La série la plus populaire de Netflix, La Casa de papel, est sur le point de faire ses adieux à ses millions de fans à travers le monde. La première partie de la cinquième saison ayant été diffusée en septembre dernier, retour sur un demi-final peu convaincant. En attendant le deuxième volume prévu à partir du 3 décembre, les cinq premiers épisodes de la cinquième et dernière saison de La Casa de papel laissent plus ou moins perplexes les nombreux amoureux de la série. Certains se demandent même «qui a séquestré les scénaristes des premières saisons» ! Voici le pitch : l'ex-inspectrice Raquel Murio est sauvée par le gang qu'elle rejoint à la Banque d'Espagne où les compagnons du Professeur fondent l'or de la réserve nationale. Au même moment, le cerveau de la bande se fait prendre dans sa cachette par l'impitoyable inspectrice Sierra, tombée en disgrâce entre-temps. L'Etat veut en finir avec le braquage et pour ce faire, il envoie un régiment de l'armée, composé essentiellement de tueurs à gages. La situation devient donc intenable pour les voleurs idéalistes et, pour la première fois, le combat semble perdu d'avance. Bien sûr, nous sommes toujours emballés par cette histoire improbable où des résistants grimés en Salvador Dali décident de «collectiviser» l'argent de l'Etat tout en distillant des messages politiques résolument d'extrême gauche. Mais hormis quelques fulgurances rappelant l'énergie et la vitalité des premières saisons, cette première partie de la Casa de papel 5 déroule littéralement un arsenal de lieux communs et d'archétypes de la série d'action à forte dose d'adrénaline. Un fan déçu s'est même amusé à faire un petit calcul : «Sur quatre heures, on dénombre 2h30 de fusillades en mode Rambo, munitions infinies et gens increvables ; 1h de flash-back et seulement 30 minutes dans le ton de la saison 1 !» Il y a en effet une telle débauche de spectacles testostéronés, ponctués de dialogues exsangues et de tours de passe-passe formels, que l'on a très vite l'impression d'avoir affaire à une tout autre série, dans la droite ligne des nanars sauce Netflix. Les personnages attachants et tout en relief du début cèdent la place à des petits braqueurs pathétiques et dopés à bloc par le bruit des armes, faisant face à un escadron de la mort caricatural. Une fusillade est même rythmée par un duel verbal entre Arturo et Denver autour de leur rivalité amoureuse ! On tire dans tous les sens, on pleure et on crie dans une cacophonie crève-tympan comme et seule la présence spectrale de Berlin (campé par l'excellent Pedro Alonso) parvient parfois à atténuer ce massacre stallonien ! Malgré une déception largement partagée parmi les inconditionnels de la série, ces derniers attendent la deuxième partie prévue à partir du 3 décembre en espérant y voir un final décent, à défaut d'une apothéose ! Sarah H.