Les résultats préliminaires des élections locales anticipées qui se sont déroulées samedi dernier rendus publics, hier en fin de journée, confirment le maintien de la suprématie du parti du Front de libération nationale en tête du peloton, aussi bien au niveau des Assemblées populaires communales que celles des wilayas, avec, cependant, le Rassemblement national démocratique qui maintient son second rôle, alors que l'on enregistre une percée notable des candidats indépendants. M. Kebci - Alger (Le Soir) - Un vieux front du pouvoir qui a réussi à récolter, selon le président de l'autorité nationale indépendante des élections qui a animé une conférence de presse, 5 978 sièges au niveau des APC, une majorité absolue obtenue dans pas moins de 123 communes et une majorité relative au niveau de 522 autres communes. Vient en seconde position le RND avec 4 584 sièges, répartis sur notamment 27 communes où il a obtenu la majorité absolue et 331 autres communes où il sera contraint de contracter des alliances pour avoir obtenu une majorité relative. En troisième position, pointent les candidats indépendants qui ont pu arracher 4430 sièges et obtenu une majorité absolue dans 91 communes et une majorité relative au niveau de 334 autres communes. Vient ensuite le front el Moustakbal qui s'est adjugé 3 262 sièges qui lui ont permis, notamment, d'avoir des majorités absolues dans 34 communes et des majorités relatives dans 228 autres communes. Arrive par la suite le mouvement el Binaa avec 1 844 sièges, 17 majorités absolues et 125 majorités relatives, talonné de près par le MSP qui a obtenu 1820 sièges, 10 majorités absolues et 101 autres majorités relatives. Le duo islamiste est suivi du FFS avec 989 sièges, 47 majorités absolues et 65 autres majorités relatives. Ceci en ce qui concerne les APC, alors que l'on retrouve la même architecture ou presque en ce qui concerne les résultats portant renouvellement des membres des APW. Avec, de prime abord, cette remarque faite par Mohamed Charfi liée au fait qu'aucune majorité absolue n'a été enregistrée dans les 58 assemblées de wilaya du pays. Ensuite, le fait que dans 14 APW, deux ou plus de deux listes se partagent des majorités relatives, ce qui augure de rudes tractations et pour l'élection des P/APW et pour la constitution des exécutifs de ces assemblées. Des assemblées où le parti FLN tire aussi son épingle du jeu avec 471 sièges obtenus et des majorités relatives dans 25 APW. Il est suivi de près des candidats indépendants qui comptabilisent 443 sièges et dix majorités relatives. À la troisième marche du podium, on retrouve le RND qui a arraché 366 sièges et 13 majorités relatives, le front el Moustakbal avec 304 élus et 5 majorités relatives dont celle au niveau de l'APW d'Alger. Viennent ensuite et successivement le MSP et el Binaa avec respectivement 239 sièges et 5 majorités relatives et 230 sièges et 3 majorités relatives. Et le FFS, qui arrive à la neuvième place avec 45 sièges et deux majorités relatives (Béjaïa et Tizi-Ouzou), est devancé par Sawt Echaâb avec 82 sièges et Fadjr Jadid qui a arraché 45 sièges mais avec une seule majorité relative. Aussi, le président de l'Anie a révélé que le nombre d'électeurs qui se sont exprimés pour les APC était de 7 514 422, soit un taux de participation de 36,58 %, des voix dont il faudra déduire pas moins de 1 136 378 bulletins nuls, ce qui donne 6 377684 voix exprimées. Quant au taux de participation aux élections pour les APW, il est de 34,76%, puisque 6 902 222 électeurs ont voté, avec le nombre effarant de bulletins nuls qui est de l'ordre de 1 340 865. Et en dehors de cette arithmétique, le président de l'Anie a estimé que les élections de samedi dernier étaient «exemplaires en tout point de vue pour s'être déroulées, selon lui, en toute transparence, en toute démocratie et en toute liberté». Pour Charfi, «il n'a pas été enregistré de dépassements de nature à attenter à l'opération électorale». Ceci dit, après la publication de ces résultats provisoires, il faudra, par la suite, attendre celle des résultats définitifs à l'expiration des délais de recours prévus par la loi organique portant régime électoral. À ce titre, la loi électorale accorde à toute liste de candidats aux élections des assemblées populaires communales et de wilayas, à tout candidat et tout parti participant aux élections, la possibilité de «contester les résultats provisoires devant le tribunal administratif territorialement compétent dans un délai de 48 heures qui suit la proclamation des résultats provisoires». Le tribunal administratif doit, dans ce cas, «statuer dans un délai de 5 jours francs, à compter de la date de recours». L'article 186 de la loi électorale stipule que «le jugement du tribunal administratif est susceptible d'appel dans un délai de 3 jours francs, devant le tribunal administratif d'appel territorialement compétent, à compter de la date de notification du jugement». Un tribunal qui doit, conformément à la loi, «statuer dans un délai de 5 jours francs, à compter de la date d'introduction de l'appel». La loi électorale souligne que «l'arrêt du tribunal administratif d'appel n'est susceptible d'aucune voie de recours». Cela dit, et en cas de recours juridictionnels, «les résultats deviennent définitifs après le prononcé du jugement», consacre ladite loi, qui prévoit également que dans les deux cas, «les résultats définitifs sont publiés par le coordinateur de la délégation de la wilaya de l'Autorité indépendante», et que «les résultats définitifs ne sont pas susceptibles de recours». M. K.