Arrivé depuis peu à la tête de la barre technique de l'ES Ben-Aknoun, Farid Zemiti a vite fait de donner un esprit conquérant à ce club qui pointe à huit points du leader koubéen en Ligue 2 «amateurs» groupe centre-ouest. Il faut dire que Zemiti est issu de la bonne école du NAHD dont il a été le défenseur central pendant de longues années et aussi l'entraîneur, et les dirigeants de Ben-Aknoun veulent profiter de l'expérience de ce coach discret mais efficace. Après le nul face à l'USM Bel-Abbès, le quotidien Compétition a titré «Ben-Aknoun, c'est du solide». êtes-vous d'accord ? On a été solide surtout défensivement vu que cela nous a permis de ne pas encaisser de buts et de ramener ce nul de Bel-Abbès, une équipe qui évoluait parmi l'élite, la saison dernière. Ce résultat nul confirme au moins la bonne dynamique de l'ESBA actuellement ? Oui, et le mérite revient aux joueurs, aux dirigeants et aux membres du staff technique. Et il y a aussi l'effet Zemiti ? Moi, j'ai profité pour garder cette bonne dynamique et travailler sur cela, et quand les joueurs ont de la motivation et le souci de bien faire et de travailler, cela encourage l'entraîneur à pousser dans le bon sens. L'ESBA est à huit points du leader koubéen. L'objectif, c'est l'accession ou le maintien ? C'est le maintien et rien d'autre. D'ailleurs, les dirigeants m'ont dit que l'équipe allait jouer le maintien. Ce sont des personnes réalistes qui ont les pieds sur terre et qui veulent travailler à long terme avec un projet sur cinq ans. Tout cela doit être préparé rigoureusement pour éviter de tomber dans le piège de l'ascenseur entre les divisions. Je suis avec des dirigeants qui réfléchissent et qui ont bien l'intention de mener leur club à bon port, sans précipitation et improvisation. Vous avez déjà entraîné des clubs de l'élite. Est-il plus facile de driver des formations de divisions inférieures ? Non, ce n'est pas un problème de niveau. C'est un métier qu'il faut exercer. Driver une équipe de deuxième division, ce n'est pas déshonorant. L'important, c'est de faire son travail et donner le meilleur de soi-même. Avez-vous noté une certaine différence de niveau entre l'élite et la Ligue 2 ? Oui, il y a une différence de niveau mais elle n'est pas énorme. C'est vrai qu'en Ligue 1, il y a des joueurs plus forts que ceux de l'étage inférieur, mais je peux vous dire qu'à Ben-Aknoun, il y a des jeunes qui travaillent et qui veulent percer et avoir une place parmi l'élite. Vous êtes un enfant du NAHD. Comment expliquez-vous que cette équipe fournisse encore des joueurs aux équipes nationales malgré des problèmes chroniques qui durent depuis des années ? Le NAHD a toujours été une bonne école, et cela ne date pas d'aujourd'hui. En 1982, l'EN, avant son départ pour participer à la Coupe du monde, comptait dans ses rangs pas moins de huit joueurs issus du NAHD. A l'époque, le NAHD était rattaché à une grande société nationale et n'avait pas de difficultés financières comme c'est le cas maintenant... La daïra d'Hussein-dey est grande et il y a beaucoup de jeunes talents. Le problème du NAHD, ce n'est pas les joueurs, mais c'est un souci d'infrastructures et de gestion. En ce qui concerne le nombre et la qualité, il y a une pépinière riche en talents et je peux vous dire, et cela n'engage que moi, qu'il y a des jeunes qui peuvent prétendre à une place en équipe nationale un jour, malheureusement, ils sont mal pris en charge, et sur ce plan tout est à revoir. Après avoir drivé le NAHD, vous excluez un retour dans ce club ? Non pas du tout. Le NAHD est ma seconde famille où j'ai grandi Je ne pourrais jamais oublier ce que le NAHD m'a donné. D'ailleurs, après avoir fait toutes mes classes en tant que joueur, j'ai entraîné toutes les catégories, des minimes aux seniors et «Hamdoulillah», je crois que j'ai laissé ma place propre. En plus, mon père a été un dirigeant et j'habite dans le centre d'Hussein-Dey. Voyez que je ne peux pas effacer ce club de ma mémoire car il m'est très cher. Certains ont reproché à Belmadi de ne pas avoir inclus Sayoud dans sa liste. Qu'en pensez-vous ? C'est une liste réfléchie avec des doublures à chaque poste. C'est un choix en fonction d'objectifs précis et c'est tout. Quand à Sayoud, il demeure l'un des meilleurs joueurs algériens. Propos recueillis par Hassan Boukacem