Lors de son intervention au forum du Courrier d'Algérie, Lyès Merabet a réclamé les droits des professionnels de la santé et plus de moyens, afin d'exercer leurs fonctions à l'ombre de l'épidémie de la Covid-19. Le président du Syndicat national des professionnels de la santé (SNPSP) a aussi lancé un appel au président de la République pour l'application, sur le terrain, des décisions annoncées par les plus hautes autorités du pays. Abdelhalim Benyellès - Alger (Le Soir) - « Le corps des professionnels de la santé a enregistré, depuis l'apparition en Algérie de la Covid-19, 20 000 cas de contamination, 443 décès, et rien que pour la semaine dernière, la corporation déplore 4 décès », a-t-il fait savoir, hier mardi, au forum du quotidien Le Courrier d'Algérie. Lyès Merabet a revendiqué, à cet effet, «de meilleures conditions de protection, un accompagnement psychologique et aussi la dispense de la femme enceinte de 6 mois». Outre cela, il a tenu à interpeller le président de la République afin d'intervenir pour l'application d'un ensemble de décisions gouvernementales, citant les retards enregistrés dans l'octroi de la prime de 100 millions de centimes au profit des familles endeuillées par les décès des professionnels de la santé, le versement de la prime de la Covid, ainsi que l'application de la décision de l'assurance maladie à 100%. «Beaucoup de nos confrères sont fatigués. Beaucoup d'autres sont malades et vivent sous la pression depuis l'enclenchement de la pandémie de coronavirus», regrette-t-il. Autre point soulevé par le docteur Lyès Merabet : la levée des contraintes sur l'exercice du droit syndical. « Le projet de loi sur l'activité syndicale présenté dernièrement en Conseil des ministres est certes une bonne chose », dira-t-il. Seulement il déplore « l'exclusion » des syndicats du dialogue. « Nous n'avons été destinataires ni du document, ni des détails sur le projet de loi », a-t-il détaillé. Sur le chapitre ayant trait à l'évolution de l'activité syndicale en Algérie, le président du SNPSP appelle à revoir le taux de participation des partenaires sociaux par l'autorisation des syndicats à se constituer en confédération, en fédération ou en union. «Alors que les pays voisins disposent de 3 et de 5 unions syndicales, l'Algérie continue à fonctionner avec une seule», déplore-t-il, encore une fois. Et sur un ton plus virulent, il dira que « la question est mise de côté d'une manière préméditée». Il ajoutera que l'activité syndicale est déplorable au niveau du secteur privé puisque «les travailleurs sont empêchés de constituer une section syndicale ». Sur un autre volet, purement sanitaire, et inhérent au programme national de lutte contre la Covid-19, Lyès Merabet se dit favorable à la décision du gouvernement portant instauration du pass vaccinal, arguant que la vaccination reste l'unique moyen de faire face à la propagation de la pandémie. « Depuis toujours, j'ai été un adepte de la vaccination, car c'est le seul moyen de régler tous les problèmes de contamination à la Covid-19 », se prononce-t-il. Prenant en exemple les pays étrangers qui étaient au départ les plus touchés dans le monde par la pandémie de la Covid-19, il dira que malgré l'apparition de la nouvelle vague, la situation sanitaire est restée maîtrisée. «Le pass vaccinal est un moyen de booster la campagne de vaccination de masse, presque à l'arrêt depuis son lancement en Algérie», juge-t-il. Et pour preuve, il rappelle que depuis le lancement de l'activité vaccinale en Algérie, «16% seulement d'Algériens ont reçu la première dose de vaccin, et 13% ont reçu la deuxième dose, alors que l'Europe est à 78%, les Etats-Unis à 70%, et que d'autres pays ont atteint les 90% de personnes vaccinées». A. B.