À l'occasion de la Journée mondiale du diabète, célébrée le 14 novembre de chaque année, le service de pédiatrie du pôle pédiatrique Derradji Bouattoura de Sétif a organisé, hier, une journée portes ouvertes sur le diabète des enfants. Cette manifestation organisée dans l'enceinte du pôle pédiatrique a drainé une foule nombreuse. Des pédiatres, des psychologues, des diététiciens installés dans des stands dédiés à la prise en charge psychologique, à la diététique, au dépistage de la maladie et de l'autosurveillance de la glycémie au dépistage de la maladie, ont accueilli des dizaines de parents et d'enfants qui ont salué cette initiative qui permet, selon eux, de sensibiliser aux risques que représente cette maladie et apporter des conseils de prévention ainsi qu'à informer les enfants diabétiques et leurs parents sur les aliments causant une perturbation de la glycémie. Une incidence de 30 pour 100 000 Le professeur Belkacem Bioud, chef de service du pôle pédiatrique de Sétif, a mis l'accent sur l'évolution intrigante du diabète chez l'enfant, tant à l'échelle mondiale qu'à l'échelle nationale, affirmant que l'incidence du diabète type 1 est en train d'augmenter considérablement en Algérie. Une croissance qui revient à moult facteurs liés à l'hygiène de vie de l'homme moderne, dont la malbouffe, la consommation immodérée d'aliments riches en sucre et en matières grasses, défaut de l'allaitement maternel, l'obésité et la sédentarité. En effet, selon des statistiques, l'Algérie est classée au top 5 mondial dans le diabète de l'enfant. 15 000 enfants algériens sont touchés par la maladie. Les mêmes statistiques révèlent que 3500 nouveaux cas d'enfants diabétiques âgés de moins de 15 ans sont enregistrés chaque année, soit une augmentation d'une moyenne annuelle de 10% et une incidence de l'ordre de 30 pour 100 000 enfants de moins de 15 ans. Initiation à la bonne nutrition Dans l'espace qui a été choisi pour abriter la journée portes ouvertes, un stand particulier a réuni des dizaines d'enfants, celui de la diététique ou comment savoir manger et quoi manger. Des petits diabétiques qui ont appris, au fur et à mesure, à cohabiter avec la maladie, à bien la maîtriser, quitte à étouffer parfois les petites voix de la tentation gourmande... Souhil a 11 ans. Il est diabétique depuis un an. « J'ai appris que j'étais diabétique le jour où on m'a transféré d'urgence à l'hôpital. Au cours de mon hospitalisation, le cadre médical nous a donné un cours sur les aliments à éviter et les rations à respecter pour bien maîtriser le taux glycémique », nous apprend-il. Souhil sait parfaitement qu'il ne doit pas consommer ce que consomment la plupart des enfants, à savoir les bonbons, les friandises, les boissons gazeuses, les biscuits, etc. Pour les pâtes, il doit limiter sa consommation à une seule ration par semaine. Afaf a 12 ans. Elle souffre du diabète depuis l'âge de quatre ans. Au bout de huit ans de cohabitation avec cette maladie contraignante, elle a appris à l'accepter et à la percevoir non comme une maladie mais plutôt comme un mode de vie. « Le diabète n'est pas une maladie. C'est un mode de vie, une hygiène à respecter, une sorte d'organisation. Personnellement, je sais comment maîtriser mon diabète. Par exemple, je ne dois aucunement sauter ma collation de 22h00, car il m'est arrivé de faire une hypoglycémie, ce qui est risqué pour ma santé. Et, pour équilibrer mon taux glycémique, je fais beaucoup de sport comme la natation », indique-t-elle. Pour le Pr Bioud, « un régime alimentaire "équilibré", marqué par l'absence de nourriture grasse et d'une grande teneur en sucre est "l'un des piliers pour lutter efficacement contre cette maladie", en plus d'activités sportives régulières, permettant d'améliorer le système cardiovasculaire ». Animée par des spécialistes en diabétologie et en nutrition pour diabétique, cette journée de partage et d'échanges entre enfants a apporté un esprit ludique à la prise en charge d'une maladie chronique. Imed Sellami