L'objectif de vacciner l'ensemble du personnel de l'éducation contre le Covid-19 est encore loin d'être atteint. Le taux de 8,5% atteint juste avant la rentrée des classes évolue lentement. Pas question néanmoins d'obligation. Les syndicats du secteur lui préfèrent une campagne de sensibilisation étalée sur toute l'année scolaire. Nawal Imès - Alger (Le Soir) - Avant même qu'élèves et enseignants ne reprennent le chemin de l'école, la question de la vaccination du personnel de l'éducation était tranchée. Le chef de l'Etat estimait « impératif » de vacciner «tout le personnel du secteur de l'éducation nationale contre la pandémie de Covid-19, avant la rentrée scolaire » alors que le ministre du secteur qualifiait la vaccination de « devoir ». Lancée au moment où la pandémie de Covid-19 atteignait un pic historique, la campagne de vaccination dans le milieu scolaire semble quelque peu s'essouffler. Juste avant la reprise, soit au début du mois de septembre, le ministère de l'Education nationale, faisant une première évaluation de la campagne de vaccination au profit du personnel du secteur, lancée le 22 août, affirmait que 62 000 personnes, tous corps confondus, avaient été vaccinées, soit un taux de 8,5%. Le département de Belabed faisait alors part de son optimisme quant à l'accélération de la cadence avec la reprise du travail mais également grâce à la cartographie de la vaccination propre au secteur qui avait été élaborée en coordination avec le ministère de la Santé avec la mobilisation des 1 433 unités de dépistage existantes au niveau national, 41 centres de médecine du travail et 16 centres médicaux des œuvres sociales des travailleurs de l'éducation. Deux semaines après la reprise des classes où en est la campagne de vaccination ? Messaoud Boudiba, porte-parole du Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l'éducation (Cnapeste), explique que depuis la rentrée scolaire, il n'y a pas d'engouement « particulier » au niveau des centres prévus pour la vaccination des enseignants. Il explique cela par le fait que « les personnes qui étaient convaincues de l'utilité de se faire vacciner se sont déjà fait vacciner et celles qui ne le sont pas n'ont pas encore fait la démarche ». Pour le porte-parole du Cnapeste, « il faut poursuivre les opérations de sensibilisation et parier sur toute l'année scolaire et non pas sur la rentrée scolaire seulement, il faut investir sur le long terme en organisant des journées de sensibilisation pour se rapprocher des objectifs tracés parce que pour le moment, le nombre de personnes qui vont vers les points de vaccination n'est pas très important et les tournées des médecins dans les établissements scolaires pourtant prévues ne sont pas programmées en dehors des établissements où il existe déjà des unités de dépistage ». Le syndicat est-il pour le principe d'imposer la vaccination anti-Covid-19 ? Non, répond Messaoud Boudiba qui explique que « nous sommes contre l'obligation mais pas contre la vaccination ». Jeudi, en présidant une réunion d'évaluation de la rentrée scolaire, le ministre du secteur avait mis l'accent sur la nécessité de poursuivre les opérations de sensibilisation en coordination avec les Directions de la santé pour donner un coup d'accélérateur à l'opération de vaccination qui ne dépend que du degré d'adhésion du personnel du secteur puisque le principe de l'obligation de la vaccination n'a pas été retenu car ne faisant pas l'unanimité. N. I.