour compte de l'Etat du vaccin anti-Covid-19». Pour rappel, le Premier ministre, Aïmene Benabderrahmane, a indiqué récemment que l'Algérie avait acquis «plus de 9 millions de doses de vaccins». Il également annoncé qu'«en août prochain, 9 200 000 doses seront acquises, en sus de 5 millions d'autres qui arriveront en septembre», ainsi qu'une unité de production de vaccins qui sera lancée «à partir de la mi-septembre à Constantine, avec une capacité de production de 2,5 millions de doses». APS