Les diplômés des écoles normales supérieures (ENS) demeurent prioritaires dans les recrutements dans l'éducation nationale, a affirmé le responsable du secteur, Abdelhakim Belabed, qui rappelle que l'ouverture des postes budgétaires pour les étudiants diplômés des ENS répond à un plan pédagogique minutieusement tracé dans le but d'adapter le recrutement aux réels besoins du secteur. Massiva Zehraoui - Alger (Le Soir) - Abdelhakim Belabed, qui répondait jeudi dernier à une série de questions orales à l'Assemblée populaire nationale (APN), a précisé que le contrat qui lie le ministère de l'éducation nationale avec les étudiants des ENS priorise cette catégorie de diplômés. «C'est, donc, en vertu de cette clause que les diplômés de ces écoles resteront prioritaires dans les recrutements», a-t-il clarifié. Aussi, il tient à faire savoir que «8 247 enseignants sur un total de 8 706 diplômés des ENS ont été recrutés, tandis que 459 enseignants sont actuellement sans poste». Le responsable rappelle, dans ce contexte, qu'en 2015, le nombre des diplômés de ces établissements a largement dépassé la demande du secteur. Pour absorber cet «excédent», «le ministère a détaché un effectif pour enseigner dans un autre palier que le sien, mais tout en maintenant la classification de chacun », a-t-il signalé. Répondant, par ailleurs, à une question d'un député sur l'exploitation de la liste d'attente de l'année 2017-2018, Abdelhakim Belabed insiste : «Il est impossible de continuer à l'exploiter pour la bonne raison que les délais ont expiré». Le responsable a, en outre, souligné que le recours à cette liste pendant ces dernières années était «exceptionnel», et a été mis en œuvre afin d'assurer l'encadrement de quelques matières dans certaines régions des Hauts-Plateaux et du Sud. Abordant le recrutement de façon générale, le responsable relève que celui-ci est soumis aux textes inclus dans le décret exécutif n°08-315 du 11 chaoual 1429 correspondant au 11 octobre 2008, portant statut particulier des fonctionnaires appartenant aux corps spécifiques de l'éducation nationale. Par conséquent, «l'ouverture de nouveaux postes budgétaires dans l'éducation est définie par une cartographie éducative bien précise». C'est en fonction du nombre de postes vacants, du nombre d'élèves scolarisés dans chaque école, ou encore du nombre de matières qui font l'objet d'une pénurie d'enseignants que se fait le recrutement. Rebondissant sur les réponses du ministre de l'Education nationale, un autre député fait observer qu'il est très probable que le secteur soit confronté à une autre problématique. Il s'agit des diplômés des universités autres que les ENS, dont les espoirs d'accès à des postes de l'éducation nationale semblent infimes. Ce à quoi Abdelhakim Belabed rétorquera «les choses s'arrangeront bientôt, notamment après la signature d'une convention avec le ministre de l'Enseignement supérieur». Celle-ci prévoit de former un nombre précis d'étudiants dans les ENS, en tenant compte des besoins et des exigences du secteur de l'éducation. «Cela aura un impact positif sur le recrutement dans le secteur et garantira les mêmes chances en termes d'opportunités de travail à tous les diplômés», rassure-t-il. Cependant, il estime tout à fait légitime que la priorité soit donnée aux étudiants sortants des Ecoles normales supérieures, en sachant que le programme qu'ils suivent le long de leur cursus est préparé et adapté pour être exploité dans le secteur de l'éducation. Contrairement aux formations ordinaires, celles des ENS traitent non seulement l'aspect académique, mais sont axées sur la pédagogie», explique-t-il. Une nuance qui, selon lui, fait la différence. M. Z.