Des dizaines d'agriculteurs de la wilaya de Bouira, qui avaient bénéficié de crédits leasing auprès de la Badr pour l'achat de matériels agricoles, durant les années 2014-2016, se sont retrouvés durant ces dernières années marquées par une sécheresse récurrente qui a affecté le monde agricole pendant au moins quatre ans, et la pandémie de la Covid-19 qui a paralysé toute activité, otages de dettes cumulées avec intérêts et pénalités de retard, impossibles à honorer. Aussi, cette semaine, et c'est parce que la Banque Badr leur réclame depuis plusieurs semaines le payement des dettes ainsi que les pénalités de retard et autres droits de maintenance du compte ; des impayés qui se chiffrent pour la plupart d'entre eux à des dizaines de millions de centimes, et c'est parce qu'aucun parmi ces agriculteurs n'est en mesure de payer ces échéanciers, ces derniers se sont rencontrés hier au niveau de la Chambre d'agriculture de la wilaya de Bouira en présence du président de wilaya de l'UNPA, pour interpeler les plus hautes autorités du pays afin de prendre en considération leur situation qui est plus que lamentable. Ainsi, à l'issue de cette rencontre, l'ensemble des présents ont signé une requête dans laquelle ils énumèrent les problèmes rencontrés durant l'actuelle campagne agricole, suite aux mises en demeure qu'ils ont reçues de la part de la Badr. Des mises en demeure qui ont eu pour effet immédiat, le gel des crédits Rfig qu'ils contractent chaque année pour l'achat de la semence et des engrais. Ensuite pour les professionnels de la pomme de terre qui avaient acheté des engins et autres matériels agricoles qui se sont retrouvés, eux aussi, otages de la fluctuation des prix de la pomme de terre qui a impacté négativement leur capacité à rembourser les échéances principales. Et pendant que ces agriculteurs pataugent dans ces problèmes, accentués par l'épidémie de la Covid-19 qui a gelé pendant plus de deux ans toute activité, la Badr leur intime l'ordre de payer même les pénalités de retard qui se chiffrent en dizaines de millions de centimes. Pour toutes ces raisons, les agriculteurs interpellent les plus hautes autorités du pays ainsi que le P-dg de la Badr afin d'établir un nouvel échéancier de payement, sachant qu'en aucun cas, les agriculteurs n'avaient refusé de payer leurs dettes. Cependant et vu les conditions défavorables de ces dernières années, ces agriculteurs demandent l'effacement des pénalités de retard, ainsi que les taux d'intérêt qui doivent être réduits à 0% ; l'acquisition des matériels agricoles qui n'ont pas été encore livrés aux agriculteurs ; ainsi que l'effacement des dettes auprès de la Casnos dont le cumul des trois dernières années, qui se chiffre également et selon ces agriculteurs à plusieurs dizaines de millions de centimes. Depuis leur rencontre d'hier, tous les agriculteurs espèrent bénéficier des mêmes faveurs que les jeunes qui avaient bénéficié de crédits au niveau de la Cnac et pour lesquels le Président avait intercédé en enjoignant aux banques de ne plus les harceler et de leur laisser le temps pour payer à leur convenance leurs créances. Y. Y.