La spécialiste du monde arabe Ahlem Gharbi vient d'être nommée directrice générale de l'Institut français d'Algérie et conseillère culturelle au niveau de l'ambassade de France à Alger. C'est la première fois qu'une personnalité issue de la région est nommée à la tête de l'IFA. Ahlem Gharbi, une Franco-Tunisienne au parcours atypique, vient d'atterrir à Alger pour assurer la double fonction de directrice générale du réseau national des centres culturels français et de conseillère culturelle de l'ambassadeur. Son profil et sa carrière professionnelle ne semblaient pourtant pas la destiner à occuper un tel poste où la culture sera au cœur de son action diplomatique. En effet, Ahlem Gharbi, licenciée en arabe à la Sorbonne et détentrice d'un DEA de Sciences Po Paris, a gravi les échelons de la fonction publique française, à commencer par le ministère des Affaires étrangères où elle occupait le poste de responsable Afrique du Nord et Moyen-Orient jusqu'à devenir conseillère diplomatique à la représentation française à l'ONU. En 2011, en plein «Printemps arabe», elle est deuxième secrétaire chargée de la politique intérieure et des droits de l'Homme à l'ambassade de France au Caire. Mais c'est à partir de 2017 que sa carrière prend un tournant inattendu lorsqu'elle accompagne Emmanuel Macron, fraîchement élu président, dans ses visites d'Etat en Afrique du Nord, avant de devenir, un an plus tard, sa conseillère spécialiste du monde arabe. Nommée le 22 septembre dernier conseillère culturelle à l'ambassade et directrice générale de l'Institut français d'Alger, Ahlem Gharbi exprime, dans une allocution publiée sur le site de l'IFA, son enthousiasme, «un grand pays, riche de son Histoire et de sa culture millénaire ; mais aussi à l'idée de découvrir une autre partie de moi-même car mon arrière-grand-père était un Algérien installé en Tunisie à la fin du XXe siècle». Elle évoque par ailleurs les grandes lignes de ses projets pour l'IFA avec «une programmation ancrée autour de trois priorités : soutenir les jeunes créateurs, partager l'amour du français et la richesse des cultures d'expression francophone et, enfin, se retrouver autour de notre héritage commun méditerranéen». S. H.