Débuter par un nul n'est finalement pas une si mauvaise affaire pour l'équipe de Djamel Belmadi. S'il est vrai que les deux points perdus auront des conséquences sur la «comptabilité globale», classement du groupe, adversaire éventuel à rencontrer en huitièmes de finale et classement Fifa ensuite, il n'en demeure pas moins que le résultat en lui-même peut (doit) constituer un électrochoc pour un ensemble algérien qui a perdu un peu de son punch depuis quelque temps. C'est la loi du football. Si dominer n'est pas gagner, perdre ou se faire accrocher par plus petit que soi (ou supposé comme tel) peut réveiller aussi bien les vieux démons que les bons réflexes. Ceux qui avaient permis aux Verts d'enchaîner une longue série de 35 matchs après avoir connu une piètre expérience en terre béninoise un certain 16 octobre 2018. Ce jour, Belmadi qui enchaînait son troisième match à la barre technique de l'EN était dans tous ses états et l'a fait entendre avec véhémence à ses poulains, son ressenti, son dégoût et sa consternation. Belmadi avait alors décidé d'une profonde refondation du groupe et des joueurs qui se tapissaient dans le rôle de faiseurs d'entraîneurs ont été priés de changer de comportement ou tout simplement invités à quitter les rangs. Que sont devenus alors les Ghoulam, Bentaleb, Belfodil et autres «noms» sinon des passagers qui ont perdu leur habituelle réservation. Avec l'actuelle composante, on n'en est pas encore là mais au vu de ce que les images ont montré au sifflet final de l'arbitre sur le banc algérien et dans les visages de certains acteurs de ce triste Algérie-Sierra Leone des «têtes» vont tomber. En ce sens qu'il faudrait s'attendre à de profonds changements d'hommes, et d'attitude surtout, à l'occasion de la sortie de dimanche soir contre la Guinée Equatoriale. Un adversaire que l'Algérie n'a jamais affronté auparavant, ni en matchs officiels ni en joutes amicales. Des changements face à la Guinée Equatoriale Et il ne s'agira certainement de changer pour le plaisir de le faire. Belmadi a certes endossé la responsabilité, toute la responsabilité, du semi-échec (lui parle d'échec) mais durant sa conférence de presse, il a donné des signaux sur les «coupables». Pour le sélectionneur national, ce n'est pas le climat encore moins l'état du terrain, il est vrai tous deux exécrables pour la pratique du football. Droit au but, l'ancien joueur de l'O Marseille tenait d'abord à prendre des gants pour juger son team, ses joueurs. Mais il se relâchera presqu'instinctivement sur les vrais «responsables» de ce nul malheureux. «C'est facile après un match de se dire on aurait pu opter pour d'autres joueurs ou d'autres options tactiques mais c'est plus compliqué que ça. On a eu des situations pour marquer. On n'a pas su être réalistes cet après-midi», a-t-il convenu finalement. Si marquer des buts n'est pas l'exclusif des avants de pointe alignés (Slimani et Bounedjah pour ce qui est du match de mardi), il est loisible de deviner l'impression première du sélectionneur à «cogner» sur les deux avant-centres de la sélection. Mais pas seulement. Les hommes du milieu (Belkebla, Feghouli et Brahimi) qui avaient débuté cette partie à propos desquels Belmadi a conclu à une forme de faillite. «Nous avons du mal à casser les lignes. Il fallait chercher les intervalles», faisait-il savoir avant de reconnaître que «ceux qui sont rentrés (Bendebka et Boulaya, ndlr) ont apporté leur fraîcheur.» Même si leur rentrée «fut difficile». Cette difficulté s'expliquerait par la baisse de régime des éléments qui avaient entamé le match à l'exemple de Mahrez, Bensebaïni et autre Atal. Deux latéraux qui, face à la Sierra Leone, ont un rendement irrégulier. Plutôt en dents de scie concernant le sociétaire de l'OGC Nice. Désormais, les enseignements de la confrontation contre la Sierra Leone partiellement tirés, il faudrait se tourner sur le match contre la Guinée Equatoriale, dimanche prochain. Un rendez-vous déjà décisif pour Mandi et compagnie. Un rendez-vous exotique que Belmadi compte bien préparer, l'adversaire étant d'un autre calibre que les Leone Stars face auxquels les Algériens ont souffert. «Certes, on connaît le système de jeu de la Guinée Equatoriale. Mais demain (hier soir contre la Côte d'Ivoire, ndlr), je vais être dans l'observation, pour pouvoir bien préparer notre prochain match. Il nous faut vite rebondir et laisser derrière nous notre frustration», a-t-il conclu son intervention mardi. M. B. À l'écoute de Douala Serge Romano attendu aujourd'hui Isolé au camp d'entraînement de la sélection à Doha, où il avait contracté la Covid-19, l'entraîneur adjoint de l'EN algérienne, Serge Romano, devrait rallier Douala, au Cameroun, aujourd'hui, apprend-on de bonnes sources. Le technicien français, réputé pour sa grande maîtrise tactique, discret mais surtout un adepte du travail, avait terriblement manqué à Djamel Belmadi qui a dû demander conseils à ses autres assistants, Aziz Bouras (entraîneur des gardiens et 2e adjoint) et Amara Merouani (3e adjoint). Il faut juste souligner que Belmadi a dispensé Madjid Bougherra, l'entraîneur de l'EN A', qui faisait aussi partie de son staff en raison «de la fatigue» que l'ancien défenseur des Verts a connue au lendemain de la Coupe arabe. M. B. Reprise en douce, hier Les Verts n'ont pas chômé vingt-quatre après leur première sortie devant la Sierra Leone, mardi. Si la soirée de mardi était consacrée à l'autocritique et aux soins, la journée d'hier a été réservée à la récupération dans la salle de gym de l'hôtel Onomo avant que le plus gros du groupe (les non-utilisés contre la Sierra Leone et ceux qui ont peu joué de même que les éléments qui avaient du retard dans la préparation) soit invité à une séance d'entraînement au niveau du stade annexe du complexe de Japoma. Le groupe sera réuni dans son intégralité aujourd'hui lors de l'entraînement en diurne. Zerrouki et Ounas toujours absents Los de la séance d'hier, quatre éléments n'étaient pas dans le groupe. Il s'agit de Zerrouki, Ounas, Bennacer et Oukidja qui ont été dispensés pour diverses raisons. Les deux premiers étaient, pour rappel, absents lors du premier match à cause de blessures tandis que Bennacer était suspendu. Oukidja était, quant à lui, sur le banc des remplaçants. M. B. Ghorbal supplée Camille L'arbitre algérien Mustapha Ghorbal, désigné pour le match d'ouverture (groupe A) entre le Cameroun et le Burkina Faso, dimanche dernier à Yaoundé (2-1) était également au sifflet du match Gambie-Mauritanie (groupe F) en remplacement du Seychellois Bernard Hansel Camille testé positif à la Covid-19. L'autre arbitre algérien, Mokrane Gourari (2e assistant lors du match de dimanche passé), était chargé de l'arbitrage Vidéo. M. B.