C'est une année faste, celle qui vient de s'écouler pour le groupe Sonatrach, et ce n'est pas fini, si l'on se fie à un de ses responsables. Avec ses 34,5 milliards de dollars engrangés grâce à l'export, la compagnie nationale a également réussi le pari pas gagné d'avance de mettre fin définitivement à l'importation des carburants, permettant ainsi au pays d'économiser 1,5 milliard de dollars en 2021. C'est Rachid Zerdani, un des huit vice-présidents de Sonatrach, responsable de la stratégie, la planification et l'économie, qui l'affirme : Sonatrach fait de l'exploration un de ses objectifs majeurs pour les toutes prochaines années. De passage dans l'émission «L'invité de la rédaction» de la Chaîne 3 de la Radio nationale, le vice-président s'est étalé sur la stratégie de la compagnie nationale en expliquant pourquoi celle-ci a opté pour le choix de mettre plein cap sur le double enjeu consistant à assurer la sécurité énergétique du pays et défendre ses parts de marché à l'international. En effet, il ressort des propos du vice-président que la compagnie s'inscrit dans le cadre des enjeux auxquels elle devra faire face, au niveau national, pour garantir l'approvisionnement du marché local appelé à croître de 5% annuellement à moyen terme, et à l'international, en maintenant sa compétitivité qui lui permettra d'assurer ses parts de marché. C'est à ce titre que le premier axe de la stratégie de Sonatrach est non seulement de mobiliser de nouvelles réserves mais aussi d'accélérer la mobilisation de nouvelles réserves. Dans cette perspective, plusieurs projets ont été lancés, a affirmé l'invité de la Chaîne 3, même en 2020 malgré la démobilisation de partenaires sur les projets initiés. «Sonatrach a poursuivi dans cette voie en engageant ses propres moyens, avec le concours de ses filiales et d'entreprises nationales, ce qui a permis d'augmenter la production en 2021», a expliqué M. Zerdani, avant de confier que le niveau d'investissement consenti par Sonatrach se situe à 8 milliards de dollars/an en moyenne sur les 3-4 dernières années, dont plus de 70% sont consacrés à l'exploration et la production. Des explications fournies par son vice-président, il ressort que la compagnie nationale consacre entre 800 millions et 1,2 milliard de dollars par année en moyenne. Un investissement destiné, d'une part, à l'acquisition de données sur des bassins vierges, afin d'évaluer le potentiel de ces bassins dits vierges, et pour poursuivre les efforts sur les bassins matures, d'autre part. Les découvertes escomptées sur ces bassins sont jugées «intéressantes» par le vice-président de Sonatrach qui a affirmé qu'elles sont «presque» du niveau des réserves avérées aujourd'hui. En tout, sur les dix dernières années, la compagnie a affecté entre 17 et 18 milliards de dollars à l'exploration. «Il y a eu une baisse dans le partenariat, mais il fallait garder cet effort dans l'exploration pour maintenir nos niveaux de production afin de répondre aux besoins croissants du marché national sans impacter l'exportation», a confié l'invité de la Chaîne 3. En tous les cas, Sonatrach compte axer sur l'investissement dans l'exploration, notamment sur les gisements importants, tels que Hassi-Messaoud, le bassin de Berkine et dans la région sud-ouest, où des perspectives intéressantes se profilent en matière de gaz naturel. Tout en axant sur l'exploration, Sonatrach s'est focalisée, malgré la conjoncture, sur la production en l'augmentant de 9 millions de tonnes équivalent pétrole (TEP) pour atteindre les 185 millions TEP en 2021, alors qu'elle était de 176 millions TEP en 2020. Avec à la clé un chiffre d'affaires à l'export de 34,5 milliards de dollars. Ceci en plus du 1,5 milliard de dollars économisés en réduisant à néant la facture d'importation des essences et du gasoil depuis août 2020. Les importations, selon le vice-président de Sonatrach, se sont limitées à une facture de 300 millions de dollars, consacrée à l'importation du MTBE, utilisé dans les carburants comme additif pour augmenter l'indice d'octane, en particulier dans l'essence sans plomb. Un produit qui, d'ailleurs, ne sera plus importé dès lors que le complexe d'Arzew entrera en production, a fait savoir M. Rachid Zerdani. Azedine Maktour