Les élèves en souffrance psychologique ont, désormais, droit à un accompagnement et une prise en charge psychologique par les établissements scolaires. Le protocole sanitaire Covid-19 qui a été mis en place, depuis deux ans, a été actualisé pour inclure les traumatismes liés aux derniers feux de forêt. L'enseignant a ainsi l'obligation de repérer les élèves en situation de détresse psychologique qui seront ensuite pris en charge soit par les conseillers de guidance et d'orientation scolaire et professionnelle soit par un médecin spécialiste. Salima Akkouche - Alger (Le Soir) - Le ministère de l'éducation nationale estime que les derniers feux de forêt ayant ravagé plusieurs villes du pays ont eu un impact mental, non seulement sur les enfants ayant vécu ces incendies, mais aussi sur ceux ayant vu les images de ces drames. Pour les aider à faire face à leurs difficultés psychologiques et éviter à ce que cela se transforme en des comportements de violences, le ministère de l'éducation nationale, en partenariat avec le ministère de la Santé ont mis en place un protocole de prise en charge psychologique des élèves des trois cycles confondus. Comment ça va se dérouler ? Dans son protocole, le ministère de l'éducation nationale précise que c'est à l'enseignant de repérer les élèves en détresse psychologique. Ce dernier doit noter les signes du changement de comportement repérés chez l'élève avant de préparer une liste des élèves présentant des signes qui alertent et la présenter au directeur de l'établissement. Les enseignants sont-ils formés dans ce sens ? «Ce n'est pas nécessaire, l'enseignant est en contact permanent avec ses élèves. Il les connaît très bien, et il saura détecter si l'un d'eux présente un changement de comportement», nous répond-on au ministère de l'éducation. Les parents d'élèves seront également associés à cette démarche. Ces derniers vont recevoir un formulaire à remplir pour permettre le diagnostic des élèves ayant été impactés par cette situation. Le conseiller de la guidance et d'orientation scolaire et professionnelle va ensuite prendre le relais. Ainsi, sur la base des formulaires des parents et les remarques de l'enseignant, il va décider du mode d'accompagnement psychologique adéquat. Les élèves ayant besoin d'un simple accompagnement psychologique vont être suivis par le conseiller de la guidance et d'orientation et ceux ayant besoin d'un suivi spécialisé vont être orientés vers des unités de dépistage et de suivi (UDS), pour un suivi psychologique spécialisé. Par contre, nous précise-t-on, les conseillers de la guidance et d'orientation scolaire ont tous reçu une formation psychologique leur permettant de prendre en charge les cas moins compliqués. Les directeurs de l'éducation se sont mobilisés, hier, lors des réunions avec les directeurs d'orientation scolaire et professionnel et les conseillers de la guidance et d'orientation des wilayas pour mieux préparer cette opération. D'ailleurs, Abdelhakim Belabed se dit prêt à prêter main forte en cas de besoin. De son côté, le Syndicat national des psychologues qui dit ne pas être associé à la rédaction de ce protocole a souligné le manque de moyens au niveau des UDS. Les psychologues, dénonce Khaled Keddad, travaillent «sans aucun outils et parfois c'est le psychologue qui fournit les moyens de travail». S. A.