Alger abrite, depuis hier, une réunion des ministres des Affaires étrangères des pays voisins de la Libye dans l'objectif d'aider le pays à sortir de la crise dans laquelle il a été plongé depuis dix ans, à travers notamment la tenue des élections générales prévues le 24 décembre 2021, dans les délais. Karim Aimeur - Alger (Le Soir) - Le chef de la diplomatie algérienne, Ramtane Lamamra qui a présidé la rencontre, a évoqué l'existence de plans par lesquels certaines puissances étrangères cherchent à accroître leur influence en Libye, et à faire de ce pays une plateforme pour redessiner les équilibres internationaux au détriment des intérêts stratégiques de la Libye et de ses voisins. Il a appelé les Etats voisins à œuvrer collectivement et individuellement, au règlement de la crise libyenne, expliquant que le processus de réconciliation en Libye nécessite la poursuite des efforts pour le parachèvement de l'unification des institutions de l'Etat libyen, la réalisation de la réconciliation et le départ des mercenaires et des forces étrangères de tout le territoire du pays, plongé dans une crise sans précédent depuis la chute de l'ancien guide Mouamar Kadafi. Cette rencontre a vu la participation des ministres des Affaires étrangères de Libye, Tunisie, Egypte, Niger, Tchad, Soudan et de la République du Congo. Le SG de la Ligue arabe, Ahmed Aboul Gheit, le Commissaire aux affaires politiques, à la paix et à la sécurité de l'Union africaine, Bankole Adeoye, et l'envoyé spécial du SG de l'ONU pour la Libye, Jan Kubis ont également pris part à cette réunion. Devant cette assistance, le chef de la diplomatie algérienne a appelé à traiter et interagir avec les développements de la situation en Libye, selon une approche proactive et une vision claire qui doit tenir compte, a-t-il dit, des considérations qui préoccupent de plus en plus les décideurs et l'opinion publique dans nos pays. «Notre sécurité et notre stabilité à tous sont étroitement liées à la sécurité et à la stabilité de la Libye et sa prospérité dépend de la nôtre (...) Une Libye stable et forte constituera sans nul doute, le pilier de la sécurité et de l'intégration économique régionales», a lancé M. Lamamra. Et d'affirmer que la rencontre entre dans le cadre des efforts soutenus que nos pays n'ont eu de cesse de déployer pour contribuer au règlement de la crise libyenne, convaincus du rôle vital et central que doivent jouer les pays voisins pour soutenir les autorités de transition libyennes, en vue de la concrétisation de toutes les échéances inscrites dans la feuille de route, et la tenue des élections prévues le 24 décembre 2021. Pour M. Lamamra, le règlement de la crise n'est possible que par un processus inter-libyen, avec le soutien de la communauté internationale, notamment les pays voisins. Il a expliqué que la participation de la ministre libyenne des Affaires étrangères, Najla Mangoush à la réunion avec ses homologues «est un indicateur significatif de la grande avancée réalisée par le processus politique dans le règlement de la crise libyenne». De son côté, l'envoyé spécial de l'ONU pour la Libye, Jan Kubis a souligné l'importance de la mise en place rapide d'un cadre juridique, en prévision de la tenue des élections présidentielles et législatives prévues en Libye en décembre 2021. Il a estimé, en outre, que la présence d'observateurs étrangers était importante pour s'assurer du bon déroulement des élections, invitant les pays voisins de la Libye à désigner, eux aussi, des observateurs pour superviser l'opération électorale. Sur un autre plan, l'envoyé spécial de l'ONU a invité les pays du voisinage à s'impliquer dans les efforts déployés en vue d'assurer le départ des mercenaires et des forces étrangères présents en Libye. L'ONU est prête à appuyer les Libyens dans le processus de désarmement, la réintégration (des combattants libyens dans les forces armées), et le retrait des combattants étrangers, a-t-il affirmé. K. A.