La détection du premier cas du variant Omicron en Algérie ne suscite, pour le moment, aucune réelle inquiétude pour les experts et spécialistes. L'attention reste, en revanche, toujours tournée vers le variant Delta, dont la menace constitue une constante source de préoccupation. C'est le diagnostic établi hier mercredi, par le président de l'Agence nationale de sécurité sanitaire, le professeur Kamel Sanhadji, qui intervenait au forum du quotidien Echaâb. Massiva Zehraoui- Alger (Le Soir) - C'est sur un ton plutôt « rassurant » que Kamel Sanhadji a abordé l'évolution de la situation épidémiologique en Algérie. Se référant aux données préliminaires du variant Omicron, il précise que celui-ci se distingue par une forte contagiosité, c'est vrai, «mais il semble provoquer des symptômes moins sévères que ceux du Delta». Le professeur étaye ses propos par le nombre « dérisoire» des contaminations liées à ce variant dans le monde, qui est de 2 700 cas répertoriés. Plus important encore, relève-t-il, «un seul décès a été recensé à l'échelle mondiale, en sachant que le patient présentait des maladies chroniques». L'intervenant souligne, à ce propos, que l'autre indicateur qui laisse penser que ce variant n'est pas aussi virulent que le Delta est le fait que les services des soins intensifs ne reçoivent pratiquement pas de patients contaminés par Omicron. «Bien qu'il se propage vite, il n'entraîne visiblement pas de complications sévères», a-t-il clarifié. Un élément qui peut même présenter un avantage, selon lui. «S'il s'avère effectivement que ce variant n'est pas virulent, le fait qu'il touche une grande partie de la population peut nous permettre d'atteindre une immunité collective», a-t-il fait remarquer. En somme, le président de l'Agence de la sécurité sanitaire constate que si l'on se fie à ces facteurs «on peut dire que le variant Omicron ne doit pas constituer une source d'inquiétude», du moins, pour l'instant. Il n'écarte pas, en revanche, l'apparition d'un nouveau variant généré par celui du Delta, si la vaccination ne se fait pas à grande échelle. Car perçue comme étant la seule solution contre la propagation du SARS-COV-2. Kamel Sanhadji estime qu'à ce stade, il faut se focaliser sur le variant Delta, qui a démontré sa dangerosité lors de la dernière vague de Covid-19. Il dit redouter aujourd'hui qu'un nouveau pic de contaminations Delta soit enregistré. Cette éventualité peut devenir «réalité» si une partie des citoyens continue de bouder le vaccin, insiste-t-il. «À l'heure actuelle, nous ne pouvons que recommander la vaccination contre la Covid-19», a-t-il préconisé, en soulignant que même si cela n'arrêtera pas la circulation du virus, «ça éviterait, au moins, de se retrouver avec un nombre conséquent de cas sévères ou de décès». Evoquant la riposte des autorités sanitaires en cas d'une quatrième vague, le professeur Sanhadji soutient que l'Algérie est prête à un certain niveau, mais dans le cas de figure où le variant Delta se propage de nouveau, « les hôpitaux seront rapidement saturés ». D'autant que les patients atteints de ce variant nécessitent de grandes quantités d'oxygène médical. Et c'est, justement, la hantise des spécialistes et du personnel soignant. En dépit de la mise en place de «certaines dispositions en matière de stockage et de production de l'oxygène, il sera difficile de répondre à une forte demande». Par contre, s'il se trouve que c'est le variant Omicron qui se propage, «il est peu probable qu'on soit confronté à ce problème», a-t-il indiqué. Donnant son avis sur la question de la vaccination obligatoire, Kamel Sanhadji dit être attaché aux libertés individuelles et, par conséquent, contre le fait d'obliger une personne à se faire vacciner. Il se prononce, par ailleurs, en faveur de l'instauration d'un carnet de santé pour accéder à certains lieux publics. Le président de l'Agence nationale de sécurité sanitaire appelle les citoyens à la vigilance à travers le maintien des gestes barrières en société. M. Z.