Après un début de saison catastrophique aux Championnats de basket-ball et de volley-ball (messieurs et dames), ainsi qu'en Coupe d'Algérie de handball, pour non-participation des athlètes seniors des différentes disciplines qui ont boycotté les compétitions, même la reprise des entraînements, jusqu'à la régularisation de leurs situations financières, la direction du CSA MC Alger se dirige vers le règlement d'une partie du problème. Alors que le CSA-MCA, qui a repris les différentes sections omnisports du GS Pétroliers après la dissolution de celui-ci, s'était engagé, avec l'appui de Sonatrach, à régulariser la situation financière de tous les athlètes, cadres techniques et administratifs de l'ex-GSP, avant le début de la nouvelle saison sportive, rien n'avait été effectué, ce qui avait poussé les athlètes à boycotter toutes les activités sportives. Ils sont allés jusqu'à organiser un sit-in devant le siège du MCA en novembre dernier, en vain. Messaoud Tourqui, le président du CSA-MCA, avait rejeté la faute sur Sonatrach en affirmant qu'elle n'avait pas honoré ses engagements pris lors de la réunion de fusion. Après plusieurs réunions entre le CSA et les athlètes des différentes sections, ces derniers avaient refusé de reprendre sans la régularisation de leur situation. Ainsi, devant le refus des athlètes seniors de reprendre et de participer aux différentes compétitions, la direction du CSA-MCA, pour éviter le forfait général, engage à chaque compétition les juniors et des cadets en basket-ball, en volley-ball et en handball. Résultats des courses : de lourdes défaites en basket, des humiliations jamais connues dans le passé de la grande histoire du MCA et du GSP, élimination en Coupe d'Algérie de handball avec des juniors, et zéro victoire en volley-ball, chez les messieurs comme chez les dames, avec zéro point : de quoi se poser de multiples questions sur les intentions des responsables et du CSA-MCA et de la société pétrolière nationale. En ce début de semaine, on apprend qu'un début de solution aurait été proposé aux athlètes des différentes sections pour la régularisation d'une partie de leur passif, à condition qu'ils décident de mettre un terme à leur boycott. Fin de détachement, le point de la discorde Depuis sa création en 2008 sous l'égide de Sonatrach, pratiquement tous les athlètes, cadres techniques et administratifs, étaient rattachés à la société mère qui assurait régulièrement le paiement des salaires et des primes de l'ensemble de la composante du GSP. Un budget est alloué au fonctionnement du GSP, jusqu'à 2020, soit l'année de la pandémie de Covid-19. Avec l'arrêt de toutes les activités sportives décidé par les autorités dans le cadre de la lutte contre la propagation de la pandémie, les athlètes confinés, sans activité, ont commencé à s'inquiéter sur le retard dans le versement de leurs revenus, tandis que la fusion entre le GSP et le CSA-MCA, entamée en août 2020, battait de l'aile, faute d'une entente entre les responsables des deux clubs. Sonatrach exerça alors une pression sur Djaâfar Belhocine, le président du GSP, pour démissionner. Entre-temps, des réunions de coordination ont été organisées entre les membres du directoire désigné pour la passation des consignes, et le MCA, avec l'engagement de Sonatrach à régulariser le passif des athlètes, tout en adressant des lettres aux athlètes et aux cadres techniques les informant de la fin du détachement au profit du GSP. La direction de la société algérienne pétrolière décide ainsi de réintégrer ses employés, affectés auparavant au GSP, tout en leur laissant le choix entre la réintégration de leurs postes respectifs à la société, ou le départ. Un certain nombre, notamment les cadres techniques, ont choisi de réintégrer leurs postes à la Sonatrach, et ainsi être indemnisés régulièrement, tandis que les athlètes sont livrés à eux-mêmes. Avec la fin du détachement, le CSA-MC Alger se voit dans l'obligation de subvenir aux besoins de quelque 300 athlètes (seniors) issus de la fusion. Un point (fin de détachement) que personne n'aurait soulevé lors des réunions entre les différentes parties. Et avec les restrictions budgétaires allouées au sport décidées par Sonatrach en 2020, le CSA-MCA va devoir trouver des ressources financières pour assurer le fonctionnement des différentes sections sportives. Incidence sur les sélections nationales Habituellement, les sélections nationales de handball, basket-ball et volley-ball sont composées, en grande partie, des athlètes du GS Pétroliers. Normal, le GSP, de par son statut de club géré par la plus grande compagnie nationale, faisait rêver tous les athlètes et entraîneurs, en leur assurant une stabilité et des salaires réguliers. Avec le refus des athlètes du MCA de rependre, du moins jusqu'à maintenant, ce sont les sélections nationales qui seront pénalisées à l'avenir, notamment à l'approche des échéances internationales, si la situation perdure encore. Les athlètes de l'ex-GSP sont sans entraînement depuis pratiquement deux années. Et si les fédérations décident d'accorder les libérations aux athlètes ? Avec le blocage de la situation des athlètes des différentes sections du MC Alger, qui refusent de reprendre les entraînements jusqu'à la régularisation de leur situation financière, ils ne sont pas indemnisés depuis une année, lesdits athlètes peuvent saisir les autorités compétentes en demandant à être libérés pour aller jouer dans d'autres clubs. Comme c'est le cas dans le football, avec la Chambre nationale de résolution de litiges (CNRL), les athlètes des autres disciplines songent à saisir le TAS (Tribunal arbitral du sport) pour obtenir gain de cause. Les fédérations sportives songent également à permettre aux athlètes du MCA d'être libres, leur accordant des dérogations, pour signer ailleurs... Une solution extrême, selon un athlète de l'ex-GSP. A. A.