Sans qu'ils soient à l'ordre du jour de la célébration de la Journée nationale de la vulgarisation agricole qui s'est déroulée, lundi dernier, à l'Institut de technologie moyen agricole spécialisé (Itmas) de Boukhalfa (périphérie ouest de Tizi-Ouzou), les incendies ravageurs de l'été dernier retiennent toujours l'attention. Les acteurs du secteur de l'agriculture établissent des prévisions peu prometteuses en termes de production animalière et agricole, notamment dans la filière oléicole. «Les incendies ayant touché la wilaya de Tizi-Ouzou en août dernier ont été désastreux pour le secteur agricole. Les prévisions de production pour cette année sont revues à la baisse (...) pour tous les segments du secteur agricole, que ce soit le couvert végétale, le cheptel animal et même les infrastructures agricoles qui ont été touchés par les derniers incendies et dont les opérations de recensement se poursuivent encore », rappellera Djamal Sersoub, directeur des services agricoles de la wilaya pour qui l'impact des feux sur le rendement attendu de l'ensemble des filières est désastreux. «Que ce soit en matière de production animale ou végétale, notamment, l'oléiculture, la production connaîtra cette année une baisse conséquente sur laquelle nous travaillons à remédier pour les années à venir en venant en aide aux agriculteurs », déplore-t-il. Il convient de rappeler que les bilans provisoires des dégâts causés par ces incendies font ressortir une perte de 5 193 ha d'arbres fruitiers, dont 4 500 ha de vergers d'oliviers et 693 ha d'autres espèces fruitières. On déplore la perte totale de 19 178 têtes d'animaux d'élevage et la destruction de 8 110 ruches pleines et 3 101 vides. Une situation à laquelle s'ajoute l'endommagement de plusieurs infrastructures agricoles dont 103 étables, 100 bergeries, 40 chèvreries, 26 poulaillers en dur, 31 serres avicoles, 3 batteries de poules pondeuses et 154 hangars. Présent à l'Itmas de Boukhalfa, M. Hamdad, directeur régional de la Caisse régionale de la mutualité agricole (CRMA) déplore la faiblesse du pourcentage d'agriculteurs assurés au niveau de la wilaya. « Il n'est que de 30% seulement. Et ce, dira-t-il, malgré la diversité des formules d'assurances et des facilités de payement qui sont offertes aux agriculteurs». Ajoutant : «Lors des derniers incendies ayant touché la wilaya, seulement 7 agriculteurs ont été indemnisés par la CRMA pour un total de 4 millions DA. » De fait, Madjid Hamdad insiste sur la nécessité de sensibiliser les agriculteurs et les éleveurs sur l'importance de contracter des conventions avec les organismes assureurs présents au niveau local et qui offrent plusieurs formules aux agriculteurs, selon les dimensions de leurs exploitations et la nature de leurs activités. S. A. M.