Pass sanitaire désormais exigé pour accéder aux salles de spectacle et musées. Je trouve ça injuste ! Moi qui m'étais fait tout un... programme de sorties cinéma, théâtre, opéra et concerts ! À bas la dictature sanitaire ! Les vidéos diffusées par Le Soir d'Algérie dans ses éditions numériques ont de quoi laisser baba. Des enfants et de jeunes adultes qui entravent volontairement la circulation d'un train en posant des pierres sur les rails, à quelques secondes de l'arrivée du convoi. Nooooon ! Je vous vois déjà faire les gros yeux et me prévenir : « Hakim, s'il te plaît, ne culpabilise pas encore la population. » Rangez vos yeux révolvers, je vous rassure tout de suite : il ne s'agit pas pour moi de culpabiliser qui ce soit. Allez ! Pour faire court, je vais culpabiliser les... pierres ! Oui ! Les satanés cailloux qui, à force de s'emmerder à ne rien faire sur le bord de la voie, ont soudainement décidé de se mettre en travers, et pour les plus agiles d'entre ces pierres, de reposer en équilibre précaire sur les rails ! Tout le monde est rassuré comme ça ? Pas d'overdose de culpabilité ? Booooon ! Donc, sans culpabiliser qui ce soit, ni les pierres ni le chef de gare, encore moins son épouse qui a des migraines à cause du diesel des locos tous les jours, posons-nous des questions simples, non incriminantes. Des « tassaoulâtes » gentilles comme tout ! Des morveux qui obstruent une voie de chemin de fer, à quelques secondes du passage du train, risquant de le faire dérailler et de provoquer ainsi des blessés et des morts, c'est la faute à qui ? À Bouteflika ? À la Içaba qui a un pied en prison, l'autre en liberté et le troisième en bourse ? Au DRS qui n'écoute pas assez et répugne à poser son oreille gauche sur un rail, à la façon sioux ? À Belmadi qui n'a pas pris Amir Sayoud dans ses bagages pour la CAN ? Ou à l'arbitre polonais de la Coupe arabe qui aurait dû, en mode draisienne antique, siffler trois fois la fin du match Qatar-Algérie ? Vous voyez ? Là, on est bons, hein ? On n'incrimine personne et « PERSONNE » est le nom convenu de nous tous ! J'appellerai cela le « Consensus du Baylek » ! Des pierres qui font dérailler un train, c'est la faute au mauvais sort, aux djinns qui habitent nos cailloux, au goût infect du café servi dans le wagon-restaurant et peut-être même — mais là, il faudrait une enquête sérieuse — à cette légende qui raconte qu'un jour, un train de la SNTF serait arrivé en avance, provoquant le courroux, la colère du Dieu Retard. Un Dieu craint et vénéré chez nous, en Dézédie ! Et dont la religion professe de fumer du thé pour rester éveillé à ce cauchemar qui continue. H. L.