Il a fallu attendre près d'un mois pour connaître les résultats définitifs des élections locales du 27 novembre dernier, rendus publics hier par le président de l'Autorité nationale indépendante des élections (Anie), Mohamed Charfi. Karim Aimeur - Alger (Le Soir) - Alors que les nouvelles APC et APW issues des élections locales du 27 novembre dernier sont installées, et que les présidents de la majorité de ces assemblées sont déjà connus, le président de l'Autorité nationale indépendante des élections (Anie), Mohamed Charfi, a annoncé, hier, en conférence de presse à Alger, les résultats définitifs de ce scrutin. Une annonce faite au lendemain de l'épuisement de toutes les voies de recours et des décisions des tribunaux administratifs ou du Conseil d'Etat, dont la dernière a été rendue et communiquée aux concernés le 20 décembre dernier. Avant de faire lecture des résultats définitifs, Mohamed Charfi a défendu son autorité contre toutes les critiques dont elle fait objet, rappelant que les élections locales du 27 novembre sont venues couronner un processus de renouvellement des institutions élues, entamé le 12 décembre 2019 avec l'élection présidentielle, en passant par les élections législatives du 12 juin 2021. Il n'omettra pas d'évoquer la révision constitutionnelle adoptée par référendum populaire le 1er novembre 2020, soulignant que la nouvelle loi fondamentale consolide les mécanismes de contrôle et consacre la démocratie participative à travers « le libre choix » des représentants des citoyens au sein des institutions élues. Pour lui, ce renouvellement des institutions élues « est la preuve de la rupture avec les anciennes pratiques ». En ce qui concerne les résultats définitifs des élections locales, ces derniers ne diffèrent pas de ceux des résultats préliminaires déjà annoncés. Le taux de participation aux élections des APC est de 36,58%, avec plus de 1 136 000 voix annulées, alors que le taux de participation aux APW est de l'ordre de 34,76%, avec plus de 1 340 000 voix annulées. Pour les APC, le parti FLN vient en tête des partis participants avec 5 978 sièges parmi les 24 801 que comptent les 1 541 communes du pays. Le vieux parti a arraché la majorité absolue au niveau de 124 communes réparties sur 48 wilayas, alors qu'il a obtenu la majorité relative dans 552 communes issues de 55 wilayas. Vient ensuite le RND avec 4 584 sièges. Il a obtenu la majorité absolue dans 58 APC et la majorité relative dans 331 communes. Les listes indépendantes ont remporté 4 430 sièges, avec une majorité absolue au niveau de 91 APC, réparties sur 24 wilayas et une majorité relative au niveau de 344 issues de 48 wilayas. Le Front El Moustakbal avait remporté 3 262 sièges, avec la majorité absolue dans 34 communes et la majorité relative dans 228 APC. Le mouvement islamiste El Binaa a gagné 1 848 sièges. Il a obtenu la majorité absolue dans 17 communes, et la majorité relative au niveau de 125 APC réparties sur 41 wilayas. L'autre parti islamiste, à savoir le MSP, a eu 1 820 sièges, avec des majorités absolues au niveau de 10 communes et la majorité relative dans 101 APC issues de 36 wilayas. Le FFS n'a réussi à avoir que 898 sièges, avec 47 APC avec majorité absolue et 65 majorité relative, le tout au niveau de sept wilayas seulement. Concernant les APW, il faut signaler que l'ensemble des 58 assemblées du pays comptent 2 350 sièges. En remportant 431 sièges, le parti FLN vient en première position, suivi par le RND avec 366 sièges, El Moustakbal avec 304 sièges, le MSP avec 239 sièges, El Binaa avec 230 sièges, les indépendants avec 100 sièges et le FFS avec seulement 40 sièges, dont 30 au niveau des deux wilayas de Tizi-Ouzou et de Béjaïa. Aucun parti n'a pu remporter la majorité absolue dans aucune wilaya, ce qui les a poussés à des alliances et des arrangements. Si ces élections locales ont permis le maintien des vieux partis du pouvoir, elles ont également marqué la décrépitude de certains partis comme le FJD, El Islah, le TAJ et Jil Jadid, dont le nombre d'élus locaux est insignifiant. Pendant ce temps, nombre d'APC au niveau de plusieurs wilayas ne connaissent pas encore le nom de leur premier magistrat, en raison des blocages qui y prévalent. L'alliance des perdants a créé le désarroi des gagnants dans certaines communes où les maires ne sont pas encore connus. K. A.