Trois jours après l'expiration des délais de dépôt des signatures des élections et des dossiers de candidature, tous les partis ou presque étaient encore, hier, dans l'impossibilité de fournir une quelconque estimation quant à leur degré de participation aux élections locales anticipées du 27 novembre prochain. M. Kebci - Alger (Le Soir) - On est encore dans le flou au sein de tous les partis ou presque, en ce qui concerne l'étendue de la participation de tout un chacun aux élections locales anticipées du 27 novembre prochain, et ce, trois jours après l'expiration des délais pour le dépôt des signatures des élections et celui des dossiers des candidats. Pas un cadre partisan n'était, hier, en mesure de donner le nombre exact de listes électorales déposées, se contentant de données à «l'à-peu-près». Ainsi, le chargé de la communication au sein du Rassemblement national démocratique parle de 52 à 53 listes déposées par le parti en ce qui concerne les Assemblées populaires wilayales, sans avoir aucune idée sur les wilayas dans lesquelles le parti serait absent le jour du scrutin. Sadi Larabi parle également de près de 1 000 communes au niveau desquelles le parti briguera des sièges. «Nous serons édifiés un peu plus amplement sur notre participation d'ici deux à trois jours, le temps de consolider les données qui parviennent à la direction nationale du parti à partir des structures locales», soutient-il. Et surtout, précise notre interlocuteur, après les compléments des dossiers autorisés par l'Autorité nationale indépendante des élections. Chez le Front des forces socialistes, on est également dans l'ignorance du nombre des listes électorales. Rachid Chaibi, cadre du parti, nous affirmait, hier, être toujours «en attente des recours en ce qui concerne le nombre de listes ayant fait l'objet de rejets par les instances locales de l'Anie pour plusieurs raisons». Notamment, cite-t-il, le cas de listes recalées du fait que «les noms des électeurs-parraineurs n'étaient pas tous portés sur des CD comme requis par la loi électorale». «Nous sommes toujours en attente des verdicts des tribunaux administratifs sollicités dans ce sens», soutient Chaïbi. Ceci dit, le doyen des partis de l'opposition n'aurait réussi à déposer que 200 listes pour les Assemblées populaires communales et une quinzaine d'autres en ce qui concerne les Assemblées populaires de wilaya. Et fait marquant, le FFS n'a pu présenter de listes électorales qu'au niveau d'un peu plus de la moitié des communes de Tizi-ouzou (38 sur 67) et Béjaïa (37 sur 52), les deux principales wilayas de la Kabylie qui constituent le fief du parti. Une triste «prouesse», résultant du refus du mot d'ordre de la participation à ces élections par une bonne partie de sa base militante. Au niveau de Jil Jadid, on avoue que la participation du parti à ces élections est de «pure forme», puisque se contentant d'un nombre vraiment limité de listes présentées. La raison ou les raisons, le chargé de la communication au sein du parti que préside Soufiane Djilali les explique par le «refus du parti de servir de tremplin à nombre d'opportunistes», mais également par les tentatives vaines de constituer des listes communes avec d'autres partis proches idéologiquement. «Ce qui aurait favorisé, explique Habib Brahmia, la constitution de listes composées exclusivement de militants». Cela dit, et dans l'attente des résultats définitifs des listes déposées par les partis et les indépendants, les tout premiers éléments filtrant de l'Anie donnent le parti du Front de libération nationale en tête avec des listes APC dans les 58 wilayas du pays avec des présences symboliques à Tizi-Ouzou avec seulement une liste sur les 67 possibles et à Béjaïa avec une quinzaine de listes sur 52 possibles. Le vieux front du pouvoir est suivi du RND, du MSP puis du front El Moustakbal et du mouvement El Binaa présent dans moins de 900 communes. Le mouvement Nahda renonce à la course Enfin, faut-il mentionner le jet d'éponge à la toute dernière minute du mouvement Nahda. Dans un communiqué de son bureau national rendu public, hier, le parti islamiste explique sa décision par les «nombreuses contraintes liées à la loi organique portant régime électoral, les pratiques politiques que l'on croyait révolues et les conditions sociales en perpétuelle dégradation». Et à Nahda d'appeler à la constitution d'un front politique à l'effet, selon lui, de «réhabiliter l'acte politique, la pratique politique et la défense des acquis engrangés précédemment». Le mouvement Nahda rejoint ainsi Talaie El Hourriyet qui avait, la semaine écoulée, renoncé à prendre part au scrutin local anticipé du 27 novembre prochain pour les mêmes motifs ou presque. Aussi, le Front pour la justice et le développement n'a-t-il pas imité le Parti des travailleurs en décidant d'une participation symbolique, comme pour ne pas froisser certains militants et cadres du parti intéressés par ces élections. Ceci alors que le Rassemblement pour la culture et la démocratie de même que le Parti socialiste des travailleurs ont, depuis des semaines, signifié leur rejet de ces élections. M. K.