Au 1er septembre 2021, plus de 7,4 millions de personnes ont été vaccinées, selon le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Abderrahmane Benbouzid, qui table sur la vaccination de près de 20 millions de citoyens d'ici la fin de l'année, pour espérer atteindre «une immunité collective». Serait-il possible d'atteindre ce taux dans les délais impartis ? Le challenge pour lequel un plan gouvernemental a été déployé n'est pas impossible, mais difficile tout de même, si l'on se réfère aux taux quotidiens de vaccination au niveau de plusieurs wilayas, selon des professionnels de la santé qui estiment que «l'adhésion à la vaccination massive semble se heurter à des préjugés». Sans oublier l'arrivée des variants qui a fait douter la communauté des scientifiques. L'objectif d'atteindre la vaccination de 70% des citoyens avant la fin de l'année peut être atteint, à condition que toutes les tranches d'âge bénéficient de cette opération. Or, la catégorie des 18-30 ans ne semble pas encore en ressentir le besoin. Selon le président de la Société algérienne d'immunologie clinique, le Pr Kamel Djenouhat, dans un entretien accordé au Soir d'Algérie, «l'objectif principal de la vaccination est de vacciner le maximum de personnes dans un délai le plus court possible. Cela repose principalement sur les trois éléments suivants : l'acquisition de grandes quantités de vaccin, l'adhésion de la population et l'augmentation du nombre de centres de vaccination». Et de poursuivre : «L'implication des officines dans cette opération ne peut qu'augmenter les chances de réussite de l'opération de vaccination .» Il est vrai que les officines peuvent jouer un rôle très important dans l'opération, car elles profitent de la relation «confiance et proximité» dont elles jouissent par rapport aux citoyens et notamment les malades chroniques. Mais le nombre des pharmacies adhérents au processus reste relativement faible par rapport au nombre total d'officines en exercice. Elles ne sont que 765 officines réparties sur 38 wilayas à pratiquer la vaccination, alors qu'au niveau des 20 autres circonscriptions, aucune pharmacie ne s'est inscrite pour participer à la campagne de vaccination. À vrai dire, il faut reconnaître qu'il y a une certaine réticence des pharmaciens pour participer à cette opération au niveau des grandes wilayas. Et si l'on prend l'exemple de Constantine et, selon les aveux du directeur de la santé et de la population (DSP), Abdelhamid Bouchelouche, il y a un «refus de participation des pharmaciens». Sur un total de 368 pharmaciens d'officine que compte la wilaya, seulement 9 pharmacies ont adhéré à cette campagne. Par ailleurs, les médecins sont unanimes pour dire que l'immunité collective casse la chaîne de transmission d'un virus et permet d'éteindre une épidémie, soit en ne laissant pas les gens s'exposer, soit en les vaccinant. Pour cela, le gouvernement incite à se faire vacciner contre le Covid-19, en adoptant une campagne gigantesque publicitaire où tous les supports sont exploités. Tous les moyens sont mis à disposition pour vacciner le plus grand nombre de citoyens possible durant cette semaine. Les résulats préliminaires de cette grande opération seront connus le 12 septembre. «C'est à ce moment que l'on peut évaluer le taux de vaccination réel et les pronostics de la fin de l'année», précise Dr Mellah, spécialiste en pneumologie. Pour le moment, les centres de vaccination continuent à accueillir les citoyens sans grand engouement et au fil des jours, les espérances sont revues à la baisse. Si l'on considère la wilaya de Tizi Ouzou, son wali a annoncé à l'APS que «le but de cette semaine nationale de vaccination est de vacciner 5 000 citoyens/jour, ce qui permettra d'atteindre un taux de 35% à la fin de cette opération (le 11 septembre)». Pour d'autres wilayas, le chiffre de 1 000 vaccinations par jour est rarement dépassé. Pour la wilaya de Tlemcen, les habitants ciblés par l'opération sont au nombre de 600 000, âgés de plus de 18 ans, sachant que jusqu'à présent, 120 000 personnes ont été vaccinées, soit 20%. De son côté, le directeur général de la prévention et de la promotion de la santé au ministère de la Santé, Dr Djamel Fourar, a appelé, lundi, à accélérer la cadence de la vaccination tout en insistant sur «la nécessité d'étendre l'opération de vaccination à toutes les wilayas du pays, en y associant le mouvement associatif et la société civile». «Nous allons vacciner le plus grand nombre possible de citoyens», a précisé le Dr Djamel Fourar, président du Comité national de veille et de suivi de la lutte contre le Covid-19, avant de reconnaître que l'opération de vaccination a commencé «tardivement» en Algérie. Ilhem Tir