La rupture des relations diplomatiques avec le Maroc à l'initiative de l'Algérie continue d'attirer l'attention des spécialistes et autres observateurs politiques. Ainsi, pour le directeur du Centre arabe de recherches et d'analyses politiques, (Caraps) à Genève, Riadh Sidaoui, le Maroc sape les intérêts du Maghreb en faisant appel à l'entité sioniste pour contrer l'Algérie. De son côté, l'analyste international chilien Esteban Silva estime que la communauté internationale doit «condamner» la politique hostile de Rabat envers l'Algérie, la Palestine et le Sahara Occidental. «Le Maroc est allé très loin contre les intérêts du grand Maghreb en faisant appel à Israël pour contrer l'Algérie», a déclaré Riadh Sidaoui à l'APS. «Alors que l'Algérie lutte aux côtés de la Tunisie pour contrer l'influence et l'infiltration d'Israël au sein de l'Union africaine, le Maroc fait le contraire en affichant son soutien» à l'adhésion de l'entité sioniste à l'organisation panafricaine en tant que membre observateur, constate Sidaoui. Il s'agit d'un fait inédit, car même l'Egypte qui a normalisé ses relations avec l'entité sioniste s'est opposée à cette adhésion. Commentant la récente décision de l'Algérie de rompre ses relations avec le Maroc, Riadh Sidaoui indique que «la multiplication des actions hostiles à l'égard de l'Algérie» est à l'origine de cette décision, citant en cela la construction d'une base militaire à la frontière algérienne et la mise sur écoutes de 6 000 téléphones de personnalités algériennes dans le cadre de l'affaire Pegasus. Dérive marocaine à l'ONU S'y ajoutent les propos hostiles tenus contre l'Algérie par le ministre des Affaires étrangères sioniste à partir du Maroc, et la dérive de l'ambassadeur du royaume à l'ONU, qui, dans un document officiel de son pays, a appelé à «l'indépendance de la Kabylie». Déplorant le refus de Rabat de fournir un éclaircissement sur cet acte hostile, Sidaoui assure qu'il s'agit «d'une attitude révélatrice de l'implication manifeste des plus hautes autorités marocaines». L'Amérique latine et les Caraïbes condamnent L'analyste international chilien Esteban Silva a exprimé son soutien à la décision de l'Algérie de rompre ses relations diplomatiques avec le royaume du Maroc, et appelé la communauté internationale à «condamner» le comportement inacceptable de Rabat envers plusieurs pays, notamment l'Algérie, la Palestine et le Sahara Occidental, dans un entretien accordé jeudi au journal électronique La Patrie News. Pour Esteban Silva, «la politique hostile du Maroc vise en premier lieu l'Algérie, et en second, la lutte du peuple sahraoui en faveur de son autodétermination. C'est une atteinte flagrante à la souveraineté et à l'indépendance du peuple sahraoui», souligne l'analyste chilien. «L'Algérie défend par principe le droit de tous les peuples à leur autodétermination, et donc pas seulement celui du peuple sahraoui, conduit et représenté légitimement par le Front Polisario. Voilà pourquoi l'Algérie a de tout temps condamné la politique néocolonialiste, expansionniste et l'occupation territoriale de la Palestine de la part de l'entité sioniste», explique Esteban Silva, un fervent défenseur des causes palestinienne et sahraouie. Donc, dit-il encore: «Le comportement inacceptable du Maroc doit être rejeté et condamné par toute la communauté internationale.» «L'Amérique latine et les Caraïbes condamnent avec force le comportement illégal, inacceptable et attentatoire du Maroc. Il constitue une agression directe contre les peuples sahraoui et palestinien. C'est aussi une attaque caractérisée contre le peuple et le gouvernement algériens», conclut le politologue. R. I./APS Tanger Un Israélien résident au Maroc tué à l'arme blanche Le prévenu, âgé de 36 ans, est entré en altercation avec la victime âgée de 60 ans, le poignardant à mort. La victime, gérant d'un restaurant à Tanger, a rendu l'âme lors de son évacuation à l'hôpital, selon les mêmes sources qui citent la Direction générale de la sûreté marocaine. La police judiciaire de Tanger a diligenté une enquête sur cet homicide. APS