Les blouses blanches montent au créneau pour dénoncer leurs conditions de travail et la dégradation de leur situation socioéconomique. Les hospitalo-universitaires, les praticiens de santé publique et les paramédicaux unissent leurs voix et annoncent une journée nationale de protestation, pour le 3 novembre prochain. Les trois syndicats menacent de recourir à d'autres formes de protestation en cas de non-satisfaction de leurs revendications. Salima Akkouche - Alger (Le Soir) - Après leur combat contre la Covid-19, les blouses blanches renouent avec la protestation sur le front social. Trois syndicats, les enseignants chercheurs hospitalo-universitaires, les praticiens de santé publique et les paramédicaux, viennent d'annoncer un mouvement de protestation pour le 3 novembre prochain. La raison de leur colère ? La non-application des directives du président de la République relatives à l'amélioration des conditions de travail et la situation socioéconomique de ces différents corps de santé publique. «L'armée blanche, tous corps confondus, est déçue par la non-concrétisation sur le terrain des différentes directives du président de la République concernant l'amélioration des conditions de travail ainsi que la situation socioéconomique de ces corps», ont expliqué les trois syndicats dans un communiqué commun. Les syndicats Snechu, SNPSP et SAP s'interrogent sur le retard dans l'application des directives du président de la République quant à la prime que devaient percevoir les familles des victimes des blouses blanches suite à cette pandémie, la couverture à 100% de l'assurance totale du personnel de la santé, la bonification des cotisations à la retraite ainsi que la reconnaissance de la maladie en tant que maladie professionnelle pour le corps soignant... Des mesures qui avaient redonné de l'espoir au personnel de la santé au moment de leur annonce, mais qui n'ont malheureusement pas été mises en place à ce jour. «Même la prime d'encouragement (prime Covid) octroyée par le plus haut responsable de l'Etat comme mesure incitative se voit gelée encore une fois depuis le mois de mars 2021» dénoncent les syndicats. Devant cette situation de mécontentement général, disent-ils, «nous avons décidé de la tenue d'une journée nationale de protestation le 3 novembre prochain comme première action. à cet effet, nous demandons de respecter une minute de silence et de recueillement à la mémoire de toutes les victimes». Les contestataires, qui regrettent le recours à la protestation comme seul moyen de communication, menacent d'entreprendre de nouvelles actions en cas de non-satisfaction de leurs revendications. Ils rappellent que grâce «à la bravoure et au dévouement des combattants de l'armée blanche sur le terrain, et malgré les conditions de travail chaotiques au niveau de nos établissements et structures de santé, confrontés à la dure réalité de notre système de santé agonisant, la pénurie de médicaments, mais aussi et surtout la crise sans précédent de manque d'oxygène à travers le pays, l'Algérie a pu faire face à cette terrible vague». Résultat, le personnel de la santé, estiment ces syndicats, en sort «épuisé, blasé, affaibli, en colère avec beaucoup d'appréhensions et d'interrogations, quant à la survenue d'une quatrième vague dans ces mêmes conditions, voire pires». S. A.