Dans un communiqué rendu public, jeudi, le ministère des Affaires religieuses et des Wakfs a appelé les imams à accomplir « salat el istisqa », la prière rogatoire pour la pluie à travers tout le territoire, suite à la sécheresse ayant affecté nombre de wilayas et aux demandes des citoyens d'accomplir cette prière. L'Algérie connaît cette pratique religieuse depuis plusieurs années en raison de la sécheresse, notamment. Mais pour le cas de l'année 2021, le bilan des deux derniers mois est tout autre, selon les données chiffrées de l'ANBT. Abdelhalim Benyellès – Alger (Le Soir) - En réponse à la situation de stress hydrique de manque de réserves en eau accumulées dans les barrages et d'insuffisance des nappes phréatiques, synonyme d'éventuelle sécheresse, les autorités religieuses ont souvent eu recours à la pratique de la prière rogatoire « salat el istisqa ». L'été dernier a, certes, été marqué par une situation de stress hydrique que le ministère des Ressources en eau a constatée, et de ce fait, a annoncé un programme d'urgence eu égard à une diminution drastique des volumes d'eau emmagasinés dans les barrages que le secteur estime entre 35 et 40% par année. En juin dernier, le département des ressources en eau a instruit une série de mesures préventives pour parer à un éventuel scénario catastrophique, notamment par l'application d'un programme de coupures d'eau quotidiennes aux ménages, ainsi que d'autres restrictions. Dans cette même période, on avait annoncé officiellement que « l'Algérie vit cette situation depuis une vingtaine d'années », estimant le déficit en pluviométrie à 13% pour l'est du pays, à 12% pour le Centre et à plus de 20% pour l'Ouest. Et que, mis à part le barrage de Beni Haroune (dans la wilaya de Mila), tous les autres barrages sont à moins de 10%, notamment ceux de Taksebt (Tizi-Ouzou), Bouira et de Tipasa qui sont pratiquement à 0%, a-t-on relevé. Ceci pour dire que l'Office national de météorologie (ONM) avait annoncé, en septembre dernier, que l'ensemble du pays enregistre un déficit en pluie « flagrant ». Mais depuis le mois de novembre, l'Agence nationale des barrages et transferts (ANBT) a fait le constat d'une nette augmentation des volumes d'eau emmagasinés à travers les 75 barrages grâce aux apports pluviométriques enregistrés au cours du même mois et qu'ont connus plusieurs wilayas du pays. Selon les mêmes rapports de l'ANBT, le volume global mobilisé au niveau de l'ensemble des barrages en exploitation était de l'ordre de 2,3 milliards m3, correspondant à un taux de remplissage de 32,58%. Par la suite, l'Algérie a connu une nouvelle vague de froid, en décembre, avec des températures aussi basses et des pluies abondantes durant près de 15 jours. Ces averses de pluie étaient de l'ordre de 20 mm à 30 mm au centre comme à l'est du pays, ainsi que des chutes de neige qui ont affecté plusieurs wilayas de l'est et de l'ouest du pays. Il est à noter que l'ANBT avait annoncé, en novembre dernier, que le taux de remplissage des barrages en exploitation à travers le territoire national a atteint 32,58%, précisant que l'apport enregistré à l'ouest du pays s'est traduit par un taux de remplissage des barrages de 22,60%, pour la région Cheliff 18,11%, au Centre le taux 08,86%, quant à la région est, l'apport enregistré correspond à un taux de remplissage de 57,65%. Et que si 46 barrages affichent un taux de remplissage inférieur à 30%, 10 barrages affichent un taux de remplissage supérieur à 80%, et dont certains ont atteint 96,36% et 88,78% pour le cas de Jijel et de Mascara, selon les mêmes données de l'ANBT. A. B.