Le Maroc dépense des millions de dollars pour recruter des soutiens en Amérique latine à des positions «aussi méprisables que son occupation illégale du Sahara occidental», a relevé l'analyste politique chilien, Esteban Silva Cuadra, soulignant que la diplomatie sahraouie a remporté d'«importantes» batailles diplomatiques dans cette région, «contrecarrant ainsi le lobby marocain millionnaire». Esteban Silva, président exécutif du «mouvement socialiste allendiste» du Chili, a abordé dans une contribution, publiée par plusieurs médias, «les méthodes et les manœuvres de la diplomatie marocaine pour tenter de suspendre la reconnaissance de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) par les pays d'Amérique latine, la bataille pour les ressources naturelles sahraouies, et le rôle de la RASD en tant que lien entre le monde arabe et l'Afrique avec l'Amérique latine». Concernant le modus operandi de la diplomatie marocaine, l'expert chilien révèle qu'en «Amérique latine et aux Caraïbes, la monarchie marocaine vise à bloquer les relations du peuple sahraoui, à discréditer le Front Polisario en tant qu'interlocuteur et à bloquer la reconnaissance de la RASD». «Le Maroc essaie d'empêcher, d'une part, la reconnaissance de la RASD par les gouvernements latino-américains et, d'autre part, devant les pays qui entretiennent des relations diplomatiques avec la RASD, à faire pression activement de nombreuses façons pour paralyser, inverser ou geler les relations institutionnelles et coopération avec l'Etat sahraoui», a-t-il expliqué. Rabat offre des voyages et des chèques Au cours des 20 dernières années, «le Maroc a ouvert des ambassades et intensifié son activité dans la région en réaction et en réponse à l'avancement et au dynamisme de la politique étrangère sahraouie», a expliqué Esteban Silva, avant de préciser que «le royaume cherche à affaiblir et à neutraliser dans la région le soutien à l'autodétermination et à l'indépendance du peuple sahraoui, cherchant à influencer les élites dominantes, les gouvernements, les parlements, les dirigeants d'entreprises et les dirigeants politiques à travers des offres d'avantages économiques supposés qui ne se matérialisent jamais». «Ils proposent constamment des voyages au Maroc, en payant toutes les dépenses liées à quelques parlementaires, politiciens et aux représentants du gouvernement», a-t-il révélé. A travers ces voyages et séjours et la couverture d'autres «besoins» de ses invités, «Rabat cherche à les recruter pour soutenir des positions aussi méprisables que l'occupation illégale du Sahara occidental et sa fausse thèse d'autonomie contre le droit à l'indépendance et, en passant, pour cacher les plaintes internationales contre le pillage illégal des ressources naturelles de la nation sahraouie», a-t-il expliqué. En ce sens, Esteban Silva a détaillé qu'un autre aspect de la stratégie marocaine «consiste à faire taire et dénaturer les plaintes concernant la violation systématique des droits de l'homme du peuple sahraoui dans les territoires occupés et la grave situation dans laquelle se trouvent les prisonniers politiques sahraouis détenus au Maroc». A titre d'exemple, le politicien chilien a affirmé qu'«au Chili, nous avons connu diverses situations, telle celle concernant l'ancien député Roberto Leon, qui, ayant soutenu l'indépendance du Sahara occidental mais après avoir effectué des voyages mystérieux et constants financés par le Maroc, aujourd'hui, il écrit avec ferveur dans les médias de Rabat pour défendre l'occupation colonialiste et illégale du Sahara occidental». «Des situations isolées mais très similaires existent dans d'autres pays», a-t-il insisté. En Amérique latine et dans les Caraïbes, les représentants du Front Polisario, ainsi que les ambassadeurs de la RASD, et «malgré leurs maigres ressources et moyens, mais armés de beaucoup de conviction et de ténacité se sont battus et ont obtenu d'importantes batailles diplomatiques et triomphes en notre continent, contrecarrant ainsi le lobby marocain millionnaire», s'est réjouis Esteban Silva.