Le ministre de l'Industrie pharmaceutique clôture l'année 2021 en présentant le bilan de son exercice devant la commission de la santé, des affaires sociales, du travail et de la formation professionnelle de l'Assemblée populaire nationale. Lotfi Benbahmed a déclaré que son département s'est tracé deux objectifs : assurer la souveraineté sanitaire par la production de 70% des besoins du marché en produits pharmaceutiques, conformément aux engagements du président de la République, d'une part, et transformer le secteur pharmaceutique en un secteur créateur de richesses, véritable levier de croissance hors hydrocarbures, d'autre part. Ainsi, la production des médicaments a connu une augmentation de 1 milliard de dollars en 2021 par rapport à 2019. Cette facture est passée de 2,1 milliards en 2019, à 2,4 milliards en 2020, puis à 3,1 milliards en 2021. Selon les chiffres de Benbahmed, la facture d'importation des médicaments a été réduite en 2021 de 800 millions de dollars par rapport à 2019. La facture d'importation a été de 2 milliards de dollars en 2019, contre 1,7 milliard de dollars en 2020, et 1,2 milliard en 2021. Par ailleurs, l'insuline a aussi connu une baisse de 20% du prix des insulines importées, soit une économie de 10 milliards de dinars annuellement. Par ailleurs, le Comité économique intersectoriel, depuis son installation en janvier 2021, indique le ministre de l'Industrie pharmaceutique, a procédé au traitement et la révision des prix de 1 654 médicaments, à l'enregistrement de 38 médicaments importés qui sont passés à la production nationale et 17 biosimilaires, ce qui va permettre une économie de 30%, soit 100 millions de dollars d'économie générés. En deux ans, la couverture des besoins nationaux en médicaments par la production locale est passée à 66%. Le ministre de l'Industrie pharmaceutique, a rappelé, sur un autre volet, que le secteur connaissait un ralentissement, voire une récession depuis 2017. Le ministère de l'Industrie pharmaceutique a hérité, souligne Benbahmed, de 2000 dossiers en attente d'enregistrement au niveau de l'Agence nationale des produits pharmaceutiques (ANPP), et de 600 dossiers d'homologation de dispositifs médicaux en attente aussi. Le secteur, ajoute-t-il, «a été marqué par la bureaucratie et des obstacles pour le paiement des redevances, manquement dans la fixation des prix des médicaments, il existait 1 000 dossiers bloqués au niveau du comité économique, absence ou régulation improbables pour l'importation des médicaments et blocage de projets d'investissement ». Ainsi, rappelle le premier responsable du secteur, dès la création du ministère de l'Industrie pharmaceutique et l'adoption de son plan d'action, une refonte du cadre législatif et réglementaire a été lancée pour la mise en place d'une politique pharmaceutique et industrielle cohérente sur le plan réglementaire et économique à travers l'élaboration de 20 décrets exécutifs et de 39 arrêtés ministériels dont 12 décrets et 28 arrêtes ont été publiés (19 textes de loi à l'étude au niveau du SGG dans l'attente de leur approbation et publication). Ce qui a permis de prendre une série de mesures et d'installer les différentes commissions nécessaires à l'enregistrement des médicaments, l'homologation des dispositifs médicaux, fixation des prix, agrément des différents établissements pharmaceutiques... Par ailleurs, et dans son exposé sur les moyens mis en place pour la lutte contre le Covid, notamment en matière d'oxygène médical, Benbahmed a révélé que la production nationale en oxygène est passée de 140 000 litres par jour, avant la pandémie de Covid-19, à 550 000 litres par jour actuellement. La production des anticoagulants est passée de 8 millions à 25 millions d'injections. S.A