La vaccination contre le Covid-19 ne connaît pas encore « le rythme et la dynamique souhaités ». L'aveu est du Premier ministre au moment où l'engouement pour la vaccination est à son plus bas niveau. Passé le rush dû à la panique créée par l'intensité de la troisième vague, les centres dédiés à la vaccination ne connaissent plus d'affluence. Si l'OMS classe l'Algérie parmi les pays ayant pu vacciner 10% de leur population, le chemin reste encore long pour atteindre les 70% devant permettre d'atteindre la tant espérée immunité collective. Nawal Imès - Alger (Le Soir) - En décidant de la levée totale du couvre-feu, pour la première fois depuis le début de la pandémie de Covid-19, le Premier ministre insiste sur «l'importance de la vaccination» et note que cette dernière «ne connaît pas encore le rythme et la dynamique souhaités, alors qu'elle constitue le meilleur moyen de prévention et de protection des citoyens et de la société en général». Le Premier ministère estime en effet que « la vaccination demeure l'élément essentiel concourant à la normalisation de la situation et à la reprise totale des activités économiques et sociales, car plus on avancera dans la vaccination, plus on s'éloignera du recours aux mesures restrictives à la mobilité», réitérant par là même ses appels en direction des citoyennes et des citoyens non encore vaccinés afin de «participer massivement aux campagnes de vaccination qui se poursuivent à travers le territoire national». Un appel qui intervient, alors que l'engouement pour la vaccination contre le Covid-19 est quasi nul. Les centres de vaccination ne reçoivent plus autant de citoyens désireux de se faire vacciner, comme c'était le cas lors du pic de la troisième vague. L'accalmie au niveau des bilans quotidiens de contamination a fini par freiner un élan visiblement dû plus à la peur qu'une réelle conviction de l'utilité du vaccin. Une situation qui se vérifie au niveau des chiffres, puisque l'OMS Afrique a livré les siens, assurant que l'Algérie est le 16e pays africain à atteindre un taux de vaccination de 10% de sa population, fixé par l'organisation comme un « jalon important». Selon toujours l'OMS, «au moins 14% de la population a reçu au moins une dose de vaccin ». Ce qui signifie qu'une partie de ces 14% n'a pas encore reçu sa deuxième dose. Pourtant, en date du 23 septembre dernier, le ministre de la Santé, qui présidait une séance de travail conjointe avec ses homologues de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique et de la Jeunesse et des Sports, en présence des cadres, pour renforcer la campagne de vaccination, a confirmé que le taux de vaccination a atteint 50% des citoyens ciblés. La réalité du terrain est tout autre : le chemin pour atteindre les 70% de la population vaccinée, soit 20 millions de personnes, semble encore long et semé d'embûches. Le problème ne se pose plus au niveau de la disponibilité des vaccins, comme ce fut le cas au lancement de la campagne de vaccination en janvier dernier. Les vaccins sont désormais disponibles en quantités. À ce jour, l'Algérie a déjà réceptionné plus de 24 millions de doses de vaccins, dont près de 6 millions de doses grâce au mécanisme Covax et 18,5 millions de doses à travers des accords bilatéraux. Le défi reste le même que lors du lancement de la campagne : convaincre les plus réticents de la nécessité de se faire vacciner. Les campagnes de sensibilisation doivent, aux dires des spécialistes, s'intensifier en raison de la nature même de ce type de pandémies qui évoluent avec des périodes d'accalmie puis de rebond. L'Algérie n'est, en effet, pas à l'abri d'une quatrième vague contre laquelle, l'unique parade reste la vaccination de masse. N. I.