La Banque de développement local (BDL) se lance enfin dans la finance islamique. Ce créneau porteur, qui ne cesse de s'étendre sur la place d'Alger, génère justement une prévalue assez conséquente. La BDL ambitionne ainsi d'atteindre une collecte à hauteur de huit milliards de dinars en 2022. Rym Nasri - Alger (Le Soir) - Bonne nouvelle pour les clients de la Banque de développement local (BDL). Leur banque vient de se lancer dans la finance islamique et leur propose neuf produits. Destinés aux particuliers, mais aussi aux entreprises et aux détenteurs de capitaux ayant des projets, ces produits touchent au financement de la consommation, des marchandises, des équipements et autres. «Tous ces produits sont conformes aux préceptes de l'Islam et seront mis à la disposition de l'ensemble de nos clients : particuliers, professionnels, PME, PMI, petites entreprises, artisans... et de tous les secteurs, notamment l'immobilier, le tourisme, la santé, la pharmacie...», a précisé Youcef Lalmas, directeur général de la BDL, lors de la cérémonie du lancement officiel de la finance islamique par sa banque, tenue hier, à Alger. Pour ce début, les agences de Staouéli, Sidi Yahia, Hussein-Dey et Baraki, dans la capitale, et celles de Batna, Oran, Constantine et Ghardaïa sont les premières à proposer les produits de la finance islamique. Un concept qui sera généralisé à 50 agences de la BDL sur un réseau qui compte 162 agences, avant fin 2022. «Notre objectif est de rendre disponibles tous nos produits de la finance islamique sur l'ensemble de nos agences à travers tout le territoire national d'ici deux ans et faire parvenir ces produits à un maximum d'opérateurs économiques», souligne-t-il. Youcef Lalmas assure, d'ailleurs, que la finance islamique est «un besoin» qui a été ressenti depuis longtemps. «Des études ont montré l'intérêt que portent les clients aux produits conformes aux préceptes de la Charia. La preuve : l'expérience de l'épargne sans intérêts, un produit qui se rapproche de la finance islamique, a connu une progression assez significative pendant des années et a permis de vérifier ce besoin», explique-t-il. Convaincu que ce produit supplémentaire permettra aux personnes qui sont hors du circuit bancaire d'intégrer les banques, il assure que la finance islamique demeure «l'un des outils que nous devons mettre en œuvre afin de drainer les capitaux qui circulent sur le marché parallèle». Le directeur général de la BDL affiche ainsi l'ambition de sa banque de collecter huit milliards de dinars en 2022. «Certes, nous ne sommes pas seuls sur la place. Toutes les banques publiques sont sur ces produits, mais il faut reconnaître qu'un engouement a été constaté et les clients commencent à se familiariser avec ces produits», dit-il. Il admet, par ailleurs, que la BDL a accusé un retard dans le lancement de la finance islamique. Un retard qu'il incombe à des questions techniques. «L'utilisation de ces modules informatiques nécessitait leur interconnexion et l'adaptation de certaines spécificités à la solution de base de la banque», fait-il savoir, avant d'ajouter : «La BDL était prête depuis quelque temps mais toutes ces opérations techniques ont pris un long délai. Seulement, nous pouvons vite rattraper ce retard.» Ry. N.