Une grève générale a été décrétée hier, dans les différentes structures sanitaires que compte le pays. À Alger, les professionnels du secteur étaient nombreux à se rassembler dans la matinée au CHU Mustapha-Pacha, pour dénoncer l'attentisme des autorités vis-à-vis des revendications des syndicats qui représentent le corps médical. Les représentants syndicaux se sont dit satisfaits du taux de suivi du débrayage, qui a mobilisé, affirment-ils, toutes les catégories du corps médical. Massiva Zehraoui - Alger (Le Soir) - Les blouses blanches qui observaient un sit-in dans la matinée, au CHU Mustapha-Pacha, ont exprimé leur « exaspération » face « au surplace » du gouvernement, qui « tarde à engager des réformes tangibles dans le secteur de la santé ». Inquiets, ils prédisent un avenir peu radieux pour les structures sanitaires qui sont « en continuelle dégradation ». « Les autorités sont appelées à traiter au plus vite les défaillances qui minent le secteur », s'insurgent ces derniers. Sur un autre volet, les protestataires attendent toujours un retour favorable à leurs sempiternelles revendications. Le président du Syndicat national des praticiens de la santé publique (Snpsp), Lyes Merabet, qui était sur les lieux, a indiqué que la prise en charge des doléances de la corporation dépasse les prérogatives de la tutelle. Il se demande, par conséquent, pourquoi les promesses engagées par le chef de l'Etat, en vue de donner un second souffle au secteur, « peinent à être mises en œuvre ». Il avouera ne pas comprendre où se situe le blocage. Un statu quo qui a incité la corporation à organiser cette journée de protestation, explique le docteur Merabet. Cette action vise à interpeller le président de la République sur l'urgence de réformer et de restructurer le système de santé algérien, ajoute-t-il. Les syndicats de la santé ont réitéré leur revendication portant sur la création d'une fonction publique indépendante pour le secteur de la santé. Ils ont également dénoncé le gel de la prime Covid-19 dont devait bénéficier le personnel soignant. Les conditions de travail des fonctionnaires de la santé ont également été au centre des revendications portées par les protestataires. L'intersyndicale a déploré, dans le même registre, « la marginalisation du personnel soignant qui a pourtant affronté avec force et courage la pandémie de Covid-19». Il considère, qu'aujourd'hui, et malgré tous ces sacrifices, les professionnels de la santé sont les grands oubliés de la question nationale ». Pour leur rendre hommage, les manifestants ont observé sur place une minute de silence à la mémoire des soignants emportés par la Covid-19. Les blouses blanches ont extériorisé leur courroux, en scandant des slogans tels que « Armée blanche en colère », « La santé agonise », « Non à la détérioration du système de santé », « Ras-le-bol » et bien d'autres encore. Les représentants des syndicats ont, par ailleurs, fait part d'un taux de suivi assez important à l'échelle nationale. « Les professionnels de la santé ont répondu positivement à l'appel de l'intersyndicale de la santé », indiquera l'un des médecins membres du Syndicat national des paramédicaux. Des sit-in ont été tenus parallèlement dans différentes structures du pays, ajoutera la même source. M. Z.