La République arabe sahraouie démocratique (RASD) a présenté, ce lundi, son plan national du climat (iNDC), dans lequel elle demande «une pleine participation» aux mécanismes internationaux sur le changement climatique. «Depuis l'un des endroits les plus difficiles au monde — les zones libérées et les camps de réfugiés — le gouvernement de la République sahraouie a préparé à titre indicatif, une Contribution déterminée au niveau national (iNDC) pour le Sahara occidental, défiant l'injustice et le colonialisme climatique et exposant une vision pour l'action dans ce domaine», indique un communiqué du bureau du Premier ministre sahraoui, Bouchraya Hamoudi Beyoun. L'iNDC sera lancé pour coïncider avec les négociations de la COP26, dont le peuple sahraoui et son gouvernement sont exclus en raison du conflit, de l'occupation et de la realpolitik, précise le communiqué. Pouvoir accéder au financement climatique «Notre iNDC identifie les actions qui peuvent être prises en compte dans les circonstances actuelles, et les actions qui peuvent être prises une fois le processus de décolonisation de l'ONU terminé», explique le ministre sahraoui. Surtout, poursuit-il, «cela souligne notre besoin de pouvoir accéder au financement climatique et de participer aux mécanismes de gouvernance climatique, y compris les négociations, conformément aux principes de justice climatique énoncés dans l'Accord de Paris». «Nous demandons une pleine participation aux processus de la Convention-cadre des Nations-unies sur les changements climatiques (CCNUCC) y compris la soumission de NDC formelles, dont le développement devrait être soutenu par les mêmes mécanismes d'assistance financière et technique qui sont ouverts aux autres pays en développement vulnérables». L'iNDC a été développé par une équipe d'experts sahraouis et internationaux, coordonnée par Garama 3C Ltd. Toutes les parties ont contribué au développement de NDC sur une base volontaire. Usurpation «Le Maroc a sollicité auprès du MDP (Mécanisme des Nations-Unies pour le Développement), le financement des énergies renouvelables au Sahara occidental occupé et a utilisé d'autres financements privés dans le cadre de programmes de compensation pour développer des infrastructures d'énergies renouvelables dans les zones occupées». Alors qu'ils vivent sous l'occupation, ou en tant que réfugiés exposés à certains des pires impacts du changement climatique, les Sahraouis sont exclus des mêmes mécanismes internationaux de financement et de gouvernance climatiques dont bénéficie le Maroc occupant, regrette-t-elle encore. De plus, «le gouvernement sahraoui élu ne peut pas accéder au financement climatique international ou au soutien technique qui permettrait à son peuple de s'adapter à l'aggravation des impacts de la crise climatique, car la RASD n'est pas encore un Etat membre de l'ONU», indique le communiqué du gouvernement sahraoui. Dans ce même contexte, le communiqué cite Nick Brooks, directeur de Garama 3C Ltd, qui a soutenu le développement de l'iNDC sahraoui. Cet expert explique que «la gouvernance climatique mondiale favorise systématiquement le Maroc tout en excluant la RASD, aidant le Maroc à renforcer son occupation tout en refusant aux Sahraouis les moyens de faire face à la crise climatique». R. I./APS