Ils �taient une centaine d�habitants, de tous �ges, de la cit� communale appel�e maintenant, ha� Cheikh- Boua�mama, � venir s�asseoir sur les rails de la double voie de chemin de fer que sont en train de poser les ouvriers de la soci�t� chinoise � hauteur du PK (point kilom�trique) 158 + 100 au nord-ouest de la ville de Rouina, � 20 km � l�ouest du chef-lieu de wilaya de A�n Defla, provoquant ainsi l�arr�t des travaux de ce projet. Selon ces citoyens, cette manifestation ne vise qu�� attirer l�attention des pouvoirs publics. �Nous avons fait pareil le 8 juillet dernier et les autorit�s locales sont venues nous voir pour constater sur le terrain les cons�quences qu'entra�ne ce d�doublement sur notre quartier, un hameau de 3 000 habitants� On nous isole en rendant le chemin d�acc�s des plus p�nible, voire dangereux, parfois m�me mortel !� Depuis le 8 juillet dernier, indiquent-ils, �les choses n�ont fait qu�empirer, m�me apr�s les promesses qui nous avaient �t� faites concernant la construction d�un pont prot�g�, et qui sont rest�e sans suite�. �Pour se rendre en ville pour notre travail, pour que nos enfants se rendent � l��cole, pour aller faire nos courses, on nous oblige maintenant � choisir entre deux passages, soit descendre dans le lit de l�oued Zeddine tout proche, traverser sur des buses, souvent submerg�es par les l�chers d�eau du barrage de l�oued Mellouk, et remonter une pente abrupte, pas facile pour les enfants ni pour les personnes �g�es ou les femmes enceintes, soit emprunter le pont de chemin de fer en longeant le ballast ou risque de se faire happer par le souffle des trains � grande vitesse.� Ils ajoutent que dimanche dernier, une vieille femme est tomb�e, les pieds pris dans la pierraille du ballast et nous montrent les taches de sang encore visibles. Des jeunes ajoutent encore : �Ce matin, un enfant de 6 ans a failli tomber dans la rivi�re en voulant traverser. Il a �t� sauv� in extremis d�une noyade certaine, et une jeune fille est tomb�e se blessant s�rieusement au genou.� On rappelle par ailleurs qu�� cet endroit, 6 personnes ont �t� tu�es par le train et une 7e, un jeune de 14 ans, est handicap� � vie. Un des habitants dira : �Certes, il existe un autre chemin, tout un d�tour, qui passe � travers les champs de pommes de terre tout le temps bourbeux par endroits � cause des tourniquets d�irrigation� Le chemin qui se d�grade aussi par le va-et-vient incessant des camions qui font la navette pour approvisionner la multitude de chantiers de construction, une sabli�re exploit�e par une Sarl�. Et d�ajouter : �Un taxi exige jusqu�� 200 DA pour emprunter ce passage, de jour.� �Nous ne sommes pas contre le d�doublement de la voie, ni contre le progr�s, bien au contraire, mais qu�on prenne en charge les probl�mes qu�engendre ce projet pour les 3 000 habitants de ha� Cheikh-Boua�mama�, nous dit un homme avant d�ajouter : �Le bureau qui a �t� charg� de l��tude et du suivi du chantier s�est-il souci� des cons�quences sur la vie de notre cit� ?� Nous nous sommes rendus au si�ge de l�APC, le responsable qui nous a re�u a reconnu que les probl�mes auxquels sont confront�s les habitants de ha� Cheikh- Boua�mama sont r�els, mais la r�alisation d�un pont d�passe les comp�tences de la commune, car, dit-il, il s�agit l� d�un projet sectoriel relevant du minist�re des Transports. En fin d�apr�s-midi, nous avons appris que des repr�sentants des pouvoirs publics se sont rendus sur les lieux et que des promesses ont �t� renouvel�es. Des engins se sont mis � l��uvre et ont commenc� � proc�der � des am�nagements sur la descente vers le lit de la rivi�re pour en faciliter quelque peu la travers�e, en d�posant une couche de tout venant et en doublant le passage pour le rendre moins abrupt. �Mais cela tiendra combien de temps ? Car la saison des pluies arrive�, nous dit-on. Le chantier de pose des rails a repris son activit�.
