Le ministère de l'Education nationale a décidé d'avancer la date des vacances scolaires d'hiver en raison d'une situation sanitaire inquiétante dans les établissements scolaires. De nombreux cas de Covid-19 et des cas suspects ont été enregistrés parmi les élèves et le personnel. Une campagne de vaccination anti-Covid sera organisée, tout au long de la semaine prochaine, pour inciter le personnel à se faire vacciner. Le taux de vaccination des enseignants reste en deçà des attentes. Pourquoi les syndicats sont-ils absents dans la campagne de sensibilisation ? Salima Akkouche - Alger (Le Soir) - À la surprise générale, le ministère de l'Education nationale a décidé de la modification du calendrier des vacances scolaires. Les élèves sont en vacances dès aujourd'hui pour une période de vingt et un jours. Les enseignants, par contre, vont devoir rester encore une semaine pour finaliser les corrections et établir les bulletins scolaires. Mais pas que. Le ministère de l'Education a annoncé l'organisation, en collaboration avec le ministère de la Santé, d'une vaste campagne de vaccination contre le Covid-19, tout au long de la semaine prochaine, au profit des enseignants et des travailleurs de l'éducation. Belabed a lancé un appel à la responsabilité des enseignants pour participer à cette campagne et se faire vacciner pour « assurer leur sécurité et celle des élèves, pour pouvoir assurer la poursuite de l'enseignement ». Sauf que le ministère de l'Education nationale n'est pas à son premier appel pour sensibiliser sur la vaccination contre le Covid. Belabed a organisé la même campagne à la rentrée scolaire. Depuis, le taux de couverture vaccinale qui était d'une moyenne de 20% au sein du personnel du secteur n'a pas crû. Le ministère de l'Education se vante, toutefois, d'être le premier de la liste des secteurs ayant enregistré un taux de couverture vaccinale important. Les partenaires sociaux qui réussissent à mobiliser durant les mouvements de protestation ne peuvent-ils pas faire de même pour mobiliser autour de la campagne de vaccination ? «La vaccination est un choix personnel », souligne Boualem Amoura, secrétaire général du Satef. Le syndicaliste estime que la réticence à la vaccination contre le Covid-19 n'est pas propre au corps des enseignants. « Tous les Algériens sont réticents à la vaccination. Pourquoi ne vaccine-t-on pas tous les Algériens et se focalise-t-on uniquement sur le secteur de l'éducation ? Nous ne sommes pas les seuls en contact avec le public, les travailleurs de la santé sont plus exposés que nous, et le relâchement des mesures barrières, on le voit partout » dit-il. Le secrétaire général rappelle que les syndicats ont tenté, en septembre dernier, de sensibiliser sans succès. « Avant de parler de la vaccination, il faut assurer le minimum dans les établissements scolaires, notamment la disponibilité de l'eau et la distanciation physique. Même avec le système de double vacation, on se retrouve avec des classes de 30 élèves. On ne peut obliger personne à se faire vacciner, d'autant qu'ils n'ont pas vu le danger. Il n'y a pas le feu en la demeure ni lieu de s'affoler. Nous n'avons pas les statistiques, mais nous pouvons dire qu'il n'y a pas beaucoup de contaminations au point de fermer les établissements scolaires. Ils pouvaient procéder à une fermeture au cas par cas », a déclaré M. Amoura, qui se dit surpris par cette décision de modification du calendrier des vacances. De son côté, Messaoud Boudiba, responsable de la communication au Cnapeste, estime que les syndicats eux-mêmes n'ont pas assez de connaissances sur le vaccin pour pouvoir, à leu tour, sensibiliser les enseignants. « Ce n'est pas notre rôle, c'est le rôle des spécialistes et des experts dans le domaine. Nous sommes des enseignants et nous avons besoin aussi d'être sensibilisés. Ensuite, le problème de la réticence à la vaccination n'est pas un problème spécifique aux enseignants mais c'est le problème de tous les Algériens », estime Boudiba. S. A.