Le souvenir du 19 novembre 2013 est encore vivace, intact. Après une première manche perdue à Ouaga face à Aristide Bance et compagnie, à l'aide d'un arbitre zambien, Sikazwe, très généreux vis-à-vis des Etalons (3-2), les Verts de coach Vahid tenaient les clés de la qualification pour le Mondial du Brésil, en 2014. Un coup de boule de Madjid Bougherra a été suffisant pour l'Algérie d'aller jubiler au pays de la samba... Cet après-midi, l'histoire se répète, mais avec quelques visages (M'Bolhi, Slimani, Feghouli et Mahrez) et de nouveaux ingrédients. Un nouveau challenge aussi puisqu'il s'agit de décrocher le billet pour le fameux tour de barrage réadapté par la Fifa pour élire les 5 représentants du continent africain. Une «finale» avant la grande finale, en somme. Dominateurs d'un groupe A, où seuls les Burkinabés étaient sortis de leur «traquenard», les Algériens vont devoir s'exécuter pour éliminer les étalons du Burkina Faso de leur chemin. Un adversaire qui a souvent posé des problèmes aux Verts durant les confrontations officielles mais qui, souvent aussi, a plié. Et face à des champions d'Afrique passés maîtres de nouveaux records, Kamou Malo a privilégié de faire la guerre avant le combat. Une guerre psychologique qui risque de bien être inutile lorsque l'arbitre du match d'aujourd'hui, le sud-africain Victor Miguel Gomes de Freitas libérera les joueurs. En différentes occasions, les poulains de Belmadi ont prouvé qu'ils sont maîtres de leur destin, en donnant le la à chaque opposition qu'ils abordent avec tout le respect dû aux adversaires. Un état d'esprit inculqué par un sélectionneur qui ne fait pas dans le détail, en témoignent ses vociférations lorsqu'il s'aperçoit que l'équipe baisse de régime. C'est, d'ailleurs, cette baisse de régime qui a failli coûter cher aux Verts lors de leur première explication contre le Burkina Faso, en septembre dernier à Marrakech (1-1). Une domination nette pendant une mi-temps et un maigre avantage au tableau d'affichage, puis une inexplicable régression qui a valu une égalisation burkinabè et une fin de match pénible pour M'Bolhi et compagnie. Un match que Belmadi n'arrive toujours pas à disséquer tellement ce soir-là, Mahrez et ses camarades paraissaient hors service. Depuis, l'équipe a repris ses esprits et faisait de ce rendez-vous «retour» contre les Burkinabés un point de fixation. Une sorte de revanche sur le sort, eux les invincibles qui croyaient que rien ne leur résisterait. Si bien que depuis l'entame de ce rassemblement en terre d'égypte, le mot d'ordre est «concentration». Un impératif que s'est fixé le groupe de Belmadi même quand l'adversaire s'appelait Djibouti, le 188e team au classement Fifa. Face au 61e du même challenge, le 11e en Afrique, l'Algérie aura d'autres arguments à faire valoir. Belmadi et ses joueurs fin prêts «Derniers ajustements», postait hier matin Benacer sur ses comptes personnels. Le Milanais qui évoquait certainement la préparation du match à l'occasion de la suite du stage organisé depuis samedi au CTN de Sidi Moussa confirme à bien des égards les propos de son coach, hier en conférence de presse. Djamel Belmadi qui n'a esquivé aucune interrogation se dira «confiant» du sort du match de cet après-midi. En avouant toutefois qu'en footbal, les faux diagnostics peuvent survenir. «Le résultat nous dira si on a bien étudié ou non l'équipe du Burkina Faso. Le Burkina Faso n'a pas le même jeu que le Niger ; c'est complètement différent. Le Niger joue direct alors que le Burkina fait sortir le ballon depuis sa zone. Et puis, chaque match a sa petite vérité. Le match face au Niger n'était pas décisif pour les Burkinabés, celui de demain est différent. On doit le gagner», répliquait-il à une interrogation sur les certitudes qu'il pouvait avoir à la veille d'une telle confrontation. Et de rappeler que la préparation d'un match n'est pas de son seul ressort mais s'il admet que c'est lui qui prend les décisions, bonnes ou mauvaises. «D'abord, je ne suis pas seul. J'ai des collaborateurs qui m'aident à le faire. Et puis, il y a les joueurs sans lesquels on ne fait rien. Ce sont eux qui jouent, eux qui ont le talent et la qualité. On connaît notre métier et on s'applique à faire de notre mieux et bien travailler sur ses aspects. Ne rien laisser au hasard est de notre responsabilité», précise Belmadi qui fulmine avant de lâcher, sincère : «Il viendra le jour où l'on va perdre. Demain n'est pas le moment». Qu'avait-il à dire à ses joueurs pour les motiver à la veille de cette finale ? Belmadi sera aussi naturel en affichant son intime conviction. «Leur dire que ce match va vous rapprocher de l'objectif. Je n'ai aucune inquiétude quant à la manière de jouer du Burkina, même si certaines situations étaient limites à l'aller. Qu'ils aient envie de gagner, c'est leur droit. Nous aussi», assure le sélectionneur algérien plutôt réjoui de l'état de la pelouse du stade Mustapha-Tchaker Stadium. «La pelouse est beaucoup mieux, praticable, propice au football qu'on veut développer. Surtout sur le plan offensif car moi, je n'ai pas été défenseur. La recherche de l'équilibre, encaisser peu et marquer plus. C'est ma philosophie», insiste Belmadi qui ne manquera pas de dire que les Verts iront au Qatar, pas seulement en barrage. En s'appuyant sur un groupe qu'il connaît sur le bout des doigts. «Nous sommes l'équipe en Afrique qui évolue le plus dans le onze de départ. Je suis tout ça attentivement. Je suis quasiment certain que Kamou Malo ne sait pas quelle équipe d'Algérie démarrera alors que moi je le sais, pour son équipe», fait-il remarquer. Puis de remobiliser ses troupes en lui rappelant ce qui s'est produit en 2013, il y a 8 ans donc, face à ce même adversaire. Avec au bout une qualification pour Brésil-2014. «On se souvient du but de Bougherra en 2013. L'expérience, c'est toujours positif. Mandi, Mahrez ont joué la Coupe du monde par exemple, et ces joueurs confirment que c'est l'événement sportif planétaire par excellence. Un joueur comme Slimani dit à ses coéquipiers qu'il ne faut pas rater un tel évènement. Lui-même ne va pas jouer la Coupe du monde 2026, quoi qu'avec lui, on ne sait jamais ! Slimani a déjà dit à ses coéquipiers que nous avions une équipe pour faire quelque chose d'exceptionnel, il ne faut pas rater ça si près du but», plaide Belmadi. La qualification au Mondial et rien que le billet pour le Qatar. Belmadi et ses hommes sont à 90 minutes de la phase des barrages. En mars 2022, les Verts sauront quoi faire ! M. B. Avec 23 buts inscrits en 5 matchs Une attaque qui crache du feu L'attaque de l'équipe nationale a inscrit au cours des cinq matchs qualificatifs au mondial de Qatar, 23 buts, ce qui constitue la première attaque des dix groupes confondus, soit une moyenne de 4,80 buts/match ? La seconde sélection n'est autre que le Maroc de Hallilodzich avec 17 buts, et en troisième position, on retrouve le Sénégal avec 17 buts inscrits en six rencontres. 2 buts encaissés Une défense imperméable La défense algérienne version Belmadi n'a encaissé en tout et pour tout que deux buts lors des 5 matchs disputés durant les qualifications du Mondial. Une satisfaction quand on sait que la défense algérienne était le maillon faible de l'équipe d'Algérie, lors des dix dernières années. Seuls le Mali avec 0 but encaissé, la Tunisie et le Maroc qui n'ont encaissé qu'un seul but font mieux que les Verts. Il a 7 buts à son actif Slimani un record difficile à battre Avec le but inscrit contre Djibouti, Slimani est en train de battre un record difficile aux attaquants de le réaliser. Le buteur algérien a à son actif 7 buts en attendant le match contre le Burkina Faso et probablement les matchs de barrage prévus au mois de mars 2022 où Islam pourrait ajouter quelques buts à son escarcelle. Alexandre Oukidja : «Nous allons compter sur nos propres moyens» «Nous allons jouer une petite finale devant le Burkina Faso, avant d'aborder les barrages pour la qualification à la phase finale du Mondial-2022 au Qatar. Nous sommes concentrés sur le match de mardi, après le nul concédé par les Burkinabés face au Niger (1-1). Nous allons gérer cette rencontre avec sérieux pour la gagner et assurer notre qualification pour les barrages, avant d'aborder par la suite la phase finale de la CAN-2022. Nous avons une idée sur notre adversaire burkinabé avec lequel nous avions fait match nul (1-1) lors du match «aller». Un adversaire qui pratique un jeu basé sur la rapidité et les duels. Toutefois, nous allons compter sur nos propres moyens pour assurer la victoire. Nous sommes contents du retour du public dans les tribunes, ce qui va nous encourager après une longue absence en raison de la pandémie du Covid-19. Je suis fier d'avoir joué comme titulaire devant le Djibouti (4-0). J'étais très concentré pour éviter d'encaisser des buts. L'Algérie possède de bons gardiens, ce qui assure la continuité de l'équipe nationale. Je n'ai aucun problème avec mon équipe de Metz (Ligue 1 française) en ce qui concerne ma participation à la prochaine Coupe d'Afrique. Tout est clair pour mes ambitions et ma fidélité à l'équipe nationale.» Adam Ounas (attaquant) : «La victoire tout simplement» «Lorsqu'on pénètre sur le terrain, nous visons tout simplement la victoire. Nous n'accordons aucune importance aux résultats des autres équipes qui nous disputent la qualification au Mondial. Notre concentration est portée sur la victoire devant le Burkina Faso pour passer aux barrages, Inch'Allah. Nous ferons tout pour gagner et rendre heureux notre public. Après cela, nous nous intéresserons aux statistiques individuelles et collectives. C'est vrai que nous visons l'amélioration de notre série d'invincibilité (32 ndlr) et la prolonger le plus longtemps possible. Cette performance est le fruit des staffs technique et médical et des joueurs. Le retour du public dans les tribunes nous a ravis et nous pousse à donner le meilleur de nous-mêmes.»