Le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares, a convoqué mardi soir le chargé d'affaires de l'ambassade du Maroc à Madrid, après que Rabat eurent accusé les autorités espagnoles de ne pas se conformer aux contrôles sanitaires dans les aéroports, déclenchant une nouvelle brouille entre les deux pays, selon les médias espagnols. Les autorités marocaines ont indiqué avoir décidé d'organiser des vols spéciaux de rapatriement à partir du Portugal en raison de «l'absence de respect des protocoles sanitaires» par les autorités espagnoles, selon un communiqué du ministère marocain de la Santé publié lundi. «Cette décision s'explique par l'absence de garanties tangibles concernant le respect des mesures déjà prises, dont le contrôle du pass vaccinal et de l'état de santé des passagers, selon une approche ferme, appropriée et en conformité avec les recommandations et règles internationalement reconnues», a précisé le ministère marocain. «Les autorités espagnoles compétentes sont loin d'assurer une action rigoureuse de contrôle de l'état de santé des passagers lors de l'embarquement des passagers aux aéroports», a-t-il accusé. Le chef de la diplomatie espagnole a vivement dénoncé la décision de Rabat, et ordonné la convocation du chargé d'affaires de l'ambassade du Maroc à Madrid, Farid Aoulouhaj, auprès duquel une protestation a été formulée contre cette déclaration, selon le journal El Confidencial, qui cite des sources diplomatiques. «Le communiqué public n'est pas acceptable du point de vue de l'Espagne car il ne correspond à aucune réalité», a réagi José Manuel Albares, lors d'une conférence de presse mardi à Madrid. «L'Espagne remplit tous les critères internationaux en matière de lutte contre la Covid-19, le gouvernement y travaille sans relâche», a assuré M. Albares. En mai dernier, une crise majeure avait envenimé les relations entre Rabat et Madrid après l'hospitalisation, à la suite d'une infection au Covid-19, du président de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), Brahim Ghali, en Espagne. Le débarquement aussi en mai dernier de plus de 8 000 migrants marocains, dont de nombreux enfants, dans l'enclave espagnole de Ceuta, sous l'œil passif des autorités marocaines, avait provoqué une vive tension entre Madrid et Rabat. Le régime du Makhzen marocain mène une politique «hostile» contre les pays qui soutiennent l'application de la légitimité internationale dans le règlement du conflit au Sahara occidental et qui refusent de reconnaître sa prétendue «souveraineté» sur ce territoire non-autonome. APS