Le projet de loi de finances (PLF) pour l'année 2022 annonce la suppression du système de subventions généralisées et prévoit la création d'un dispositif national de compensation au profit des ménages nécessiteux. À la place de la subvention, les nécessiteux recevront directement une aide financière afin de couvrir la différence entre les prix actuels soutenus par l'Etat et ceux réels qui seront appliqués dans l'avenir. Si le gouvernement attend beaucoup de ce projet, en termes de redressement de l'économie nationale, ce n'est pas le cas des syndicats et des citoyens, notamment les travailleurs de la Fonction publique qui craignent davantage d'érosion de leur pouvoir d'achat, dans un contexte déjà marqué par une hausse vertigineuse des prix des produits de première nécessité. Karim Aimeur - Alger (Le Soir) - Attablés dans un café populaire à Alger, trois pères de famille conversent sur la cherté de la vie et la dégradation du pouvoir d'achat des travailleurs. De la discussion et de leur mine se dégage un sentiment d'incertitude et de crainte quant à la dégradation de leur niveau de vie, suite à la hausse vertigineuse des prix qui a touché pratiquement tous les produits, à commencer par ceux de première nécessité. Produits laitiers, fruits et légumes, viandes blanches, pâtes et légumes secs... aucun produit n'a échappé à cette hausse insupportable pour les ménages à faibles revenus. «Avec la suppression annoncée des subventions à compter de janvier 2022, ça va se compliquer davantage», s'alarme un de ces pères de famille. «Je pense que c'est plutôt une bonne chose, à condition que la justice sociale soit rétablie. Est-ce normal que l'Algérien le plus riche et l'Algérien le plus pauvre bénéficient du même soutien de l'Etat ? réplique son ami. L'un exprime ses craintes et l'autre avance des arguments qui peinent à convaincre son interlocuteur. La troisième personne à la table, qui observe un silence méditatif, place enfin un avis : «La suppression des subventions pourra être une bonne chose si elle est accompagnée de mesures adéquates à même de rétablir la justice sociale. Autrement, le pire est à craindre.» Entre espoir et inquiétude Le projet de loi de finances 2022, de par les mesures qu'il contient, suscite à la fois de l'optimisme (baisse de l'IRG et hausse du point indiciaire) et de l'inquiétude en raison de la suppression des subventions généralisées. Une annonce accueillie avec réticence et même une certaine angoisse par les travailleurs et les syndicats. Pour le gouvernement, l'enjeu de la levée des subventions est de taille. Selon le Premier ministre, Aïmene Benabderrahmane, ces subventions ont coûté à l'Etat un montant qui avoisine en moyenne 3 250 milliards de dinars par an sur la période 2012-2017 (soit environ 19,3% du PIB), ce qui représente entre 30 et 41 milliards de dollars en fonction de la fluctuation du taux de change. Le PLF 2022 qui réduit considérablement le montant global des transferts sociaux prévoit la création d'un dispositif national de compensation au profit des ménages nécessiteux. «Il est mis en place un dispositif national de compensation monétaire au profit des ménages qui y sont éligibles. Ce dispositif, mis en œuvre suite à la révision et à l'ajustement des prix des produits soutenus, sera concrétisé à travers un programme de transfert monétaire direct au profit des ménages qui y sont éligibles», annonce le PLF 2022. Il ajoute que les modalités d'application seront fixées par voie réglementaire, notamment la liste des produits subventionnés concernés par la révision des prix, les catégories de ménages ciblés, les critères d'éligibilité à cette compensation et les modalités de transfert monétaire. Selon l'APS, l'Algérie avait recouru à l'aide technique de la Banque mondiale (BM) pour définir les meilleurs mécanismes à adopter dans cette réforme «à court terme». Ainsi, les familles nécessiteuses vont bénéficier d'un revenu supplémentaire comme indemnisation de la hausse des prix. À partir de quel seuil une famille sera-t-elle considérée nécessiteuse ? Rien n'est encore tranché, mais les autorités ont annoncé que l'opération de l'élaboration du fichier national des revenus, sur lequel sera basé le ciblage des subventions, est presque achevée. S'il est vrai que le système de subventions a engendré une injustice sociale, l'on craint que cette injustice soit aggravée, du fait que le riche ne ressentira pas la hausse des prix et le pauvre s'appauvrit davantage si la hausse n'est pas compensée par une aide financière acceptable ou si les mesures d'accompagnement ne viennent pas appuyer la démarche. Aussi, les économistes évoquent le poids du marché informel qui risque de fausser les calculs du gouvernement. Et c'est la classe moyenne qui risque de subir les effets de cette décision. La classe moyenne pénalisée ? La démarche des pouvoirs publics est déjà critiquée par certains partis politiques qui ont dénoncé une remise en cause de l'Etat social. Ils craignent la paupérisation de larges couches de la population, estimant qu'il était impossible de mettre en place un système de subvention ciblé sans passer par le démantèlement du secteur économique informel et une opération de recensement performante. Déjà dans la précarité, les travailleurs affiliés à la Fonction publique expriment leur inquiétude de se voir pénalisés par la levée des subventions. Djamel S. est enseignant universitaire. Sa femme travaille dans le secteur de la santé. Le couple gagne près de 110 000 DA par mois, soit 11 millions de centimes. « Avec un tel revenu, je pense que nous serons exclus du dispositif de compensation car les autorités ont décidé de prendre uniquement en considération les revenus et ignorent les dépenses », nous dit Djamel. Il affirme que le revenu réel de la famille est à peine de 60 000 DA si on soustrait les frais de location du logement et les frais de la crèche de son enfant. Et ils sont très nombreux les couples qui se trouvent dans la même situation. Riches en apparence, mais pauvres en réalité. Comment identifier les nécessiteux ? Du côté des syndicats, les craintes sont les mêmes. Nous nous sommes entretenus avec les représentants de deux syndicats des secteurs de l'éducation et de la santé, pour avoir leur avis sur la décision du gouvernement. «Toute révision nécessite un temps d'étude et de préparation. Il ne faut pas choquer les gens. Il faut d'abord préparer les citoyens au changement. Certes, il y a beaucoup de profiteurs mais il faut reconnaître que 70% des Algériens vivent sous le seuil de pauvreté et, par voie de conséquence, ne peuvent pas subvenir aux besoins de leurs enfants. Cette suppression des transferts sociaux va faire mal aux Algériens et nous risquons d'aller vers une explosion sociale», alerte Boualem Amoura, secrétaire général du Syndicat national des travailleurs de l'éducation et de la formation (Satef). Pour lui, au lieu de s'attaquer aux subventions des produits de première nécessité sans avoir recensé les nécessiteux, le gouvernement doit d'abord s'attaquer à l'évasion fiscale. «Les services de l'Etat ont-ils les moyens d'identifier avec exactitude les vrais nécessiteux ? Ont-ils un fichier national des familles nécessiteuses ?» s'interroge notre interlocuteur qui soutient que la classe moyenne a disparu depuis 1993 et qu'il n'y a que deux classes dans le pays : la riche et la misérable. «Dans tous les pays du monde, c'est la classe moyenne qui fait marcher l'économie et malheureusement, chez nous, elle a disparu et beaucoup de travailleurs vivent dans la pauvreté. Le peuple algérien a le droit à la prospérité car son pays est très riche ; malheureusement, il est mal gouverné. Les riches deviennent de plus en plus riches et les pauvres de plus en plus pauvres. C'est inacceptable et intolérable», dit-il, appelant l'Etat à revoir la politique salariale dans le pays et garantir aux citoyens une vie digne qui ne pourrait être réduite aux simples actes de «manger et de dormir». Réserves et préalables Le président du puissant syndicat de la santé, SNPSP, Lyes Merabet, exprime, lui aussi, des réserves, soutenant que le gouvernement agit dans la «précipitation». «Avant de parler de subventions ciblées, il faudrait déjà définir les critères qui font qu'une famille en soit bénéficiaire et une autre ne le soit pas. Il faut aussi identifier les fortunés dans le pays et imposer un impôt sur la fortune», explique-t-il. Aussi, notre interlocuteur estime qu'avant de s'engager dans le projet de levée des subventions, il faut des préalables, comme avoir une politique des salaires qui garantit une vie digne pour tous les citoyens. Dans le même sens, il plaide, toujours au titre des préalables à mettre en place, une politique de soutien à la valeur de la monnaie, lutter contre la fraude et l'évasion fiscales, organiser le marché, garantir un accès juste et équitable aux prestations sociales à tous les citoyens, mettre en place les mécanismes pour lutter contre l'inflation galopante et la spéculation et mettre de la transparence dans les transactions commerciales à tous les niveaux. Pour lui, l'approche proposée par les pouvoirs publics est «superficielle» et risque, en l'absence de préalables à son application, «d'appauvrir encore plus d'Algériens et de familles algériennes». «Il n'y a pratiquement plus de classe moyenne dans le pays avec un SNMG de 20 000 DA et un salaire moyen de 40 000 DA qui est un seuil de pauvreté», a-t-il déploré. M. Merabet ajoute un autre handicap de taille : le marché de l'informel qui est en train d'impacter négativement la vie sociale et économique du pays et de remettre en cause les principes universels d'équité et de justice sociale. «Ceux qui sont dans cette sphère ne sont pas identifiés et s'ils le sont, ils sont catalogués dans la liste de ceux qui émargent comme nécessiteux et bénéficient de toutes les aides sociales», avertit-il, en regrettant l'absence de dialogue et de concertation avec les partenaires sociaux dans ce genre de démarche. «Le minimum de respect aurait été, avant l'annonce de telles mesures, de faire dans la concertation et le partage de la réflexion. Le débat aurait pu construire des solutions», a-t-il dit. Le projet de la loi de finances 2022 est en cours d'examen au niveau de l'APN, en attendant sa présentation et les débats en séance plénière. Sami Agli, Président de la CAPC : «Amarrer notre économie aux standards internationaux» Le Soir d'Algérie : Comment avez- vous accueilli l'annonce de la fin des subventions directes contenue dans le projet de loi de finances 2022 qui prévoit la création d'un dispositif national de compensation au profit des ménages nécessiteux ? Sami Agli : Nous avons accueilli avec beaucoup d'intérêt la décision courageuse d'aller vers la suppression des subventions généralisées et les remplacer par un système et un dispositif de subventions ciblées. Pour rappel, c'était une de nos demandes. Nous avons toujours appelé et plaidé pour la révision de ce système de subventions qui n'est pas juste. Ce système, censé aller vers les catégories de la société les plus nécessiteuses et non pas vers une subvention généralisée des 44 millions d'Algériens qui sont subventionnés sur l'énergie, les matières premières et beaucoup d'autres produits. Nous soutenons totalement cette étape que nous considérons comme historique et importante dans ce qui va être l'écosystème économique. La subvention doit être gérée de manière économique et orientée vers les personnes les plus nécessiteuses. Il n'est pas normal de parler de subventions généralisées en 2021. Le numérique et la digitalisation peuvent constituer des solutions (pour identifier les personnes nécessiteuses). Je pense que c'est un message très positif et cela confirme, encore une fois, le changement du modèle économique et le paradigme de ce qu'on a connu jusqu'à maintenant et vers quoi il faut aller. Quel impact aura cette décision sur l'économie nationale et sur l'entreprise ? Il y aura certainement une période d'adaptation et la subvention ne va pas être enlevée du jour au lendemain de manière totale. Il y aura certainement un programme d'accompagnement du retrait des subventions de façon mesurée. Elle aura certainement un impact sur l'économie. Si je parle de la subvention de l'énergie, elle aura sans doute un impact sur le coût de la production et aussi un impact positif, à savoir mettre les mêmes règles au niveau de l'ensemble des entreprises et qu'il n'y ait pas de secteur plus ou moins subventionné qu'un autre. L'idée, c'est d'amarrer notre économie aux standards internationaux et à la concurrence mondiale. Nous sommes en train de voir comment le monde est en train de changer. Je pense que la décision aura un impact complètement positif sur l'économie nationale dans le sens où les réserves de change vont être allouées à autre chose qu'aller vers cette subvention généralisée qui ne doit concerner que les personnes et secteurs nécessiteux, en misant sur des solutions numériques et digitales, entre autres. Elle aura aussi à assainir l'environnement concurrentiel algérien et le rendre plus attractif et que les entreprises algériennes ne vivent plus sur les subventions et se mettent à travailler aux mêmes standards, qu'elles puissent exporter et être réellement concurrentielles ou pas. Pensez-vous que cette décision doit être accompagnée par d'autres mesures ? Bien sûr qu'il faut l'accompagner par d'autres mesures, surtout des solutions pour garantir la subvention ciblée et être sûr qu'elle va bien profiter aux personnes nécessiteuses et non pas utilisée autrement. Elle doit être accompagnée aussi par des campagnes de sensibilisation sur le mode de consommation que nous avons toujours connu dans l'excès, parfois dans le gaspillage, à cause de ces subventions. Il y a plusieurs instruments et mesures à mettre en place pour accompagner ce processus de rupture entre tout ce que nous avons connu jusqu'à maintenant (subventions généralisées sur les hydrocarbures, l'énergie, les matières premières...) et le rendre fonctionnel aux standards internationaux. Le marché informel peut-il constituer un obstacle à la réussite de la démarche ? Je ne pense pas que le marché informel constitue réellement un obstacle à la réussite de cette démarche. Bien au contraire. Si nous arrivons à réussir cette rupture et cette transition vers le retrait progressif de la subvention, ça sera une des solutions à l'informel. Beaucoup d'acteurs dans l'informel trouvent justement leur activité quotidienne dans des produits subventionnés. Il faut, bien entendu, ne pas confondre vitesse et précipitation. Lancer ce programme de retrait progressif des subventions, mais tout en étant réaliste, avec des actions reflétant la réalité que vit l'acteur économique. Brahim Guendouzi, professeur et spécialiste en économie : «La révision du système des subventions doit obéir à un assainissement dans le fonctionnement de structures économiques et du système fiscal» Le Soir d'Algérie : Le projet de loi de finances 2022 prévoit la fin des subventions généralisées et la création d'un dispositif national de compensation au profit des ménages nécessiteux. Quelle analyse faites-vous de cette annonce et quelles seraient ses répercussions sur l'économie nationale ? Brahim Guendouzi : La situation des finances publiques reste préoccupante eu égard à l'important déficit budgétaire ainsi qu'au niveau atteint par la dette publique interne. Ajoutez à cela les difficultés inhérentes au financement avec une marge de manœuvre restreinte du fait du refus d'aller à l'endettement extérieur. Ainsi, la volonté de maintenir les équilibres macroéconomiques passe par la maîtrise des déficits tant interne qu'externe. Compte tenu de la structure des dépenses publiques, surtout par rapport à certains engagements de l'Etat sur le plan des transferts sociaux, il sera difficile de comprimer le niveau de la dépense en l'état actuel. C'est tout le système économique qui bénéficie des subventions, aussi bien les ménages que les entreprises. D'où le coût financier énorme menaçant ainsi la viabilité des finances publiques. Nonobstant le fait que le système des subventions explicites tel qu'il fonctionne actuellement a montré ses limites, poussant les pouvoirs publics à vouloir changer de mécanisme en optant pour une politique de ciblage, afin de faire bénéficier beaucoup plus les couches sociales les plus défavorisées et en même temps alléger un tant soit peu la charge des transferts sociaux sur le budget de l'Etat. Par ailleurs, la nature des besoins des ménages a évolué ce qui rend difficile une approche en termes de compensations financières, surtout qu'il existe déjà une inégalité dans la répartition des revenus dans la société algérienne. Aussi, même en ayant comme préoccupation la sauvegarde du pouvoir d'achat des citoyens, mais si, entre-temps, l'économie nationale reste figée par une croissance molle du fait des retombées de la pandémie, mais également de la faiblesse dans la régulation, il sera alors difficile d'allier des objectifs sociaux ambitieux avec des résultats économiques modestes. Les conditions de la mise en application de cette décision sont-elles réunies ? Son exécution peut-elle buter sur des obstacles ? La révision du système des subventions s'avère complexe car la question qui se pose est « par où commencer ? ». Jusqu'à aujourd'hui, il n'y a pas eu d'études d'impact pour pouvoir cerner les effets indésirables susceptibles d'enregistrer des déséquilibres graves dans la société. Ajoutez à cela la faiblesse constatée du système national des statistiques, réduisant ainsi la visibilité et l'anticipation dans la prise de décision. Il existe, par ailleurs, une économie souterraine représentative d'une activité économique intense, des revenus, des emplois, des disponibilités monétaires, etc. Le bénéfice du système des subventions va à toutes les couches sociales, aisées et démunies, activant dans le formel ou non. D'où la difficulté à mener une opération aussi sensible que celle de la refonte du système des subventions. La démarche retenue en termes d'adéquation prix-revenus risque de s'avérer inadéquate par rapport aux enjeux qui se posent, sachant qu'en Algérie, la formation des prix comme celle d'ailleurs des revenus sont influencées également par le secteur informel. Aussi, la révision du système des subventions doit obéir en premier lieu à un assainissement dans le fonctionnement des structures économiques et du système fiscal. Comment et dans quelle mesure la levée des subventions pourrait impacter la classe moyenne ? La libéralisation progressive des prix d'un certain nombre de biens de consommation courante ainsi que des services jusque-là subventionnés directement ou indirectement aura une conséquence immédiate sur le niveau général des prix, qui alimentera à son tour une inflation déjà présente. Il y a en plus la faiblesse de la monnaie nationale qui subit régulièrement des ajustements à la baisse à la suite de la persistance des déficits interne et externe, entraînant le renchérissement de la plupart des produits importés aussi bien en tant qu'inputs que de consommation finale. Ce sont les revenus salariaux car fixes qui subiront le plus une érosion du pouvoir d'achat entraînant, à moyen terme, la paupérisation d'une grande partie de la classe moyenne et ce, en l'absence de mécanismes de soutien public. À ce moment, pourra-t-on parler de la fin de la rente pétrolière ? Y a-t-il d'autres mesures ou des réformes qui doivent accompagner la démarche du gouvernement pour garantir sa réussite ? La révision du système des subventions nécessite une longue préparation ainsi que des modifications dans les schémas organisationnels de l'économie nationale, car c'est le calcul et la rationalité économiques qui vont carrément changer que ce soit au niveau des ménages que des entreprises. La fiscalité peut être utilisée à bon escient afin d'atténuer l'abandon des prix soutenus. Les taxes telles la TVA et la TIC pourront être modulées dans le sens d'un meilleur équilibrage dans le système de prix et de tarification pour plus d'équité. La numérisation et l'utilisation des TIC à grande échelle contribueront également à donner plus de transparence dans les transactions entre les agents économiques et au recul des opérations informelles. L'installation récemment du Conseil national de la statistique (CNS) contribuera certainement à affiner l'ensemble des données pour une meilleure visibilité dans les rouages économiques et pour une maîtrise des processus de formation des revenus et des prix. K. A.