Bon galop d'entraînement pour les Verts de Djamel Belmadi, hier mercredi à Doha, face au Ghana. Et au bout, un succès très encourageant, moins d'une semaine avant le lancement de la reconquête du titre africain. Le Ghana, affaibli par les absences, en a vu de toutes les couleurs... Quelques surprises étaient prévisibles dans le «11» de départ de Belmadi. Mais celle d'incorporer Mandi, arrivé mardi soir, et M'Bolhi, qui ne s'est pas entraîné depuis qu'il a rejoint Doha, était de celles qui font polémique. Une bien bonne polémique. Belmadi a pourtant ses explications et, certainement, ses raisons. Et hier, à l'issue de la rencontre remportée 3-0, beaucoup se sont dit que Coach Djamel a toujours raison. La première période n'a apporté que très peu d'enseignements sur le jeu des camarades de Brahimi. Un football très simpliste mais aussi des phases hachées par les déchets techniques. Dans la récupération, la relance et la finition. C'est vrai, l'EN n'a pas eu beaucoup de moments forts devant les buts ghanéens, mais les rares fois où c'était le cas, Bounedjah et Belaïli ne trouvaient pas le bon tempo pour pousser la défense ghanéenne à la faute. Et des erreurs de marquage, pourtant, les joueurs de Milovan Rajevac en ont commis un paquet. Comme sur cette action individuelle d'Adem Ounas, sur le côté droit, qui donnera le tournis aux défenseurs et le gardien ghanéens. Un but comme le Napolitain sait en marquer à chaque fois que l'opportunité lui est offerte. Sur le registre de la possession, les Black Stars étaient sevrés de ballons dans la zone médiane mais ils avaient le cuir, ils allaient souvent à la rencontre de Bedrane, Mandi et M'Bolhi. Intraitable, l'arrière-garde algérienne a mis un terme à la vélocité des avants adverses, parfois malchanceux. C'est ce manque de réalisme et la baraka du gardien algérien qui priveront le Ghana d'un retour au score dès la reprise du match. Vingt minutes durant, Thomas Partey et ses coéquipiers ont pressé jusqu'à étouffer les poulains de Belmadi qui plieront sur certaines tentatives mais ne céderont pas. Il faut dire que la faible coordination milieu-attaque a pesé sur le travail défensif des Verts. Ce que Belmadi a constaté et a apporté des réponses concrètes en procédant, après l'heure du jeu, à des changements qui se sont avérés judicieux. La défense algérienne était moins submergée, le milieu plus dynamique et son jeu fluide et la ligne d'attaque plus percutante. A telle enseigne qu'en deux mouvements emmenés par Boulaya, qui décalera Atal, dont le service est repris malencontreusement par Mensah dans ses propres filets, puis Slimani qui mettra un genou victorieux devant une défense ghanéenne à la rue. Que conclure alors ? Les Verts sont-ils prêts pour la reconquête de leur titre de 2019 ? Malgré l'absence de quelques pièces, Mahrez et Feghouli en premier, ils ont tangué face à un ensemble ghanéen diminué par de nombreuses défections dont les plus significatives sont les frères Ayew et Wakaso. Un succès, donc, bon pour le moral qui sonne comme un avertissement à ceux qui croient encore qu'ils seront au Cameroun des prétendants au sacre. Rendez-vous le 11 janvier au Japoma Stadium de Douala pour les premières vérités de cette sélection qui enchaîne avec un 34e match sans défaite. Le premier à pouvoir la stopper sera certainement le champion au Cameroun. Mais qui l'osera ? Qui a les moyens de cet exploit ? M. B. 5 joueurs non utilisés Face au Ghana, le sélectionneur national a retenu sur la feuille de match 23 joueurs dont trois gardiens (M'Bolhi, Oukidja et Zeghba). Cinq joueurs, en l'occurrence Feghouli (en phase de reprise), Mahrez, Belkebla, Tahrat et Benlamri, n'ont pas été cochés, dit-on, «pour bénéficier de repos», avant la grande aventure africaine. Fiche technique Doha, Stade de la Cité d'Education, temps chaud et humide, affluence faible, terrain en bon état, arbitrage de M. Saoud Al Adba (Qatar) assisté par M.M. Yousef Al Shammari et Ramzan Al Noaimi (Qatar). 4e arbitre : M. Abdulhadi Al Rouaili (Qatar). Buts : Ounas (7') et Jonathan Mensah (csc, 75'), Slimani (79') Algérie. Algérie : M'Bolhi, Atal (Benayada, 84'), Bensebaïni, Bedrane, Mandi, Zorgane (Bennacer, 62'), Zerrouki, Brahimi (Boulaya, 71'), Belaïli, Ounas (Benrahma, 71'), Bounedjah (Slimani, 62'). Entr. : Belmadi. Ghana : Nurdeen Abdul Manaf (Lawrence Ati Zigi (67'), Daniel Amartey, Jonathan Mensah (Joseph Paintsil, Samuel Owusu (Benjamin Tetteh, 46'), Alexander Djiku, Yiadom Boakye (Maxwell Aquaye, 67'), Gideon Mensah, Edmund Addo (Idrissu Baba, 46'), Thomas Partey, Abdul Fatawu Issahaku. Entr. : Rajevac.