De mémoire de sportifs, il est difficile de défier un adversaire, quel que soit son niveau, chez lui et devant ses fans. Et l'Algérie a particulièrement subi la loi de ses hôtes à l'occasion des compétitions livrées devant des galeries surchauffées et des «juges complaisants». Qatar-Algérie n'aurait rien de spécial ni de particulier, s'il ne s'agissait que d'une simple demi-finale de la Coupe arabe. Sur le papier, intrinsèquement parlant, les deux footballs sont aux antipodes malgré une nette différence dans l'infrastructure de base et dans la qualité des gestionnaires sur lequel repose le quotidien footballistique de chaque pays. Les (nouveaux) stades du Qatar abriteront dans un an la phase finale de la Coupe du monde en présence de 32 pays, alors que nos stades ne sont pas adaptés à accueillir des matchs de quartier. Idem pour la structuration et les moyens consentis en direction des clubs qataris au moment où leurs «homologues» d'Algérie baignent dans la m... Et ce sont les plus importantes différences qui séparent la pratique au niveau des deux pays dont les sélections se croisent ce soir à Doha dans une inédite demi-finale de la Coupe arabe chapeautée par la Fifa. Car, en termes d'histoire et d'ancrage, de productivité surtout, l'Algérie est un pays du football à l'état pur. Trêve de nostalgie et de philosophie... Une finale à atteindre Mais le football n'est pas une science exacte et il faudra tout prouver sur le terrain, surface qui ne reconnaît que les plus méritants. C'est vrai que depuis le début de cette épreuve arabe, les Verts ont montré plus d'éclat durant leurs sorties. Madjid Bougherra a dû, à cet effet, solliciter les neurones et les muscles de 20 des 23 joueurs sélectionnés pour ce tournoi (seuls le gardien Medjadel et les défenseurs Bouguerra et Abdelaoui n'ont disputé aucune minute). Il a composé avec les effets de la fraîcheur physique et les blessures pour arrêter des stratégies de jeu que les adversaires avaient du mal à suivre, pour mieux contrecarrer les desseins de la formation algérienne. Une gestion des ressources qui a montré la bonne connaissance de Madjid Bougherra de son groupe mais aussi des forces qui lui étaient opposées. Pour un sélectionneur qui n'a que très peu de capés, tout au plus cinq matchs amicaux depuis juin dernier, cela tient plus du miracle. Et la communication de ce jeune sélectionneur est encore plus déroutante. Comme Belmadi, d'ailleurs. Avant d'embarquer pour le Qatar, Madjid Bougherra affirmait sa pleine confiance pour rentrer à Alger avec le titre arabe. Personne ne l'avait cru. Encore moins compris les choix d'une liste de «23» où peu de joueurs régulièrement convoqués avec l'EN A' ont survécu. Pis, des éléments qui n'ont pratiquement jamais mis les pieds chez la sélection des locaux ont apparu dans ce « commando» envoyé au Qatar où des adversaires ont retenu leur sélection A, sinon des équipes qui ont un vécu plus important que le «patchwork» monté en toute dernière minute par Bougherra. Sans vraie préparation, cette équipe a mis tout le monde, supporters et détracteurs d'accord en envoyant au tapis un Maroc qui est arrivé à Doha bardé de ces deux consécrations en CHAN et plein d'ambitions pour rentrer au royaume avec le trophée. Bounedjah de retour Une sortie de route inattendue pour le sélectionneur du Maroc, Houcine Amouta, qui a avoué ne pas avoir reconnu ses joueurs face à l'Algérie. Une équipe d'Algérie qui était privée de son buteur Baghdad Bounedjah, victime d'une commotion cérébrale lors de la première mi-temps contre l'égypte et qui sera de retour ce soir contre le Qatar, après avoir bénéficié de la période de repos passif imposée par le protocole de la Fifa concernant ce genre d'accidents. Un retour qui fait peur aux Qataris, doit-on signaler. Bounedjah étant le buteur attitré d'Al Sadd dont les éléments de la défense, gardiens compris, composent l'arrière-garde de la sélection dirigée par l'Espagnol Félix Sanchez Bas. Ce sera la principale nouveauté dans l'équipe de base que choisira Bougherra ; Benlamri et Sayoud, même remis de leurs blessures, ne seraient pas certains d'entamer la partie de ce soir. Un match où il s'agira de faire attention devant la ligne offensive qatarie très efficace et dont la vitesse d'exécution est l'une des vertus. La mission de Bougherra et de ses hommes sera aussi délicate que s'il s'agissait d'affronter un adversaire de moindre envergure que le Qatar. Ce que le «coach Magic» a pris en compte en annonçant, hier lors de la conférence de presse, que pour lui, «tous les matchs sont des finales et que rien n'est gagné d'avance. Mes joueurs rentreront à 200% pour réussir ce challenge». Pas grand-chose à rajouter M. B. Mehdi Tahrat : «Nous sommes motivés» Présent à la conférence de presse, hier, le défenseur algérien d'Al Gharafa, Mehdi-Jean Tahrat, très utilisé depuis l'entame du tournoi, affirme que le groupe vit bien et se projette sur le titre arabe. «On a un très bon état d'esprit. Un mélange s'est fait entre les plus jeunes et les plus expérimentés. Nous sommes tous très motivés», assure l'ancien joueur du RC Lens qui se met à la disposition de Bougherra si ce dernier lui demanderait des informations sur les internationaux qataris d'Al Gharafa. «Je n'ai pas donné de conseils au coach, il connaît suffisamment le Championnat du Qatar. Pour autant, pour certains qui évoluent avec moi en club, on pourra bien sûr donner quelques détails et des informations supplémentaires», souligne le longiligne central des Verts. M. B.
Tunisie-Egypte Duel entre vieilles connaissances Le duel entre les Aigles de Carthage et les Pharaons aura une résonance particulière pour Ali Maâloul, Seifeddine Jaziri, Ferjani Sassi et Hamza Mathlouthi. Le deuxième et le quatrième évoluent au Zamalek, l'un des ténors du championnat égyptien, tandis que le premier porte les couleurs d'Al Ahly, l'autre grand club du Caire. Sassi, pour sa part, a fait les beaux jours des «Chevaliers Blancs», avant de rejoindre Al Duhail en 2021. Le duel en milieu de terrain entre Sassi et l'Egyptien Amro Elsoulia sera un intéressant match dans le match. Traditionnellement, les confrontations entre l'Egypte et la Tunisie basculent sur des détails. Disputé le 16 novembre 2018 dans le cadre des qualifications pour la Coupe d'Afrique des nations de la CAF, la dernière a tourné à l'avantage des Pharaons (3-1). Depuis leur arrivée au Qatar, les Egyptiens ont enregistré une courte victoire sur le Liban, avant de dominer facilement le Soudan 5-0. Ils se sont ensuite contentés d'un nul avec l'Algérie pour décrocher la première place de leur groupe. Un temps menés au score, ils ont remporté leur quart de finale contre la Jordanie, après prolongation (3-1). Ce parcours mouvementé a laissé des traces : blessés, Mohamed Elshenawy, Ahmed Hegazy, Ayman Ashraf et Hamdy Fathy n'ont pas encore quitté l'infirmerie. Programme des demi-finales Stade 974 (18h) : Tunisie-Egypte Stade Al Thumama (20h) : Qatar-Algérie.