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COLLOQUE INTERNATIONAL SUR LE HARC�LEMENT SEXUEL AU TRAVAIL L�absence de rigueur scientifique dans certaines communications a suscit� de vives r�actions
La premi�re journ�e du Colloque international sur le harc�lement sexuel, organis� par le Crasc (Centre national de recherche en anthropologie sociale et culturelle) � Oran, a �t� consacr�e aux �approches conceptuelles de la violence� et au �harc�lement moral au travail�, abordant ainsi les m�canismes par lesquels se construisent et s�exercent les violences et les harc�lements avec le m�me objectif, �la destructivit� du sujet dont les effets sont la d�liaison sociale�, tel que rapport� par Mme Lhuilier Dominique, de la chaire psychologique du travail (Cnam) en France. Quant � la seconde journ�e, elle a eu pour th�me �Du milieu familial au milieu professionnel : situations de harc�lement �, qui a suscit� une vive pol�mique quant au contenu de certaines communications. Dans leurs interventions, des communiquants universitaires alg�riens venus de M�sila et d�Annaba ont pr�sent� des �tudes de cas de �harc�lement sexuel sur des femmes de m�nage � et le �harc�lement sexuel sur des filles au travail�. Ainsi, au lieu d�assister � une �tude scientifique de ces deux cas, les pr�sents ont eu droit � des th�ses moralisatrices id�ologiques, ce qui en a offusqu� une grande partie, puisque cela sous-entendait que c�est le comportement vestimentaire et autre des femmes qui conduisent au harc�lement sexuel ! Autre d�tail et pas des moindres, contenu dans la communication consacr�e �au harc�lement des filles au travail� et qui a suscit� une vive contestation de la part de certains intervenants universitaires, l��ge des cas ayant fait l�objet de l��tude puisque la tranche retenue est situ�e entre 12 et 16 ans. La r�action ne s�est pas fait attendre, critiquant l�absence totale de rigueur scientifique dans les travaux, mais surtout le contenu id�ologique. �Avec ce choix de l��ge situ� entre 12 et 16 ans, il s�agit l� de mineurs, nous ne sommes pas en pr�sence de harc�lement sexuel, mais cela rel�ve tout simplement de la p�dophilie.� Plusieurs intervenants ont relev� que ces femmes universitaires n�ont pas cherch�, dans leurs travaux, � se d�barrasser de leur propre h�ritage traditionnel et culturel, qui sous-entend que c�est la femme, de par son comportement, qui �veille les pulsions sexuelles de son harceleur. La communication consacr�e �au harc�lement de la femme de m�nage� n�est pas loin de �ce raisonnement culpabilisant la victime �, puisqu�il sera reproch� � la femme de m�nage son attitude pour faire piti� et � demander de l�aide, poussant ainsi son harceleur � passer � l�acte, la voyant faible et vuln�rable. Un raisonnement qui a suscit� bien des r�actions de contestation. La notion de pouvoir a �t� un �l�ment mis en relief dans le cas du harc�lement sexuel, l�utilisation de l�autorit� comme dans le cas des �tudiantes harcel�es par leurs enseignants. Intervenant autour de ce th�me, un communiquant de l�universit� de Mascara, Kassir Mehdi, a expliqu� que le harc�lement sexuel est toujours le fait des enseignants par des moyens indirects les complimentant et en leur faisant des avances directes accompagn�es souvent d�un chantage li� aux notes, etc. Dans la plupart des cas, les �tudiantes n'osent pas se plaindre et subissent des r�percussions psychologiques graves, elles sont souvent oblig�es d�abandonner leurs �tudes ou de demander un transfert. Une autre communication, tout aussi int�ressante, sur la repr�sentation sociale du harc�lement sexuel a �t� donn�e. Il s�agissait d'une �tude franco alg�rienne sur 93 sujets, pr�sent�e par Jeoffron Christine. D'embl�e, il est not� que le harc�lement sexuel est une des formes les plus anciennes de discrimination dans le monde du travail. L'�tude sur les manifestations de harc�lement et les diff�rences d'ordre culturel entre les deux pays a donn� des r�sultats diff�rents. Ainsi, pour les manifestations d'ordre verbal et non verbal, et physique, la perception du harc�lement sexuel est diff�rente entre les sujets alg�riens et fran�ais. Pour les femmes des deux pays, les r�ponses �taient sensiblement les m�mes. Par exemple, elles emploient les mots peur, violence, abus, attouchement. La diff�rence est plus marqu�e chez les hommes. Ainsi, pour les hommes alg�riens, � la diff�rence des hommes fran�ais, les manifestations verbales ou non verbales ne rel�vent pas du harc�lement sexuel. Pour les chercheurs, cela est d� aux effets de la diff�rence culturelle. Dans la plupart des cas, les participants � ce colloque ont mis en relief le fait qu'il est difficile pour les femmes de se confier et de dire qu'elles ont �t� victimes de harc�lement sexuel. Cela reste un tabou surtout qu�elles sont souvent pr�sent�es comme en �tant les responsables. L�un des intervenants dira au sujet de la culpabilisation de la victime : �De tout temps, l'homme a cherch� � donner un sens � la violence et quand on fait de la femme une coupable, on lui retire aussit�t la possibilit� de se battre pour sa dignit� et revendiquer des droits.� Outre l�appel lanc� par l�un des organisateurs du colloque � r�activer le travail des m�diateurs d�j� form�s, pour intervenir dans les conflits en milieu du travail, des recommandations devraient �tre communiqu�es � l�issue du colloque.