Des partis politiques espagnols ont appelé le gouvernement espagnol à réagir fermement aux agressions du Maroc contre l'Espagne, notamment pour ce qui est de la violation des eaux territoriales espagnoles près de Melilla. Evoquant l'installation d'une ferme piscicole marocaine au large des îles Zaffarines, la sénatrice espagnole Sofia Acedo du parti populaire de la région de Melilla a déclaré à la presse que «l'Espagne doit s'opposer au défi constant que lui lance le Maroc». Pour sa part, le parti de droite Vox demande à connaître la réaction du gouvernement espagnol si le Maroc ne se conformait pas aux exigences de l'Espagne, indiquant que le gouvernement espagnol s'est contenté de préciser qu'il ignorait l'installation d'une ferme piscicole dans les eaux espagnoles. Le gouvernement espagnol, via le ministère des Affaires étrangères, a remis une note de protestation à l'ambassade du Maroc en Espagne concernant l'installation d'une ferme piscicole marocaine au large des îles Zaffarines. Pour le chef de la diplomatie espagnole, José Manuel Albares, le projet marocain constitue «une occupation illégale des eaux territoriales espagnoles» et représente «un danger pour la sécurité de la navigation maritime et une menace pour l'environnement», a écrit le journal espagnol El Pais. Des navires de guerre dans la zone des îles Chafarinas Notons, par ailleurs, que l'Espagne a mobilisé des navires de guerre pour patrouiller et mener une surveillance accrue dans les eaux des îles Chafarinas, au large des côtes de l'enclave Melilla, après avoir protesté officiellement auprès du Maroc contre la mise en place d'une ferme piscicole «illégale» près de ces îles, ont rapporté lundi des médias espagnols. Selon le site Info Defensa, le patrouilleur Infanta Cristina de la Marine espagnole a mené la semaine dernière une surveillance près des îles Chafarinas dans les eaux que l'Espagne considère comme les siennes, mais que le régime marocain ne reconnaît pas et tente vainement d'occuper. Le média espagnol a précisé que la visite de ce navire, qui s'inscrit dans le cadre des opérations dites «permanentes», intervient après la protestation officielle du gouvernement espagnol contre le régime du Makhzen, suite à l'installation «illégale» de cette ferme piscicole près des eaux territoriales de l'enclave de Melilla. La ferme marocaine a été placée, il y a deux mois, selon la presse espagnole, à environ 700 mètres de l'île de Congrès (Chafarinas) dans les eaux de souveraineté espagnole. De son côté, le journal El Confidencial a évoqué la patrouille de la Marine espagnole près des îles Chafarinas sous le titre : «La tension entre l'Espagne et le Maroc se réactive 6 mois après l'invasion migratoire de Ceuta». Des partis politiques espagnols demandent au gouvernement de donner une réponse «ferme» à ce qu'ils qualifient comme étant une «hostilité permanente» du régime marocain envers Madrid. «L'Espagne ne doit pas et ne peut pas consentir à la contestation permanente du Maroc contre notre pays. Après plusieurs épisodes hostiles, le Maroc revient avec deux fermes piscicoles, désormais sur la route Almeria-Melilla et dans les eaux territoriales espagnoles», a-t-elle fustigé. R. I./APS