Dans son intervention lors de sa visite d'inspection, hier, au complexe sidérurgique d'El Hadjar, le ministre de l'Industrie, Ahmed Zeghdar, a souligné le rôle stratégique du complexe sidérurgique dans l'industrialisation et la relance du développement du pays. Rappelant les différentes étapes traversées par le complexe depuis sa création, qui ont, dira-t-il, «caractérisé sa grande contribution au développement de la sidérurgie dans notre pays». Revenant au rôle important joué par la sidérurgie dans l'amélioration des indicateurs économiques de notre pays, le membre du gouvernement a estimé qu'elle «contribue notamment au développement économique et sa capacité à faire avancer la roue de l'économie nationale par les résultats qu'elle obtient et sa capacité à influencer, directement ou indirectement, divers secteurs». Relevant que la sidérurgie est l'une des activités de base et structurées qui nécessitent des investissements financiers importants pour répondre aux exigences des diverses activités industrielles et économiques, le ministre a indiqué, à cet égard, que «depuis sa création, le complexe a bénéficié d'un important soutien financier et d'un accompagnement des pouvoirs publics pour lui permettre de répondre à ses besoins nécessaires au renouvellement et à la réhabilitation des équipements, ainsi qu'à suivre le développement de la production et de contribuer à faire face à la demande croissante de produits sidérurgiques sur le marché national». À ce propos, le représentant du gouvernement énumérera les éléments les plus importants du plan de développement dont le complexe a bénéficié, qui comprend deux phases principales : la première phase 2014-2017 : où le complexe a bénéficié d'un montant total de 34 milliards de dinars pour réhabiliter les unités et installations de production les plus importantes à l'intérieur du complexe. La deuxième phase a été lancée dès 2018, avec un montant total de 46 milliards de dinars destiné à assurer le complexe contre les accidents, et à promouvoir la production de fonte et de matériaux plats. Mais, dira-t-il «malgré ces efforts et indépendamment de certains des résultats enregistrés, le complexe n'a pas été à la hauteur de ses aspirations, car il n'a pas pu consolider sa position sur le marché national, encore moins sur le marché régional et étranger». Pour le ministre Zeghdar, «ceci est sans doute dû à des facteurs liés au marché et à la concurrence, mais aussi et surtout à des facteurs internes au complexe, notamment liés au style de management et à la stratégie de développement. D'où les nombreux problèmes financiers pour financer le cycle d'exploitation, car compter sur les ressources financières fournies par l'Etat pour aider l'usine n'est plus possible au vu des conditions financières actuelles du pays», tranche le ministre, qui insiste sur la nécessité du «développement d'une nouvelle approche pour remédier aux manquements constatés et élever le niveau de gestion du complexe en s'appuyant sur les compétences existantes dans le cadre de la concertation». Dans ce contexte, le membre du gouvernement dira qu'il voudrait se concentrer sur les thèmes importants suivants : - Réduire les coûts de production en s'appuyant sur l'ingénierie financière, afin d'améliorer la compétitivité ; - Valorisation des actifs inexploités dans le cadre d'une vision fondée sur la rentabilité économique,- Diversifier et développer les produits, notamment ceux à forte valeur ajoutée, - Le recours aux intrants et matériaux locaux pour réduire leur importation ;- Réaliser des stages de maintenance préventive pour préserver les moyens de production et prolonger leur durée de vie, ainsi que pour réduire le nombre d'accidents industriels qui conduisent souvent à l'interruption du processus de production,- Développer des partenariats avec des succursales et unités affiliées à divers complexes et holdings industriels publics ; - L'intensification du dialogue avec les différents partenaires, qui doit tendre vers un objectif premier qui est de relever les défis du complexe et d'offrir un climat propice au développement des activités de production à l'abri des tensions. Le complexe d'El Hadjar «nous oblige tous à travailler dur et persévérer pour le sortir de la situation actuelle, qui nécessite de changer certaines mentalités et d'encourager toutes les initiatives qui donneraient une forte impulsion au rythme de production en vue de la phase post-pandémique, qui, selon certaines lectures prospectives, connaîtra une forte demande de produits industriels après la reprise de l'économie mondiale», insiste le ministre, qui s'est rendu à la centrale à oxygène où il a tenu à remercier tous les responsables et travailleurs du complexe pour les efforts déployés pour faire avancer cette filière sans oublier de noter leur contribution à l'effort national de lutte contre la pandémie de Covid-19, en fournissant environ 5 000 à 7 000 litres par jour d'oxygène au profit des hôpitaux et des établissements de santé des deux wilayas de Annaba et El-Tarf. Cette centrale est appelée, selon les responsables du complexe, à augmenter sa production en oxygène afin de satisfaire la grande demande en cette matière vitale pour les patients souffrant de cette pathologie. Lors de leurs interventions, les mêmes responsables du complexe ont indiqué que l'usine a exporté pour 47 millions de dollars durant le 1er semestre de l'année en cours. A. Bouacha