Souvent difficiles à atteindre et fragiles, les équilibres financiers du système national de sécurité sociale continuent de constituer un véritable casse-tête. Le ministère du Travail compte lancer un débat sur la question en vue de l'adoption de solutions « réalistes » et « pratiques ». Axe prioritaire : trouver de nouvelles sources de financement qui puissent garantir la pérennité du système. Nawal Imès - Alger (Le Soir) - Vieux de plusieurs années déjà, le débat sur la préservation du système de sécurité sociale est toujours d'actualité. Le ministère du Travail et de la Sécurité sociale compte, en effet, lancer le débat sur la situation du système national de sécurité sociale « dans le cadre d'une approche garantissant la pérennité du système par l'adoption de solutions réalistes et pratiques ». Comme à chaque fois que la question est évoquée, c'est la problématique des financements qui est au centre des préoccupations. Il s'agira, une fois de plus, de lancer « une réflexion autour de nouvelles sources de financement, en vue de préserver le système national de sécurité sociale et améliorer les niveaux de protection sociale ». C'est le cas notamment pour la Caisse nationale des retraites qui souffre depuis 2015 de difficultés financières et qui est financée depuis 2019 grâce à un crédit du Fonds national d'investissement. L'annonce a été faite par le ministre du secteur lors de son intervention devant la commission des finances et du budget de l'Assemblée populaire nationale, consacrée au budget sectoriel prévu par la loi de finances 2022. L'occasion pour Abderrahmane Lahfaya d'évoquer la nécessaire rationalisation des dépenses à travers notamment « la mise en place de nouveaux mécanismes permettant de traiter la question de l'évasion parafiscale en matière de cotisations sociales ». Egalement en projet, la possibilité d'intégrer la retraite complémentaire pour « améliorer le pouvoir d'achat des retraités ». Pour l'exercice budgétaire à venir, la participation des différentes structures de sécurité sociale au budget du secteur de la santé est passée de 102 milliards de dinars en 2021 à 112 milliards de dinars en 2022, soit une hausse de 10%. Plus de 67% du budget de fonctionnement du secteur est consacré à la prise en charge des dépenses de solidarité nationale, assure le ministre, à travers l'octroi d'un complément différentiel pour les petites pensions de retraite. Au chapitre de la révision de l'arsenal juridique, il est question du parachèvement « prochain » de la loi modifiant et complétant la loi 90-11 du 21 avril 1990 relative aux relations du travail, notamment à travers l'institution du droit pour les travailleurs salariés dans le secteur économique de bénéficier d'un congé pour pouvoir concrétiser leurs propres projets. Le secteur prépare, par ailleurs, une étude sur les salaires dans le secteur économique, en coordination avec le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. Egalement de passage devant la commission de la santé, des affaires sociales, du travail et de la solidarité nationale du Conseil de la Nation, Lahfaya a présenté un exposé sur les mesures exceptionnelles prises en faveur des employeurs et des non-salariés exerçant pour leur propre compte, débiteurs auprès de la sécurité sociale. Elles ont permis, dit-il, à ces derniers de « poursuivre leurs activités économiques, garantir leur pérennité et préserver les postes d'emploi ». En vigueur jusqu'au 31 janvier 2022, ces mesures permettront aux personnes souffrant de difficultés financières de régler leurs cotisations principales par échéancier avec exonération totale des majorations et des pénalités de retard. Le nombre d'entreprises débitrices concernées par ces mesures dépasse le million. Plus de 8 000 demandes d'échelonnement ont été introduites, alors que la valeur des dettes rééchelonnées s'est élevée à 19 milliards de dinars. Pas moins de 194 482 entreprises ont pu régulariser définitivement leur situation. N. I.