«Un hiver sans accident d'asphyxie !» Ce slogan de la Protection civile affiche d'emblée une grande ambition : celle d'alerter suffisamment en amont et de sensibiliser les Algériens pour éviter, cet hiver, les intoxications ou les asphyxies au monoxyde de carbone et autres gaz brûlés que peuvent provoquer des appareils défectueux ou mal réglés. Rym Nasri - Alger (Le Soir) - Incolore et inodore, le monoxyde de carbone (CO) est un gaz très dangereux. Il se diffuse très vite dans l'environnement et empêche la bonne circulation de l'oxygène dans l'organisme. Si des symptômes comme le mal de tête, l'envie de vomir ou la fatigue apparaissent subitement, attention au danger ! Les accidents domestiques font, chaque année, plusieurs victimes. Selon les chiffres de la Direction générale de la Protection civile, les différents gaz brûlés ont incommodé 3 381 personnes en 2020 et ont malheureusement causé 121 décès. À lui tout seul, le monoxyde de carbone a fait 100 victimes. Les interventions des pompiers ont néanmoins permis de sauver 2 128 personnes incommodées par ce gaz inodore. Et pour les dix premiers mois de 2021, les unités de secours ont déjà effectué 1 340 interventions. Elles ont ainsi pu sauver 1 981 personnes étourdies par les gaz brûlés, dont 1 697 incommodées par le CO. Au chapitre des décès, 106 personnes ont perdu la vie, dont 75 d'entre elles à cause du monoxyde de carbone. Ces chiffres font froid dans le dos. D'autant plus qu'ils sont en général le résultat d'un manque de vigilance et d'absence de maintenance des appareils de chauffage ou de cuisson. «Ce type d'accident n'est pas dû au hasard ou à des circonstances imprévues», souligne la Direction générale de la Protection civile dans un communiqué où elle appelle à la mobilisation pour «un hiver sans accident d'asphyxie». «La plupart des cas de décès par asphyxie causés par ces gaz sont dus à une erreur de prévention en matière de sécurité, de mauvaise ou de manque de ventilation, au mauvais montage et à la mise en œuvre des équipements de chauffage et de chauffe-bain par un personnel non qualifié, ou par l'achat d'appareils de chauffage ne disposant pas d'un système de sûreté et de sécurité», lit-on dans le communiqué. La Direction générale de la Protection civile, persuadée de la nécessité d'une prise de conscience très large des citoyens sur ces dangers d'asphyxie par des gaz, lance sa campagne nationale de prévention et de sensibilisation en coordination avec les différents secteurs concernés : les Directions de la santé, du commerce, de l'éducation nationale, des affaires religieuses, les entreprises Naftal, Sonelgaz et les acteurs de la société civile. Lancée le 8 novembre, cette campagne de sensibilisation et de prise de conscience s'étalera tout au long de la période hivernale. À cette occasion, des journées portes ouvertes seront organisées au niveau des unités de la Protection civile, des caravanes sillonneront les localités pour assurer l'information de proximité, des émissions radiophoniques et télévisées seront programmées, des spots de sensibilisation diffusés à travers les médias, etc. Objectif : «Diffuser des messages de prévention et sensibiliser les citoyens sur les comportements à adopter, afin de préserver leurs vies et les dommages qui peuvent être générés.» Ry. N.