En signant, hier, deux nouveaux contrats, pour un montant total de 22 millions d'euros, avec des partenaires espagnol et français, dans le segment de l'aval pétrolier, Sonatrach met les dernières touches à son programme national de raffinage devant assurer à l'horizon 2020 une autonomie du pays en produits raffinés, ou du moins de réduire drastiquement les importations qui se sont établies à 2,7 milliards de dollars en septembre 2016. Il est à savoir, selon les chiffres donnés hier par Akli Rimini, vice-président aval à Sonatrach, qu'entre 2007 et 2015, plus de 20 milliards de dollars ont dû été consacrés aux importations, pour combler le manque de carburants produits localement. Lors de la cérémonie organisée, hier, au siège de la direction du groupe pétrolier, un premier permis a été attribué par Sonatrach, dans le domaine du raffinage au sein de la zone industrielle de Skikda, à la société espagnole Tecnicas Reunidas pour la réalisation d'études d'ingénierie de base du projet d'hydrocraquage du fuel et de traitement des excédents de naphta. Un second contrat concernant la zone d'Arzew a été attribué à la société française Amec Foster Wheeler, en vue de l'élaboration d'études de base pour le projet de méthyl tert butyl éther (MTBE) et l'assistance de Sonatrach dans l'analyse des offres techniques des soumissionnaires, dans le cadre de la sélection d'un contrat pour la réalisation du complexe MTBE. Deux importants contrats qui entrent donc dans le cadre de la mise en œuvre du programme de raffinage 2016-2020, et interviennent après la signature, au mois de mars 2016, d'un contrat de réalisation des études de base pour trois nouvelles raffineries situées à Biskra, Tiaret et Hassi Messaoud et dont les cahiers de charge pour la fourniture des équipements et de construction (EPC) devraient être lancés en février 2017. Selon Amine Mazouzi, PDG de Sonatrach, les contrats signés hier marquent «le lancement intégral du programme de raffinage de Sonatrach» dont la mise en œuvre permettra de «couvrir les besoins du marché national en produits pétroliers et dégagera des excédents à l'exportation». Concernant les détails financiers et techniques, il est à savoir que le premier contrat a été signé avec la compagnie espagnole, pour un montant de 5,59 millions d'euros destinés à l'ingénierie de base, et de 9,91 millions d'euros et de 88,32 millions de dinars provisionnés pour les activités Project Management Consultancy (PMC). D'une durée de réalisation de 34 mois, les unités d'hydrocraquage du fuel oil et de reformage catalytique des excédents de naphta de la raffinerie de Skikda seront conçues pour une capacité de traitement annuelle en fuel oil de 4,6 millions de tonnes et en excédents de naphta de 4 millions de tonnes, engendrant ainsi une production annuelle de 3,2 millions de tonnes de gasoil et de 3,5 millions de tonnes d'essences. Le second contrat signé avec la compagnie française est d'une durée de 18 mois et d'un montant de 5,17 millions d'euros. Il permettra le traitement annuel de 75 000 tonnes de méthanol et de 150 000 tonnes de butane, en vue d' une production annuelle de 200 000 tonnes de MTBE destinées à augmenter de 80 à 95% l'indice d'octane des essences produites par les raffineries de Sonatrach.