Le pass sanitaire, fameux sésame pour l'accès dans les lieux publics à travers plusieurs pays, serait en passe de devenir une obligation en Algérie. On n'a pas arrêté d'en parler ces derniers mois, timidement au début du lancement de la campagne, en raison du nombre réduit des personnes vaccinées, mais avec l'intensification de la campagne de vaccination qui a permis d'atteindre un taux de vaccination assez important, appelé à être plus élevé encore après la rentrée sociale dans le cours des vaccinations des personnels de l'Education, de l'Enseignement supérieur, la Formation professionnelle et les étudiants, le pass sanitaire serait certainement appliqué dans la même période. Soit quelques semaines qui nous sépareraient de cette nouveauté. Mais, est-on bien préparé pour exiger ce pass sanitaire des citoyens pour accéder dans des lieux publics, à l'enseigne des stades ? Car, il s'agit de définir une conception de ce pass sanitaire. Et, à ce niveau de la question, on peut constater qu'on n'a rien fait de sérieux. Tous les vaccinés ont eu droit à une banale carte de vaccination, qui ne porte même pas la photo d'identité de la personne vaccinée. Très facile à falsifier. Alors que l'autre défi à relever en parallèle à l'instauration du pass sanitaire, serait de faire en sorte qu'il soit infalsifiable, du moins limiter ou dissuader les tentatives de trafic en créant une carte de vaccination avec des données entièrement numérisées. Partout dans les pays qui ont appliqué le pass sanitaire, le recours aux outils numériques s'est avéré indispensable pour le suivi des cas contacts Covid-19 et des personnes vaccinées. Un QR code Covid est remis à toute personne vaccinée. Et le scan de ce QR code donne toutes les informations « Covid » sur la personne qui le détient, qui confirmeraient sa vaccination et avec quelle marque de vaccin notamment. Le QR code signifie code à réponse rapide permettant le traitement avec célérité de milliers de personnes en un temps très réduit, ce qui est indispensable dans les grands rassemblements où il est exigé. Sérieusement, pourrait-on utiliser une vulgaire carte de vaccination, portant le nom de son titulaire sans photo et un simple cachet, en guise de pass sanitaire ? Si on a trouvé moyen, ailleurs, dans les pays qui ont instauré le pass sanitaire, de remettre des QR code falsifiés à des personnes non vaccinées, à quoi pourrait-on s'attendre dans le cas de simples cartes de vaccination ? Déjà, on parle de la circulation de cartes de vaccination prêtes à l'emploi, où ne manque que le nom et prénom à rajouter. Pour le moment, tant que ce document n'est pas exigé à l'intérieur du pays, on ne mesure pas l'ampleur de ce trafic, mais sa gravité et ses retombées seraient catastrophiques sur le plan sanitaire. Exiger le pass sanitaire pour entrer dans les stades, les salles de concerts ou autres lieux regroupant un nombre important de personnes, n'aurait aucun sens si on ne peut avoir la certitude que le document en question est « vrai » ou « faux ». A moins de vouloir instaurer ce pass sanitaire pour la forme, il est important de numériser les modalités d'enregistrement des données des personnes vaccinées.