Un sommet extraordinaire des chefs d'Etat de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) s'est ouvert hier à Accra, au Ghana. À l'ordre du jour, la situation en Guinée et au Mali, où des militaires ont pris le pouvoir via un coup de force, rapportent des médias. «Les chefs d'Etat de la Cédéao partagent la même préoccupation : il faut un retour à un ordre constitutionnel en Guinée et au Mali, avec l'organisation d'élections transparentes.» «En quelques mois, il y a eu deux coups de force au Mali et un en Guinée qui ont porté deux lieutenants-colonels à la tête des deux pays, (et donc) deux transitions politiques en cours», ajoute-t-on de même source. À Accra, les discussions vont notamment tourner autour de la durée du pouvoir militaire dans les deux pays. À Conakry, contrairement à Bamako, il n'y a pas de véritable front anti-junte avec des manifestations. Dans la capitale malienne, le chronogramme qui fixait à fin février 2022 l'organisation des élections présidentielle et législatives est quasiment caduc. Car le gouvernement malien entend, avant de fixer de nouvelles dates, organiser des «Assises nationales». Mais une partie de la classe politique a déjà annoncé qu'elle boycottera ces «Assises». Le Mali a déclaré «persona non grata» le représentant spécial de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest, Hamidou Boly, pour «agissements incompatibles» avec son statut, avait indiqué un communiqué du ministère malien des Affaires étrangères et de la coopération internationale. Le ministère malien a toutefois réitéré la disponibilité du gouvernement «à maintenir le dialogue avec la Cédéao». R. I./APS