Eu égard à la situation de relâchement et de non-respect des gestes barrières à laquelle s'ajoute le faible taux de vaccination de la population, le gouvernement a décidé, samedi, d'instituer le pass vaccinal afin de freiner la propagation de la pandémie de Covid-19 dans une conjoncture marquée par un rebond de cas de contamination et une évolution de la courbe de contaminations en Algérie. Le citoyen est donc appelé à suivre le procédé pour l'obtention d'un code QR imprimé et présenté sur papier, ou ajouté dans l'application. D'où la nécessité absolue de se faire vacciner. Abdelhalim Benyellès - Alger (Le Soir) - L'opération micro-trottoir effectuée, hier lundi, à Alger-Centre, à l'effet de collecter des opinions spontanées au sujet de la dernière décision gouvernementale sur l'exigence du pass vaccinal pour l'accès à plusieurs endroits publics, a dévoilé l'adhésion de la population. Mais ce qui est à remarquer est le manque de visibilité du citoyen sur la question. Beaucoup de citoyens questionnés, hier, dans les rues d'Alger ne semblent pas au fait de l'information. Le procédé du pass vaccinal est pourtant un concept que les Algériens perçoivent bien à travers les informations diffusées par les médias ou relayées sur les réseaux sociaux, avons-nous relevé. Mais pour le cas de l'Algérie, une majorité de personnes ignorent la dernière décision de mise en œuvre du procédé. Si la campagne de vaccination massive n'a pas abouti en Algérie, et que le taux des personnes vaccinées n'a pas atteint les objectifs escomptés, par contre, l'instauration officielle du pass vaccinal n'est pas rejetée. Ahmed, propriétaire d'une supérette à Belouizdad, accueille favorablement la décision. Seulement il n'était pas au fait de la nouvelle. « Je viens de l'apprendre », réplique-t-il. Néanmoins, il se montre convaincu par la décision gouvernementale, car il témoigne qu'il a de tout temps blâmé le comportement des individus qui font fi des mesures barrières. Il estime que c'est la meilleure solution pour contraindre les gens à prendre conscience des dangers de contamination. Un fonctionnaire d'Algérie Poste, préposé au guichet de l'annexe de la place du 1er-Mai, estime que le port du masque à lui seul ne suffit pas à stopper la propagation de la pandémie. « Certes, nous exigeons des personnes qui accèdent au bureau de poste le port de la bavette, mais la crainte est toujours présente du moment qu'on apprend que le nombre des cas est en hausse », fait-il savoir. Et de poursuivre que l'obligation du pass vaccinal est une nécessité. Si la décision du gouvernement d'instaurer le pass vaccinal concerne aussi les salles des fêtes, nous avons eu l'occasion d'approcher un patron d'un établissement qui abrite les fêtes de mariage à El-Anasser à Alger afin de recueillir sa réaction sur l'exigence du pass vaccinal annoncée officiellement. Tout de go, il réagit favorablement et c'est comme s'il s'y attendait. « Et pourquoi pas en Algérie ? », s'interroge-t-il. Du moment que le procédé est en vigueur depuis un certain temps dans le monde, nous sommes aussi concernés, juge-t-il. Et d'avouer que malgré les restrictions imposées pour l'application du protocole sanitaire, « ma clientèle refuse de respecter les mesures que nous avons mises en place ». « Tant verbalement ou par le biais d'affichage, nous avons exigé l'application des mesures barrières, à commencer par le port du masque. Et malgré tout cela, personne ne veut se conformer aux règles, comme si le coronavirus faisait partie du passé », déplore-t-il. Dans le même cas, un propriétaire d'un hammam situé à proximité de la place des Martyrs espère que la décision sera appliquée au plus vite. « Les personnes que nous recevons, même si elles avouent qu'elles ne sont pas vaccinées, refusent toute mesure barrière. « Ils font fi de la distanciation sociale », déplore-t-il. Et de relater qu'au début, « notre clientèle se prêtait à nos conseils, mais plus maintenant. » Des jeunes rencontrés à la rue Hassiba, une artère de la capitale connue pour sa vocation commerçante, qui grouille de monde tout au long de la journée, avouent qu'ils ignorent que le gouvernement a décidé de l'application du pass vaccinal dans les lieux publics. « Mais comment pouvoir obtenir son pass vaccinal ? » se questionne Samir, la trentaine. « Certes, j'ai négligé le fait de me faire vacciner, mais maintenant que le pass va être exigé pour tout le monde, autant s'y conformer, à l'instar de tous les pays du monde.» Il y a une procédure à suivre pour l'obtention d'un code QR et pour cela, après une double vaccination, vous recevrez un courriel contenant un QR code. Celui-ci pourra être imprimé et présenté sur papier, ou ajouté dans l'application, avons-nous expliqué. Toutes ces explications nous les ignorons, réplique Tarek, pour qui « il va falloir organiser une bonne campagne d'information à travers les réseaux sociaux, surtout pour que les citoyens soient au fait de toutes les démarches à suivre ». Son ami Hacène pense qu'il est temps d'instaurer le pass, estimant que nul ne sera contre la décision du pass, puisque cela n'est à l'avantage de personne. Du reste, parmi toutes les personnes questionnées, tous les avis convergent vers l'approbation de la décision. Il manque seulement de bien informer tout le monde. A. B.