L'indisponibilité des livres scolaires au niveau de nombreux établissements scolaires a fini par faire réagir la tutelle. Le ministre de l'Education nationale assure que la vente au niveau des écoles n'avait subi aucune modification, reconnaissant néanmoins le refus exprimé par une partie du personnel de l'éducation de procéder à la vente. Cette dernière, rappelle Belabed, constitue « un acte pédagogique », promettant de trouver des solutions aux problèmes rencontrés avant la prochaine rentrée scolaire. Nawal Imès - Alger (Le Soir) - Plus de dix jours après la rentrée des classes, de nombreux élèves se présentent en classe sans leurs livres. Et pour cause : leurs parents n'en trouvent pas en vente au niveau des établissements scolaires ni même en dehors. Dans certaines wilayas, les livres sont tout simplement introuvables. Une véritable tension a fini par se faire ressentir un peu partout, poussant la tutelle à enfin s'exprimer sur la question. Le ministre de l'Education a en effet présidé jeudi une réunion avec des cadres de son ministère et des directeurs de l'éducation avec au menu, une première évaluation de la rentrée des classes mais également la question de la crise du livre solaire. Abdelhakim Belabed livre la version de la tutelle, assurant que son département n'avait jamais pris de décision en faveur de la suppression de la vente des livres scolaires au niveau des écoles des trois paliers ni encore moins apporté un quelconque changement dans les mécanismes de vente, en cours depuis toujours. L'opération, dit-il, devait se dérouler comme les précédentes années sauf que pour cette rentrée, des directeurs d'établissement mais également d'autres corps du secteur de l'éducation ont tout simplement décidé de boycotter l'opération, estimant que cela ne faisait pas partie de leurs prérogatives. Au cours de cette même réunion, le ministre de l'Education a évoqué cette question en remerciant le personnel qui, après avoir boudé la vente des livres scolaires, a finalement repris la vente. Pour le ministre de l'Education, la disponibilité du livre scolaire doit d'abord être assurée au niveau des écoles puisque, dit-il, il s'agit d'un « acte pédagogique », ajoutant que le recours à l'accréditation des librairies et le service de vente en ligne ne pouvait être considéré que comme un appoint à la vente au niveau des écoles. Affirmant qu'il n'existait aucune pénurie de livre puisque l'Office national des publications scolaires (ONPS) avait imprimé suffisamment de livres pour couvrir tous les besoins en la matière, le ministre de l'Education ajoute que ces quantités avaient été acheminées vers les centres de distribution au niveau des wilayas, mais également les établissements scolaires. Pour faire face à la tension qui existe encore dans de nombreuses wilayas, le ministre de l'Education a donné aux directeurs de l'éducation des instructions afin que de nouveaux points de vente soient ouverts à chaque fois que le besoin se fait sentir, notamment dans les endroits qualifiés de « sensibles » où la demande est grande. Les Directions de l'éducation sont également appelées à réviser la carte de répartition géographique des points de vente du livre scolaire, et à procéder à un affichage de ces derniers au niveau des réseaux sociaux et des lieux publics pour en informer les parents. Il s'agit, selon le ministre de l'Education, de solutions à apporter dans l'immédiat, puisque, pour la prochaine rentrée des classes, Belabed s'engage à « trouver les solutions adéquates » à ce problème. Lesquelles ? Il ne dira rien de ses intentions... N. I.